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L'hommage à Jun Lin

Avec beaucoup de courage, Mme Du a pris la parole en mandarin et livré un message poignant,, au moment même où les services de l'ordre cherchaient toujours la tête de leur fils. « Notre fils bien-aimé - dit Mme Du - nous a quittés il y a un mois. Les trente derniers jours ont été la période la plus difficile de notre vie. Nous avons perdu un être cher qui nous manque terriblement et nous sommes tourmentés par le chagrin ».
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Le 25 juin dernier, la famille de Jun Lin m'a invitée à une cérémonie commémorative privée organisée en collaboration avec l'Université Concordia, en hommage à leur fils, ce jeune de 33 ans, venu de Chine pour étudier à Montréal et qui a été happé dans la fleur de l'âge par une mort tragique. La cérémonie était sobre, dirigée par la Révérante Ellie Hummel, coordonnatrice de la chapelle interconfessionnelle de Concordia. Des amis de Jun Lin ont lu des poèmes et fait des témoignages touchants. Mais le moment le plus émouvant c'est quand la mère, Mme Zhigui Du s'est dirigée vers le lutrin pour faire son éloge funèbre et qu'elle s'est effondrée en pleurs, devant la photo de son fils. Étaient également présents à cette cérémonie, le père M. Diran Lin et la sœur de Jun, Mme Jiaxin Lin, tous venus de Chine, dans le sillage de cette tragédie, pour vivre, au jour le jour, un deuil épouvantable, dans une société dont ils ne connaissent ni les repères ni l'idiome puisqu'aucun d'entre eux ne parle ni français ni anglais.

Avec beaucoup de courage, Mme Du a pris la parole en mandarin et livré un message poignant, En souvenir de Jun Lin, au moment même où les services de l'ordre cherchaient toujours la tête de leur fils.

« Notre fils bien-aimé - dit Mme Du - nous a quittés il y a un mois. Les trente derniers jours ont été la période la plus difficile de notre vie. Nous avons perdu un être cher qui nous manque terriblement et nous sommes tourmentés par le chagrin ».

Puis elle nous a décrit Jun Lin comme un garçon qui avait le souci des autres et de sa famille.

« Pour nous, Jun était un fils aimant et attentionné. Chaque fois qu'il ventait ou qu'il pleuvait , il m'appelait pour me dire : « Maman, il commence à pleuvoir, ne sors pas » Même après son départ pour le Canada, il téléphonait souvent à la maison et me rappelait de prendre soin de moi. Il m'envoyait des suppléments alimentaires par la poste. En août de l'an dernier, je me suis fracturé la main. Il était si inquiet qu'il a appelé sa sœur à maintes reprises pour la prier de bien s'occuper de moi. Il était si affectueux et bienveillant. Pourtant, il est mort subitement aux mains d'un monstre. Comment pouvons-nous accepter cette cruauté du sort ? Comment pouvons-nous envisager l'avenir sans notre fils chéri? ... Depuis la disparition de Jun il y a un mois, nous éprouvons chaque jour un immense chagrin. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point nous sommes malheureux! Nos cœurs brisés ne cessent de saigner, et nous avançons maintenant dans la vie comme des spectres sans âme (....) ».

J'ai eu l'occasion de m'entretenir avec Mme Du et sa famille. Je saisis l'ampleur de cette souffrance qui les accable. Le 4 juillet dernier, la pièce manquante du corps de Jun Lin, sa tête, a été retrouvée par les services de police au Parc Angrignon, à Montréal. La famille et les amis peuvent maintenant faire leur deuil. Que le courage les accompagne!

Si cette tragédie vous interpelle et que vous souhaitez poser un geste pour aider la famille, allez sur le site de l'Université Concordia et faites un don en ligne au Fonds pour la famille de Jun Lin.

Jun Lin

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