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La fameuse conciliation

Un mot populaire en 2017; la conciliation. Vous savez cet équilibre parfait que plusieurs recherchent et que personne ne trouve.
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Il y a maintenant presque un an, je célébrais l'adoption par l'Assemblée nationale d'un projet de loi permettant à tout élu municipal de s'absenter des séances du conseil pour une période maximale de 18 semaines consécutives, en raison de sa grossesse, de la naissance de son enfant ou d'une adoption. À titre de porte-parole en matière de conciliation famille-travail chez les élus, je peux également souligner plusieurs initiatives en cours à la ville de Montréal: haltes-garderies lors des conseils municipaux, modification d'horaire des assemblées, changement de règlements... pour ne nommer que celles-ci.

Le sujet de la conciliation, question incontournable dans nombreux milieux professionnels, m'a conduit à donner multiples conférences et ateliers depuis 3 ans. Au-delà de la modification des pratiques administratives à la ville, on me demande souvent comment je fais pour trouver l'équilibre et réussir ma conciliation famille-travail. Voici ma réponse.

Crédit photo: Laetitia Laronze/Concertation Mtl

Un mot populaire en 2017; la conciliation. Vous savez cet équilibre parfait que plusieurs recherchent et que personne ne trouve. Oups, je viens de dévoiler le secret. Avoir la capacité de doser parfaitement le temps que nous passons avec notre famille, nos amis, notre travail, nos études, nos loisirs, notre engagement politique, et j'en passe est impossible ! Quand votre enfant vous accompagne au boulot, le résultat est rarement celui de la productivité. Quand vous refusez une proposition professionnelle pour passer plus de temps avec les vôtres, c'est rarement de gaité de cœur. Quand vous annoncez à votre conjoint que vous ne serez pas à la maison plusieurs soirs pour terminer ce fameux projet, c'est rarement avec enthousiasme qu'il vous répondra. En somme, la conciliation, c'est accepter avec sincérité que rien ne soit parfait. On peut essayer, mais on est voué à l'échec ou à la réussite partielle. Ainsi, arrêtons de viser l'inatteignable et acceptons que si nous voulons conjuguer plusieurs projets et notre vie personnelle il faille inévitablement apprivoiser le CHAOS!

Les clefs de la réussite pour vivre le chaos (et non pas le subir) c'est avoir de l'humilité, connaître ces priorités et être capable de beaucoup de souplesse.

Vous êtes épuisés ? Vous avez l'impression de ne pas faire tout ce que vous voudriez? C'EST NORMAL! Il ne faut pas croire que notre corps et notre tête peuvent penser à tout et ne jamais rien oublier. Pour apprivoiser le chaos, pour le gérer, il faut accepter les imperfections de nos décisions et les échecs de certains projets. À un moment ou un autre, vous sentirez que vous auriez pu donner un meilleur rendement. Pour les perfectionnistes, c'est là tout un défi! Pour être le maître du chaos, il faudra aussi accepter que tous les rendez-vous puissent se reporter, changer de date. Presque tous. Si j'ai plusieurs opportunités qui arrivent la même semaine, dois-je les refuser? Et si je modifiais et réorganisais la semaine suivante pour compenser, simplement? Les clefs de la réussite pour vivre le chaos (et non pas le subir) c'est avoir de l'humilité, connaître ces priorités et être capable de beaucoup de souplesse.

Vous aurez compris que je ne suis pas l'apôtre de la routine. J'aime dire «oui» à l'imprévisible et j'aime le faire en compagnie de mes enfants, de mon conjoint, de mes amis. Donc oui, je nourris ce chaos. J'alimente les possibilités. Je crée des projets. Je provoque les rendez-vous et les suites. Est-ce que j'ai plus d'énergie que les autres? Je ne crois pas. J'ai besoin de dormir 8 heures (idéalement 9) par nuit. Je n'ai pas de super pouvoir. Cependant, j'ai des supers collègues, des amis au pouvoir rassembleur, des alliés qui participent au succès d'une fête d'enfants, d'une initiative professionnelle, qui accepte de me donner du temps en tête à tête avec l'amoureux en gardant pour une soirée mes 2 petites tornades... et quand à leur tour ils ont aussi besoin, j'accepte. Il faut bien entretenir notre chaos!

Alors, viens un moment où on ressent la fatigue. Pas l'épuisement. Juste le besoin de ralentir. Alors on ralentit. Puis, revient l'envie de s'impliquer. On repart. Le chaos c'est une vague d'organisation, de désorganisation, une respiration, une réorganisation. Il n'y a pas d'équilibre parfait. La fameuse conciliation famille-travail ce n'est pas de tout réussir, en tout temps, dans toutes les sphères. Ma conciliation n'a rien d'absolu. Elle n'est que la gestion des attentes, de mes ambitions et de la réalité. Et honnêtement, en acceptant ce joli chaos, tout devient possible. Vous savez, l'univers est né du chaos...

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