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La technologie du bitcoin pourrait permettre d'en finir avec le piratage des films

La blockchain pourrait permettre de tracer le voyage d'une production, voire ses réutilisations illégales.
MF3d via Getty Images

Vous avez certainement entendu parler du Bitcoin, mais connaissez-vous la "blockchain", la technologie sur laquelle est bâtie cette crypto-monnaie? Elle permet, pour faire très simple, de réaliser facilement des échanges sécurisés et traçables. Chaque transaction est un bloc rajouté à une chaîne de blocs, justement.

Le tout est pratiquement impossible à falsifier ou à truquer. Les usages de la blockchain sont très larges, à tel point que certains pensent qu'elle pourrait aider à diminuer drastiquement le piratage de films.

Ainsi, une petite comédie romantique indépendante américaine va devenir le premier film distribué en utilisant cette technologie. "No Postage Necessary" sera disponible à partir du mois de juin (pas de date précise à ce jour) via une application bien spéciale, Vevue, dédiée aux échanges de contenu vidéo.

Pour faire simple, cette application décentralisée (elle n'est pas stockée sur les serveurs d'une entreprise) utilise la technologie blockchain d'un concurrent du Bitcoin, l'Ethereum. Elle a été lancée par la start-up chinoise Qtum.

Des jetons pour acheter des films

Vevue fonctionne avec sa propre crypto-monnaie, des "tokens" (jetons), qui feront bientôt l'objet d'une cotation et pourront être achetés sur des plateformes d'échange de crypto-monnaie, ont indiqué à l'AFP les producteurs de "No Postage Necessary".

Pour attirer des utilisateurs, Vevue va distribuer gratuitement des jetons de sa plateforme avant la mise en ligne du film.

Le film sera disponible à la location et à la vente, à des tarifs différents. La production s'est refusée à communiquer un prix, indiquant seulement qu'il serait équivalent, pour la location, à ceux pratiqués sur les différentes plateforme vidéo en ligne. Le film sera également disponible sur des services plus classiques comme iTunes ou Amazon.

Il est également prévue une sortie en salles, dans un "minimum" de dix cinémas aux Etats-Unis, selon les producteurs du film, le petit studio Two Road Picture.

D'autres films bientôt sur la blockchain

"Nous espérons que cela va signifier un changement dans la manière dont les contenus sont partagés et consommés", a expliqué, dans un communiqué, Jeremy Culver, producteur, scénariste et réalisateur de "No Postage Necessary", qui évoque l'histoire d'un pirate informatique qui tombe amoureux et est, parallèlement, victime d'un chantage à la crypto-monnaie.

"Jusqu'ici, la technologie n'était pas prête", a dit le réalisateur, dont c'est le troisième long métrage. "Il n'y avait pas de plateforme pour porter cette vision".

Le principe de la blockchain présente, pour le cinéma et la vidéo, "beaucoup d'avantages", notamment la traçabilité et la protection contre la copie. Pour lui, "nous pouvons désormais imaginer un monde dans lequel les films ne seraient plus piratés".

Derrière "No Postage Necessary", d'autres sont déjà sur les rangs pour marier cinéma et blockchain.

Le projet "New Frontiers", qui comprend une saga de science-fiction en cinq volets et dont la sortie est prévue d'ici la fin de l'année est plus innovant encore. Outre le fait d'être distribués grâce à la blockchain, les cinq films ont été financés par une levée de fonds en crypto-monnaie, pour un budget global d'environ 5 millions de dollars, selon le site spécialisé Deadline.

Vers un "tatouage numérique" indélébile ?

L'un des moteurs de "New Frontiers", SingularDTV, se définit même comme un "studio blockchain", qui permet aux créateurs de gérer la totalité d'un projet, du financement jusqu'à la distribution, via sa plateforme Tokit. SingularDTV va également lancer prochainement sa propre plateforme de distribution blockchain, Ethervision.

Il n'est pas le seul. Plusieurs start-ups cherchent dans ce secteur un moyen de révolutionner la distribution de films et d'en finir avec le piratage. La principale piste, actuellement, consiste à créer un "tatouage numérique" invisible dans le film.

Ainsi, si un film est piraté et remis en ligne ailleurs sur internet, il sera possible de le tracer. C'est ici que les différentes solutions divergent sur la manière, pour le producteur du film, d'être informé du piratage.

Pour faire simple, l'idée est à chaque fois d'utiliser le pouvoir décentralisé de la blockchain (le fait qu'elle soit répartie sur l'ensemble des ordinateurs du réseau) pour chercher, activement ou passivement, ces vidéos piratées mises en ligne. Voire pour automatiser ensuite les demandes de retrait pour violation du droit d'auteur.

Cette technologie de partage de contenus pourrait également lutter contre le piratage d'une autre manière: en facilitant l'accès aux contenus, avec moins d'intermédiaires, et en réduisant donc le coût.

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