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Le «Bye Bye 2017» ira de front dans les sujets délicats

Plus que quelques jours avant le grand soir !
Radio-Canada

Jeudi, 28 décembre, milieu d'après-midi. Guillaume Lespérance, producteur, et Simon-Olivier Fecteau, réalisateur et comédien, mettent la dernière touche au montage du Bye Bye 2017, qu'on découvrira, comme le veut la tradition, le 31 décembre, sur le coup de 23h, à Radio-Canada. Environ trois jours de travail se dressent donc encore devant eux avant de pouvoir dire mission accomplie.

L'étape du tournage s'est terminée le 18 décembre, et on a également déjà procédé au focus group, ce visionnement-test devant des gens du public. Les réactions des 160 personnes présentes ont servi de baromètre aux différentes blagues de ce Bye Bye à venir, et aiguiller l'équipe de production sur le matériel qui devrait, ou non, être inclus dans l'émission spéciale.

«À ce stade-ci, il ne faut pas virer fous, estime Guillaume Lespérance. On sait ce qui marche, on sait ce qui marche moins. Il faut resserrer, rendre ça le plus efficace possible. On est dans la finition au niveau du son, de la musique et de l'image.»

Les deux chefs d'orchestre de la rétrospective humoristique le répéteront à plusieurs reprises en cours d'entrevue : le fait d'en être à leur deuxième année aux commandes du gros paquebot qu'est le Bye Bye leur confère une sérénité qu'ils n'éprouvaient pas nécessairement l'an dernier. D'avoir réuni la même troupe de comédiens qu'en 2016, formée de Marc Labrèche, Anne Dorval, Véronique Claveau, Pierre Brassard et Patrice L'Écuyer, est un autre élément rassurant, tout comme d'avoir l'avantage de pouvoir compter sur un bataillon d'auteurs solides, dont font partie André Ducharme, Rafaële Germain, Guillaume Lambert, Maxime Caron et Simon-Olivier Fecteau lui-même.

Accueil incroyable

Qui plus est, leur première incursion dans l'univers périlleux du Bye Bye, il y a un an, a été presque idyllique, avec tout au plus un nombre restreint de mauvaises critiques, mais principalement des commentaires essentiellement positifs sur les réseaux sociaux et - fait étonnant -, aucun appel de plainte les 1, 2 et 3 janvier à Radio-Canada. Un accueil que Guillaume Lespérance qualifie «d'incroyable».

«La grosse différence avec l'année dernière, c'est que là, on sait qu'on est capables de le faire, explique celui dont la boîte A Média coproduit le rendez-vous de fin d'année avec KOTV. Qu'on ait aimé ou pas l'an dernier, on sait qu'on est capables de livrer un Bye Bye. Cette année, on n'avait pas ce poids-là. On veut que ça marche, on y porte un grand soin, ça nous tient vraiment à cœur, mais, maintenant qu'on sait qu'on est capables, on a quand même une pression de moins. On sait comment naviguer à travers ça. Mais reste que le Bye Bye est une bête qui peut te dévorer à tout moment. S'agit juste que tu portes un moment d'inattention et tu n'existes plus.»

«Cette année, j'ai la certitude que je n'ai plus aucune certitude, renchérit Simon-Olivier Fecteau. Il y a des trucs qu'on écrit, qu'on tourne, et dont on est tellement contents, et qui passent «dans le beurre», et d'autres trucs qu'on écrit sur un coin de table, qu'on tourne vite, vite, et qui deviennent les sketchs dont tout le monde parle. C'est dur de savoir exactement où les gens vont réagir. C'est le public qui va nous le dire au final, mais je pense qu'on a un bon show. J'ai hâte que les gens le voient.»

Autre certitude que partagent tous les Québécois en cette froide fin de décembre : la matière à souligner, à tourner en dérision ou à dénoncer au Bye Bye n'a pas manqué dans les douze derniers mois.

Les errements de Donald Trump, les sautes d'humeur de Kim Jong-un, les décisions parfois douteuses de Philippe Couillard et Justin Trudeau, le caractère bouillant de Joanie àOccupation double Bali, les déboires du Canadien et, surtout, le mouvement #MoiAussi, les multiples dénonciations qui en ont découlé et la chute brutale de monstres sacrés, dont certaines vedettes québécoises haut placées telles Éric Salvail et Gilbert Rozon, dont les inconduites sexuelles ont été révélées au grand jour, ont fourni beaucoup de pastiches potentiels à insérer dans la revue de l'année.

D'ailleurs, à ce propos, sans révéler la manière dont on traitera de ces sujets brûlants, le duo Lespérance-Fecteau jure que le Bye Bye ne se défilera pas.

