Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«Jusqu’au déclin»: quand le survivalisme donne froid dans le dos

Le long métrage, qui met en scène une formation pour survivalistes, prend rapidement des allures de film d’horreur.
Guillaume Cyr, Marilyn Castonguay, Marc Beaupré, Réal Bossé, Marie-Evelyne Lessard, Guillaume Laurin et Marc-André Grondin, dans «Jusqu’au déclin»
Netflix
Guillaume Cyr, Marilyn Castonguay, Marc Beaupré, Réal Bossé, Marie-Evelyne Lessard, Guillaume Laurin et Marc-André Grondin, dans «Jusqu’au déclin»

Le film commence dans un état de panique, alors qu’un jeune père presse sa fillette de se lever et de s’habiller, en pleine nuit, pour quitter à toute vitesse. Puis, on comprend rapidement que ce n’était qu’un exercice, visant à réduire au minimum les délais, si jamais la famille devait fuir rapidement son domicile, en cas de catastrophe. «On retourne se coucher?», demande ensuite gentiment le papa à sa fille.

Bienvenue dans l’univers de Jusqu’au déclin, le premier film québécois à être financé par Netflix, qui a été présenté en première aux Rendez-vous Québec Cinéma, vendredi soir.

Le ton de ce thriller nordique réalisé par Patrice Laliberté (la web série Game(r), notamment), qui prendra rapidement des allures de film d’horreur, est donné: si la première partie est plutôt sympathique et même drôle par moments, la deuxième nous glace le sang.

Dans ce film s’intéressant à l’univers des survivalistes, on suit Antoine (Guillaume Laurin), un adepte des tutoriels YouTube d’Alain (Réal Bossé), qui explique dans ses capsules comment se faire des provisions de riz pour survivre à une catastrophe, par exemple.

Prêts pour «quand ça va péter»

Le jeune papa se rend sur le domaine de ce dernier (dont le lieu est gardé secret) pour participer à une formation de quelques jours, en compagnie de cinq autres participants: la sympathique Anna (Marilyn Castonguay), Rachel – l’ancienne militaire (Marie-Evelyne Lessard), François – un peu plus impressionnable (Marc-André Grondin), Sébastien – le bon jack attachant (Guillaume Cyr) et David – celui qui est un peu trop intense dans sa démarche, et qui nous rappelle un peu le Marc Arcand de Série noire, sans les nunchakus (Marc Beaupré).

Comme dans tout bon film d’horreur, chacun de ces protagonistes aura son utilité, ses forces et ses faiblesses. Lequel mourra en premier, selon vous?

On découvrira qu’Alain est un survivaliste un peu «next level» (tout comme David, son protégé): il vit en autarcie, avec sa serre, ses provisions, sa cache, ses pièges et ses armes – prêt pour le jour où «ça va péter». Parce qu’il ne s’agit pas d’un «si», pour ces adeptes des scénarios catastrophes, mais plutôt d’un «quand».

Le réchauffement climatique, le clivage social, une épidémie de grippe… Le monde est à un claquement de doigts d’une crise majeure, affirment les protagonistes de ce film. Et force est de constater qu’ils n’ont pas totalement tort!

Si la première partie du film nous a un peu donnés envie d’apprendre à sceller des sacs de riz, la situation dégénère assez rapidement pour nous ôter toute envie de se rendre dans un tel camp. Rapidement, on parle de situations de fin du monde, où les survivalistes doivent se protéger des «migrants» qui afflueraient sur leurs terres pour rafler leur provisions – faisant écho à la fois à la fable de la cigale et la fourmi… et à la situation mondiale, plus particulièrement en Europe.

Une formule efficace

Et la question arrive: qu’est-ce que vous feriez, si un «migrant» trouvait votre emplacement? Vous le torturez, vous le tuez ou vous le laissez partir?

Les participants seront en quelque sorte confrontés à ce choix, alors que le danger qu’ils anticipaient ne viendra pas nécessairement d’où ils l’attendaient.

Jusqu’au déclin est un des rares films d’horreur à avoir vu le jour au Québec, et nous devons avouer que le pari est assez réussi. Scènes violentes, action, rebondissements (et sursauts, évidemment)... La formule est efficace et l’intrigue intelligemment ficelée, assez pour nous plaquer les deux mains sur la bouche à de nombreuses reprises.

Jusqu’au déclin, un film scénarisé par Nicolas Krief, Patrice Laliberté et Charles Dionne, et réalisé par Patrice Laliberté, prendra l’affiche dans quelques salles le 13 mars, puis sera disponible sur Netflix dès le 27 mars.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.