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La belle âme de Juliette Gosselin

«Entoure-toi de gens qui, au-delà d’être cutes sur tes photos, vont être là pour toi quand tu vas en avoir besoin...»
Radio-Canada

Elle est de l’énigmatique série Fragile, aux côtés de Marc-André Grondin et de Pier-Luc Funk. Elle tient le rôle de Clara, la YouTubeuse qui «shine bright like a diamond» du film Fabuleuses offert depuis quelques jours sur Vimeo On Demand. Elle a complété le tournage de la troisième saison de L’Académie, et ellejoue dans le dernier film d’André Forcier, Les fleurs oubliées. Elle travaille aussi sur deux longs-métrages, Désastre et un second qu’elle écrit avec son amie de toujours Sarah-Maude Beauchesne. Juliette Gosselin est cette artiste multidisciplinaire qui transforme tout ce qu’elle touche en or.

L’environnement, les réseaux sociaux et l’amitié entre femmes

Au bonheur de passer deux heures avec la gentille Juliette Gosselin s’ajoute celui de discuter, avec la jeune actrice qui fait ce métier depuis qu’elle a 12 ans, de plusieurs sujets et enjeux d’une importance capitale. L’environnement et le respect de la planète tout d’abord; la comédienne roulant en voiture électrique et se faisant un devoir de porter des vêtements de designers locaux lors de ses apparitions et de louer ses tenues plutôt que de les acheter.

L’amitié et la solidarité féminine aussi, évidemment, thème central du film Fabuleuses et point de départ de nombreuses discussions avec ses belles amies. Tout comme les réseaux sociaux, le rapport au corps et les défis de l’adolescence.

«Le rôle de Clara était très angoissant, car il s’agissait sur papier du personnage que tout le monde détestait, explique l’interprète de la YouTubeuse vedette du film Fabuleuses. Le défi était qu’elle soit bien fatigante de prime abord, mais qu’on s’attache tout de même à elle. C’est, je crois, la fois où j’ai le plus travaillé sur un personnage en amont, puis pendant le tournage. Je rêvais en Clara. Elle m’a vraiment obsédée, car il y avait tellement une fine ligne entre tomber dans le too much ou encore n’y aller qu’à moitié.»

Son personnage de reine d’Instagram à la popularité basée sur les apparences, elle l’a façonné en visionnant un nombre incalculable de tutoriels beauté YouTube. Puis, en travaillant très fort afin de trouver le meilleur ton, les manières, le look et le vocabulaire; créant ainsi un personnage nourri de diverses inspirations, réelles et imaginées.

«On a tous une Clara Diamond qui sommeille en nous, dit-elle en souriant. Je suis actrice, je fais les choses pour que les gens m’aiment. C’est exactement ce que fait Clara, à sa manière et avec d’autres moyens qui me ressemblent beaucoup moins. Mais, la base, ce besoin d’être approuvée, vu et aimé, je le comprends à 100 %. C’est à cela que je me suis accrochée pour la comprendre et ne pas tomber dans la caricature, même si elle est plus grande que nature.»

C’est la sororité présente dans le film de Mélanie Charbonneau - qui a raflé le prix du public de la section Fast Forward au Busan International Film Festival en Corée du Sud - qui a d’abord touché la comédienne. Un message qui tombait pile dans ce qu’elle avait envie de défendre, à l’écran comme dans la vie.

«Au-delà d’Instagram et des réseaux sociaux, Mélanie a créé une finale qui disait que tu peux avoir des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, ce qui est important, ce sont les deux personnes qui vont venir t’aider à monter ton sofa, à la force de leurs bras, et qui vont se pointer chez toi à 3h du matin quand tu en as besoin. C’est ce que le film renvoie comme message et ce qui est beau dans l’amitié que j’ai dans la vraie vie avec Sarah-Maude, Julianne (Côté), Sarah-Jeanne (Labrosse) et Catherine St-Laurent… Je sais qu’elles seront là si j’ai besoin de monter mon sofa sur un toit. »

Difficile de croire que Juliette Gosselin a des regrets d’adolescence liés à cette précieuse amitié féminine dont elle s’est quasi volontairement privée jadis, alors qu’elle préférait «avoir un chum» .

«Si, à travers les réseaux, on peut au moins faire que l’objectif principal ne soit pas «moi tout le temps pendue au cou de mon chum», mais plutôt «moi tout le temps pendue aux cous de mes chums de femmes», je trouve ça beau. Je trouve qu’entre femmes, on s’élève et on se célèbre. J’essaie consciemment de mettre ça en avant, même si ça me vient naturellement de toute façon.»


Fragile
, le retour à L’Académie et les autres projets

Dans la nouvelle saga familiale de Serge Boucher, Fragile, Juliette Gosselin incarne la colorée copine du personnage interprété par Pier-Luc Funk. À ses côtés et sur ce plateau, la comédienne affirme avoir senti qu’elle se trouvait totalement à sa place.

«Pour moi, Fragile, c’est d’abord et avant tout une expérience humaine exceptionnelle, explique-t-elle. Les rencontres que j’ai faites sur ce plateau sont très précieuses et ont, je crois, participé à solidifier ma performance. Je me sentais sur mon X.»

«Claude Desrosiers est un réalisateur tellement bienveillant, il sait aborder les comédiens avec sensibilité et précision. Pier-Luc Funk, Sandrine Bisson, Martin Drainville et Valérie Blais, avec qui je jouais principalement, sont également hyper généreux et sensibles. Être bien entourée et en confiance, ça donne le goût comme actrice de se surpasser, d’aller en profondeur. Je vois vraiment ce projet-là comme un cadeau dans mon parcours.»

Bourrée de l’amour des jeunes qui suivent religieusement la série L’Académie, la comédienne qui a fait de touchants adieux à la série promet une troisième saison «qui va brasser».

«Ils vont vivre des choses plus intenses. Marie va être confrontée à cet enjeu du rapport au corps qui nourrit nos discussions d’amies dans la vraie vie. On s’est dit : ″Mon Dieu, pourquoi on ne nous a pas dit ça quand on avait 14 ans? On se serait peut-être épargné 15 ans d’être mal dans notre peau″.»

«Marie va devoir apprendre à se concentrer sur les choses qui sont belles chez elle, et à arrêter de se comparer à ses belles amies. Elle découvre sa sexualité aussi, donc elle découvre son corps à travers le regard de l’autre, ce qui peut être difficile sur l’estime de soi. Ça me donne des frissons de jouer cela, car je trouve ça tellement important.»

Toujours aux côtés de Sarah-Maude Beauchesne, elle planche à l’écriture d’un long-métrage qui peut déjà compter sur l’appui de Nicole Robert. L’histoire d’un duo surprenant «qui nous ressemble beaucoup» et d’une amitié fulgurante et fusionnelle qui se révèle très confrontante.

Quant au film Désastre, que la comédienne écrit avec Sofia Belahmer, il se présente comme une comédie dramatique un peu ésotérique abordant les thèmes de l’avortement, de la maternité à tout prix et de ce que veut dire être une femme en 2019.

Des sujets plus qu’importants qui ne seront jamais abordés trop souvent.

La série Fragile est disponible dès maintenant, sur ICI Tou.tv Extra.

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