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Électron fou? Brillant stratège? Machine à idées? Emmerdeur patenté? Jean-François Lisée n'est jamais à court de propositions pour mousser le projet d'indépendance du Québec.
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Électron fou? Brillant stratège? Machine à idées? Emmerdeur patenté? Jean-François Lisée n'est jamais à court de propositions pour mousser le projet d'indépendance du Québec.

Il mène actuellement une campagne dans la presse, en amont du lancement de son livre: Le journal de Lisée. Par le biais d'entrevues et sur son blogue, il distille les idées qui devraient en faire un candidat dans la course à la succession de Pauline Marois à la tête du Parti québécois.

On doit admettre qu'il ne manque pas de toupet au point de remettre en cause certaines des positions traditionnelles du PQ. C'est le cas avec le dollar, la double citoyenneté et il ose aborder la question de l'armée d'un Québec souverain.

Le mouvement souverainiste a mis bien des années à se sortir du débat sur le dollar. Voilà que JFL veut le ramener. Au début, le PQ était favorable à la création d'une monnaie québécoise si le Québec devenait un pays. Cette position a été ridiculisée par les fédéralistes qui parlaient de «la piastre à (René) Lévesque», à laquelle ils attribuaient une valeur de 60 cents. On avait même fait circuler des «pécus» à travers le Québec. La position péquiste a évolué graduellement et on s'entend depuis pour dire que le Québec garderait, le cas échéant, le dollar canadien.

La question du passeport est également délicate et elle a agité les souverainistes. Le passeport canadien a une grande valeur à l'étranger et il est cher à bien des Québécois. La solution, défendue au cours du référendum de 1995, était de promettre aux Québécois la double citoyenneté. Lisée ne peut garantir la citoyenneté canadienne après une victoire du Oui.

Sur la question de l'armée, le PQ proposait grosso modo qu'on intègre les militaires québécois à une petite armée vouée à la défense de la paix. Lisée suggère une garde nationale de 3000 soldats, 2000 casques bleus et 2000 casques blancs dont il définit le rôle respectif.

À l'approche des référendums de 1980 et 1995, le PQ cherchait à calmer les craintes des électeurs en leur faisant miroiter que ce serait «business as usual». C'est ainsi qu'on disait, aussi, pouvoir fournir du travail aux 50 000 fonctionnaires fédéraux.

L'ancien ministre s'attaque donc à certaines doctrines péquistes, quitte à devoir vivre avec «la piastre à Lisée» dans un monde qui se dirige vers des monnaies communes. Dans les bas fonds des sondages, JFL veut peut-être imposer certains thèmes et secouer le parti. Cela demeure un débat hermétique, à des années-lumière des préoccupations des citoyens au quotidien. Dans le contexte actuel, de la politique-fiction pour initiés.

Bernard Drainville s'est lancé officiellement dans la course au leadership avec un certain éclat. On remarque toutefois qu'il bénéficie de l'appui de seulement trois députés, peu connus du grand public.

Drainville est un adversaire à surveiller dans cette course. Bon tribun, il a le sens de la formule et il devrait être redoutable lors de débats... s'il décide de jeter les gants et cesse de jouer au rassembleur qui plane au-dessus de la mêlée. Dimanche, il a tenté notamment de se défaire de son image d'intolérance que lui a collée le débat déchirant sur la Charte des valeurs.

Sept mois, c'est très long pour une course au leadership. Pendant que le meneur, Pierre Karl Péladeau se fait discret, les figurants font du bruit.

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