«Je ne peux pas dire ce qui sera dans le Bye Bye et, de toute façon, si on fait un numéro sur un sujet et qu'on se rend compte que ce n'est pas drôle, ça ne se rendra pas en ondes, détaille Simon-Olivier Fecteau. Ce que je peux dire, c'est ceci : les sujets délicats, les scandales, dans toutes les sphères sociales ou autres, on y va de front. On va directement dans le sujet, on ne prend pas des pincettes. On y va à 100%.»

«Dans l'ensemble, le Bye Bye, ça doit être drôle, ajoute Guillaume Lespérance. Ça joue un peu le rôle du fou du roi. On est là vraiment pour taper sur tout le monde. C'est un peu un défouloir. Mais il peut arriver, dans un Bye Bye, qu'il y ait un ou deux sketchs qui ne sont pas drôles, et c'est voulu comme ça. Parfois, ça porte à la réflexion, entre deux sketchs qui sont foncièrement drôles...»

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Plus corrosif

Visuellement, Guillaume Lespérance et Simon-Olivier Fecteau laissent planer que le Bye Bye 2017 se fondera sur un savoureux amalgame de dépouillement et d'effets surprenants, un peu comme en 2016.

«On aime mettre l'accent sur les comédiens, sur le plaisir qu'on peut sentir entre eux. Oui, il y a moins d'effets spéciaux, mais il y a quand même des trucs qui sont le fun à regarder, visuellement. C'est une espèce d'hybride entre les deux, je dirais», avance Simon-Olivier Fecteau, qui décrit ses collègues acteurs comme des artistes «extrêmement talentueux et généreux», qui affirme jouer lui-même davantage devant la caméra cette année, et qui promet de surcroît quelques apparitions inattendues, lesquelles doivent bien sûr demeurer secrètes jusqu'à la toute dernière seconde.

«Les gens vont reconnaître la signature de l'an dernier, fait valoir Guillaume Lespérance. On ne change pas de direction. Cette année, on voulait être un petit peu plus corrosif et un peu plus drôle. La question qu'on s'est posée avant de refaire une deuxième année, Simon et moi, c'était de savoir si on était capables d'être meilleurs, et de faire un Bye Byequi serait à la hauteur.»

Après avoir observé avec quel brio Marc Labrèche a traité de la déconfiture d'Éric Salvail à Info, Sexe et Mensonges seulement deux jours après que les comportements allégués de ce dernier eurent explosé au grand jour dans La Presse+, et compte tenu de la multiplication des concepts comiques sur le web désormais, Guillaume Lespérance et Simon-Olivier Fecteau ont-ils l'impression de partir avec une longueur d'arrière pour propulser un Bye Bye qui sera original, mordant et hilarant? Pas vraiment, analyse le tandem de créateurs et grands amis dans la vie, qui considère que chaque époque recèle son lot d'avantages et de désavantages.

«C'est sûr qu'il y a beaucoup de parodies, mais, en même temps, le Bye Bye, c'est un angle qui est complètement différent, mentionne Guillaume Lespérance. C'est une émission qui est très, très, très regardée. On peut se permettre certaines choses. On regarde les autres parodies, on fait évidemment attention de ne pas refaire des choses identiques, mais le défi, on se le lance toujours envers nous-mêmes et envers l'équipe. On veut faire rire les gens. Cette année, l'obstacle, c'a été l'actualité qui été à la dernière seconde. C'a été notre surprise, cette année.»

«Avec le Bye Bye, on a la chance d'avoir des moyens que d'autres n'ont pas, enchaîne Simon-Olivier Fecteau. Si on aborde un sujet, on peut le faire avec un gros décor, de gros costumes, une grosse mise en scène, ce que les parodies sur Internet ont moins la chance de faire.»

«Par contre, ça nous impose le défi qu'il faut que ça soit hot. Nous, si on rate quelque chose, ce n'est pas par manque de moyens, c'est parce que l'idée n'était pas à la hauteur. C'est pour ça qu'on travaille vraiment d'avance et qu'on met autant d'énergie pour que ça soit le plus super possible», nuance Guillaume Lespérance, dont les projets menés à titre de producteur, Un souper presque parfait, La soirée est encore jeune, Deuxième Chance, Tout le monde en parle et Le beau dimanche se poursuivront tous en 2018, et dont le film Trip à trois est toujours à l'affiche au cinéma.

«Tout le monde a vu comment l'année s'est passée. C'est une année qu'on a hâte «au boutte» de voir au Bye Bye!», s'enthousiasme Simon-Olivier Fecteau, qui proposera à la fin de l'hiver une nouvelle saison de la web-série En audition avec Simon.

Radio-Canada présente le Bye Bye 2017 ce dimanche 31 décembre, à 23h, et le lundi 1 janvier, à 21h, en rediffusion. Consultez ici notre dossier pour savoir quoi regarder à la télévision en cette soirée de fin d'année.

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