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L’immigration a remplacé la question nationale, selon le fils de Jean Charest

Antoine Dionne Charest prône l’interculturalisme afin d’avoir des débats «sereins» sur la question.
Antoine Dionne Charest (à droite) aux côtés de l'ancien premier ministre Lucien Bouchard (centre) et du sénateur André Pratte (gauche).
La Presse canadienne
Antoine Dionne Charest (à droite) aux côtés de l'ancien premier ministre Lucien Bouchard (centre) et du sénateur André Pratte (gauche).

QUÉBEC – Malgré la débâcle du Parti québécois, la question de l'indépendance du Québec n'a pas été reléguée aux poubelles lors de la dernière campagne électorale, selon Antoine Dionne Charest. Il estime plutôt qu'elle a été remplacée par des enjeux entourant l'immigration.

«L'idée que la question nationale aujourd'hui aurait disparu du débat politique au Québec, à mon avis, est erronée, avance-t-il. Je pense que le centre de gravité de cette question-là s'est déplacé sur des enjeux comme l'immigration et l'aménagement de la diversité.»

«Autrement dit, la question nationale au Québec continue de se poser, mais se pose différemment et il est important qu'on puisse, dans la mesure du possible, avoir un débat qui est le plus serein possible sur la question nationale.»

Il faut qu'on puisse concilier une culture commune avec plusieurs autres cultures.

Le fils de l'ex-premier ministre Jean Charest - l'un des blogueurs du HuffPost Québec- s'est fait remarquer pour une lettre ouverte publiée sur La Presse+ plus tôt cette semaine où il appelle le Parti libéral du Québec (PLQ) à «se rénover de fond en comble».

En entrevue, M. Dionne Charest soulève l'idée que les libéraux, maintenant dans l'opposition officielle, déposent un projet de loi sur l'interculturalisme – un concept propre au Québec qui diffère du multiculturalisme.

«Le Québec est une société interculturelle. Il y une culture publique commune francophone dans laquelle tout le monde a vocation à s'intégrer. Mais ce n'est pas contraire avec le fait qu'on a des identités multiples et qu'on fait partie de communautés.»

«Il faut qu'on puisse concilier une culture commune avec plusieurs autres cultures», tranche-t-il, en espérant des débats «sereins», dans la mesure du possible, sur les questions d'immigration et de l'intégration.

Il s'inquiète cependant du «test de valeurs» et de la «charte de la laïcité» proposés par la Coalition avenir Québec (CAQ), qui aura toutes les marges de manoeuvre pour agir avec son gouvernement majoritaire.

Les libéraux «très lucides»

M. Dionne Charest admet que les libéraux ont subi une défaite électorale «considérable» et que ces derniers sont «très lucides» sur l'ampleur de la tâche qui les attend.

Il fait toutefois attention de souligner le bilan de l'ancien chef libéral, Philippe Couillard, qui «en a fait beaucoup pendant son mandat» et «a été un excellent premier ministre» à son avis. Mais il croit que les électeurs souhaitaient une alternance politique après autant d'années passées au pouvoir.

Jean Charest est applaudi par son épouse, Michèle Dionne, et ses enfants Amélie, Antoine et Alexandra lors de son assermentation comme premier ministre en 2003.
La Presse canadienne
Jean Charest est applaudi par son épouse, Michèle Dionne, et ses enfants Amélie, Antoine et Alexandra lors de son assermentation comme premier ministre en 2003.

«Cette volonté de changement politique, je pense qu'elle est normale, analyse-t-il. Les gouvernements, de façon générale, tant au Canada qu'en Occident, aujourd'hui, ont une durée de vie d'environ 9 à 10 ans.»

«On avait un excellent bilan, le premier ministre l'a bien défendu. Mais je pense que l'adhésion de changement était plus importante encore pour les Québécois.»

Pas candidat (pour l'instant)

Mais le candidat au doctorat en philosophie à l'Université de Montréal n'a pas l'intention de se lancer dans l'arène politique de sitôt pour implanter les réformes souhaitées. Il assure qu'il veut contribuer à la relance du parti, mais comme «militant».

Il est notamment membre ad hoc de la commission politique du PLQ, qui se charge des orientations et des résolutions du parti. Par le passé, il a travaillé au cabinet de l'ex-ministre Sam Hamad, mais est resté plutôt discret dans les dernières années.

Son plan de carrière, insiste-t-il, est d'obtenir un poste de professeur au cégep ou à l'université.

M. Dionne Charest dit qu'il est encore trop tôt pour se prononcer en faveur d'un potentiel aspirant chef pour le PLQ, alors que les modalités n'ont pas encore été déterminées.

Avec une solide remise en question – à laquelle il a l'intention de contribuer – il pense que les libéraux pourraient revenir en force dans quatre ans.

«On a des valeurs solides, puis je pense que si on est capables d'offrir un projet politique qui est fidèle à nos valeurs, oui, on peut reconquérir cette majorité de Québécois qui nous ont boudés.»

Isabelle Charest (Brome-Missisquoi, CAQ)

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