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Carte Blanche de Jay Du Temple: vivre plusieurs rêves en une soirée

Toute une soirée pour l'humoriste, qui n'a toutefois pas ce qu'il faut pour être un Denis Drolet...
Éric Myre

Il aurait été difficile de ne pas tomber sous le charme de Jay Du Temple qui, à la barre de sa première soirée Carte Blanche Juste pour rire, ce samedi 20 juillet, a confié avec émotion vivre plusieurs rêves en une seule soirée : celui d’animer son premier gala Juste pour rire, de faire partie le temps d’un numéro de son duo fétiche Les Denis Drolet et de partager avec le grand public son amour pour chacun des artistes invités composant sa grande famille humoristique.

Les multiples visages de Jay Du Temple

Vêtu d’un kilt, d’un veston assorti et d’un t-shirt rose vif, Jay Du Temple a entamé son excellent numéro d’ouverture sous un tonnerre d’applaudissements, précisant : «Non, je n’ai pas de sous-vêtement». Se disant bien fier d’animer son premier gala, il a expliqué être «un gars optimiste dans la vie», ajoutant avoir remarqué que l’optimisme n’était pas quelque chose de populaire au quotidien. Se moquant du chanteur Hubert Lenoir, qui a l’air de moins bien aller que la majorité des gens, il a partagé quelques trucs pour être de bonne humeur : boire de l’alcool (pour lui, il ne suffit que de 4 gorgées), fumer du cannabis, sauver la planète et exécuter des tâches manuelles. Il a ensuite parlé du sommeil et des rêves en pointant les différences entre les lève-tôt et les couche-tard.

Mignon, il s’est souvenu de son enfance où il s’endormait dans la voiture et profitait du «meilleur sommeil au monde»… ce qu’il a comparé aux moments où les couche-tard s’endorment saouls dans un taxi. C’est en se moquant des gens qui ronflent qu’il a achevé son numéro.

Introduisant ses invités en expliquant au public le rôle tenu par chacun dans sa «famille humoristique», Jay Du Temple allait revenir sur scène pour livrer un numéro hilarant avec Vincent Léonard des Denis Drolet. «Mon rêve est d’être dans les Denis Drolet», a-t-il expliqué à un Denis à palettes sceptique qui lui a lancé un «T’es ben trop laid. Tu as les dents toutes blanches, t’es pas regardable» bien senti.

«On ne serait pas deux, mais trois avec le furet mort que tu as sur la tête», a ajouté ce dernier en spécifiant que Du Temple était «trop bonasse, qu’il ne fumait pas et qu’il manquait de meurtres à son actif» pour interpréter un bon barbu. Détachant ses cheveux, exécutant des pas de danse de Denis barbu et de parfaite humeur massacrante, l’animateur s’est transformé en son idole avant de casser sa guitare sur scène dans une rage de colère rehaussée des mouvements de Just-to-Buy-my-love apparu sur scène. Un parfait numéro absurde ayant permis au public d’apprécier les talents d’imitateur de Jay Du Temple.

Éric Myre

Raconter et dénoncer

De la dizaine d’artistes invités par Du Temple, l’humoriste Christine Morency se démarque nettement du lot, non pas pour son choix d’angle de numéro (celui-ci portait sur sa résolution de femme enrobée de se mettre en forme, un sujet maintes fois abordé en stand-up), mais plutôt par son véritable talent de raconteuse. Ses aventures avec son entraîneur privé et son entraînement sur tapis roulant se sont ainsi transformées en comique plaidoyer sur l’acceptation de soi et la beauté. «Ce qui est le fun et qui est gratuit, c’est de s’assumer. Je sais que je suis grosse, mais je sais aussi que je suis magnifique», a-t-elle d’ailleurs lancé, plus sérieuse, à la fin de ce sketch un peu trop court.

Le jeune Charles Pellerin, qui n’en était qu’à sa deuxième présence dans un gala Juste pour rire, s’est présenté sur scène en salopette, ne laissant rien présager du sérieux de ses propos à venir. Fort courageux, il a abordé franchement les thèmes de la laïcité «qui rend le Québec tendu en ce moment», du catholicisme (à qui l’on doit des absurdités telle la récente loi sur l’avortement votée en Alabama), les génocides et l’’importance de se donner de l’amour.

«La laïcité, ça vient nous chercher. On devrait redonner le droit de fumer pour que les gens relaxent», a-t-il lancé avant d’avoir le courage de ses opinions. «Je pense que les employés de l’État devraient pouvoir porter ce qu’ils veulent porter. J’ai déjà eu un prof avec un t-shirt des Cowboys Fringants, je ne suis pas devenu les Cowboys Fringants», a ajouté celui qui dit ne pas voir le voile comme un signe d’oppression.

«Au Québec, notre culture, c’est l’immigration », a-t-il ajouté en expliquant se soucier davantage des Premières Nations qui n’ont vécu rien de moins qu’un génocide. «Préserver notre histoire, ce serait au moins raconter la bonne histoire», a-t-il conclu en revenant sur le génocide juif dans ce qui s’est avéré être une belle leçon de vie relative au courage de respecter ses convictions.

Éric Myre

Stéphane Fallu semblait tellement heureux de se retrouver sur scène que son simple sourire, tout au long de son numéro portant sur le fait de vieillir, a rendu tout de son discours des plus sympathiques.

Guillaume Wagner a aussi fait bonne figure avec un sketch sur le sexisme débutant par : «C’est la première fois que je suis de retour (à Juste pour rire) depuis que les coulisses sont safe». Sa métaphore du «Viking intérieur voulant prendre le contrôle du village» de chaque homme a réussi à faire rire - parfois jaune - tout en faisant réfléchir.

Pierre-Yves Roy Desmarais et Sam Breton nous ont aussi fait passer de bons moments. Le premier en partageant avec le public son rêve d’être musclé ainsi que les souvenirs de son premier travail comme secrétaire à la clinique de massothérapie de ses parents (à 10 ans) et le second en racontant son aventure dans un restaurant de sushis à volonté en région, ajoutant : «Je suis un gars de région, je reste fermé. Pourquoi apprendre des affaires quand tu peux ne pas en apprendre?»

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