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KNLO: le côté funky de Sainte-Foy

Sainte-Foy nous amène dans les Caraïbes, l’Afrique, la côte ouest américaine et, bien sûr, à Québec.
John Londono

Le rappeur KNLO élit maintenant domicile dans le quartier Limoilou, mais ses racines sont encore dans celui où il a grandi dans la Ville de Québec.

Akena Okoko, de son vrai nom, consacre son deuxième album au «récit afro-bas-canadien» de Sainte-Foy, si bien qu’il l’a intitulé tout simplement… Sainte-Foy! Son père, qui est arrivé au Québec dans les années 1970, a été l’un des premiers Congolais à Québec. Le titre est aussi une référence au contexte chrétien dans lequel il a été élevé.

«Avec cet album, je voulais peindre un autre tableau. C’est un lien avec ma famille afro-bas-canadienne qui est basée à Sainte-Foy depuis toujours. Je voulais amener une image un peu plus funky à ce lieu», a expliqué KNLO en entrevue avec le HuffPost Québec.

KNLO, qui est aussi membre d’Alaclair Ensemble, nous fait voir un autre visage de Sainte-Foy à travers son quotidien et sa vie personnelle. Si Long jeu, son premier opus, transposait en musique sa vie dans le quartier Hochelaga à Montréal, ses 11 nouvelles pièces lancées ce vendredi matin dépeignent son travail acharné, son amour pour sa famille, ses origines congolaises québécoises et sa gratitude de mener une bonne vie.

Sainte-Foy valse aussi de plusieurs façons dans l’ambiance West Coast. Une facette qui se faisait aussi sentir dans la communauté de Québec dans sa jeunesse.

«Quand on était jeune à Québec, Sainte-Foy c’était l’ouest, souligne-t-il. C’était logique qu’on écoute du West Coast et les amis de Limoilou, ils écoutent du Wu-Tang et Nas. C’est un peu ridicule comme ça, mais c’est un peu cette idée.»

Avec son fidèle ami Vlooper, KNLO présente des rythmes qui arrivent juste à temps pour l’été. Sur Sainte-Foy, les mélodies oscillent entre les Caraïbes, l’Afrique, la côte ouest américaine et, bien sûr, Québec.

«Ce qui en ressort (de ce 2e album), il y a un continuum. La famille, le quotidien, le grind, flipper les situations de crise en situations de bonheur. Parfois, l’inspiration vient littéralement de sons et de mélodies. Des fois le sujet et le thème apparaissent après», a décrit celui qui est père de deux filles.

Au fil des 11 chansons, KNLO réussit merveilleusement bien à marier les styles pop, funk, trap et hip-hop avec entre autres la musicalité de sa voix qui permet d’écouter l’album du début à la fin sans même sauter une pièce.

En 2017, KNLO a été nommé au gala de l’ADISQ dans la catégorie «Album de l’année - hip-hop» et «Révélation de l’année». Si Akena Okoko est maintenant bien révélé au public, il ne faudrait pas s’étonner de le voir récolter une deuxième nomination pour album de l’année hip-hop lors du prochain gala de l’industrie de la musique québécoise.

Rappeur humble

Comme bien des rappeurs (et artistes) québécois, KNLO a bûché dur avant de pouvoir vivre de son art. La première chanson de l’album, Usine, est un clin d’oeil au moment de sa vie où il travaillait à l’usine de sandales Crocs à Québec.

Grâce au succès d’Alaclair Ensemble et de son premier album, l’homme de 35 ans peut aujourd’hui consacrer la majorité de son temps à la musique. Se décrivant comme un rappeur de «shout out», KNLO se fait un devoir de dire que même un album solo est un travail d’équipe.

“Je ne suis pas dans la quête pour être le meilleur rappeur queb.”

- KNLO

La dernière année a confirmé que nous vivons actuellement dans l’âge d’or du rap queb. Comme bon nombre de ses acolytes d’Alaclair, KNLO a ses propres projets. Bien qu’il veut s’accomplir encore plus et amener son propre son dans sa carrière en solo, le rappeur demeure extrêmement humble.

«C’est la track sur mon album qui dit que je ne suis pas dans la quête pour être le meilleur rappeur queb. C’est ridicule à mes yeux», a-t-il lancé lorsque questionné sur son inspiration pour la pièce Cool cool.

«Je n’essaie pas de lancer des flèches avec ce commentaire, a-t-il précisé plus tard dans l’entrevue. J’essaie juste d’ouvrir l’esprit de certains. [...] La vie offre beaucoup. Il ne faut pas se fermer au microcosme du rap queb.»

Tout ce qui compte, la famille…

KNLO a coproduit et coréalisé Sainte-Foy avec Vlooper, lui aussi membre d’Alaclair Ensemble. Leur amitié remonte toutefois à bien plus loin que la création du groupe.

«On se connaissait avant via le basket. Lui est de Limoilou. Quand j’étais jeune, je prenais l’autobus 800 ou 801 et on jouait au basket à Limoilou avec son grand frère. Il (Vlooper) est un peu plus jeune. Mais en vieillissant, on est dans le même squad», a-t-il raconté.

À VOIR: le vidéoclip de la chanson Amadit, premier extrait de Sainte-Foy

La collaboration entre les deux donne un résultat impeccable que ce soit du côté de la qualité des rythmes, du montage, ou de l’enregistrement.

Comme sur son premier album, KNLO a fait appel à son amoureuse, Caro Dupont, pour faire les voix féminines. Sur Merci, pt. 2, KNLO reprend où il avait laissé sur Long jeu avec Eman, son voisin avec qui il ne partage pas seulement la scène avec Alaclair, mais aussi une vie familiale.

«Ça adonne que dans mon cercle proche, j’ai des superstars du rap québécois. Je n’ai pas l’approche d’aller chercher des feat connus. C’est la famille. Les autres collaborations sur l’album vont être des découvertes», a-t-il relaté.

Steeve Beezy sur To do list et Micro sur Ça fait mal, prochain clip à paraître de cet album, ont aussi prêté leur voix sur Sainte-Foy.

Sainte-Foy est maintenant disponible sur toutes les plateformes de diffusion en ligne.

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