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Justin Trudeau s'excuse pour avoir mangé une barre de chocolat en Chambre

Le marathon nocturne de votes a commencé de façon inattendue.
Justin Tang/La Presse canadienne

OTTAWA — Nous avons eu droit à une leçon sur les règles parlementaires de la Chambre des communes, mercredi soir, lorsque le député conservateur Scott Reid a accusé le premier ministre de dissimuler un bagel dans son lutrin.

Les règles stipulent que les membres du parlement «peuvent se rafraîchir avec des verres d'eau durant les débats, mais la consommation de tout autre boisson ou nourriture n'est pas admise».

À VOIR: un député conservateur accuse Trudeau de contrevenir aux règles de la Chambre (en anglais)

Reid, un député conservateur de longue date, a aussi accusé les ministres de la Défense et du Patrimoine canadien pour la même raison.

Justin Trudeau s'est alors levé pour admettre qu'il avait contrevenu à la règle sur la nourriture, mais a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un bagel. «C'était une barre de chocolat. Je m'excuse», a-t-il affirmé.

Le député libéral montréalais Anthony Housefather a saisi l'occasion sur les médias sociaux pour afficher sa déception puisque Trudeau avait introduit une friandise plutôt qu'un des célèbres bagels cuits dans un four à bois de la métropole.

Ce moment peu commun est survenu dans la première heure du marathon de votes après que le gouvernement eut défait une motion conservatrice demandant au premier ministre de lever les dernières restrictions du secret avocat-client et du secret ministériel pour l'ancienne ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould.

Les conservateurs veulent que Mme Wilson-Raybould puisse témoigner à nouveau devant le comité permanent de la justice. Ces derniers souhaitent qu'elle fournisse plus de détails à propos de «l'effort concerté et soutenu» de la part du bureau du premier ministre et d'autres employés politiques pour qu'elle intervienne dans les procédures judiciaires contre SNC-Lavalin.

Le rejet de cette motion a mis la table à un vote sur 257 autres motions annoncées par les conservateurs la semaine dernière. Il s'agit d'une tactique parlementaire utilisée par l'opposition pour protester contre la réponse du gouvernement dans l'affaire SNC-Lavalin.

Wilson-Raybould n'était pas présente en Chambre pour ces votes. L'ancienne présidente du Conseil du Trésor, Jane Philpott, n'y était pas non plus. Les deux anciennes ministres ont claqué la porte du cabinet de Trudeau le mois dernier. Philpott a expliqué son geste par une perte de confiance en raison de la manière avec laquelle le gouvernement a traité cette controverse.

Les 257 motions sont considérées comme des votes de confiance puisque chacune d'entre elles traite de financement de programmes et initiatives fédéraux. Si le gouvernement perd l'une d'entre elles, cela déclencherait des élections.

Devant cet enjeu, les libéraux ont installé des lits de camp à l'extérieur des Communes anticipant une longue session de votes, qui pourrait prendre jusqu'à 40 heures.

La leader conservatrice à la Chambre des communes, Candice Bergen, a déclaré aux médias avant les votes que le gouvernement pouvait éviter cette session de nuit en appuyant l'opposition et en approuvant le retour de Mme Wilson-Raybould devant le comité de la justice sans restrictions sur ce qu'elle peut dire.

Les conservateurs accusent le gouvernement d'utiliser le budget annuel, qui a été dévoilé mardi, comme distraction des allégations d'ingérence politique impliquant l'une des anciennes ministres vedettes du cabinet.

«Nous n'allons pas les laisser vaquer à leurs affaires habituelles, comme si ce scandale était derrière eux», a lancé Mme Bergen. Le chef conservateur Andrew Scheer et elle ont promis «d'utiliser tous les mécanismes disponibles» pour éviter que cela ne se produise.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost Canada a été traduit de l'anglais.