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Julie Le Breton: briller sur les planches comme à la télé

«Tous les rôles que je choisis de faire passent dans ma vie pour une bonne raison...»
Courtoisie/Maude Chauvin

On la voit partout et c’est franchement tant mieux : la comédienne Julie Le Breton remonte sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde pour donner vie à ce personnage de thanatologue déconnectée du monde imaginé que pour elle par Michel Marc Bouchard. Avec La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, la grande actrice retrouve avec bonheur son comparse metteur en scène Serge Denoncourt, des camarades de jeu qu’elle admire et le plaisir de jouerdeà nouveau «une femme forte ayant un impact sur ce qui se passe autour d’elle.»

«La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé»

Il y a environ trois ans, Michel Marc Bouchard a lâché un coup de fil à Julie Le Breton pour lui offrir un rôle qui n’existait pas encore, mais qui l’a tout de même séduite par le simple fait de connaître son auteur et son metteur en scène Serge Denoncourt.

«C’est un honneur pour moi de me faire écrire une pièce par Michel Marc Bouchard, qui est l’un des plus grands auteurs québécois, lance-t-elle d’emblée. C’est donc un projet qui m’habite depuis plusieurs années. C’est très flatteur, même si on ne sait jamais ce que ça veut dire ni ce que ça implique quand un auteur nous écrit quelque chose. Ce que je trouve fascinant et formidable, c’est que c’est un personnage qui est très loin de moi et très loin de tout ce que j’ai joué auparavant. C’est vraiment trippant!»

Ce personnage, c’est celui d’une thanatologue de renommée internationale ayant quitté son Lac-Saint-Jean natal pour se rendre travailler aux quatre coins de la planète afin de s’occuper des derniers moments des grands de ce monde : politiciens, vedettes… Une femme extrêmement renfermée sur elle-même, présentant certains traits autistiques. « Elle éprouve donc de nombreuses difficultés de communication avec tout le monde autour d’elle. »

C’est «tout de suite» et «à pieds joints» que l’actrice explique avoir choisi de plonger dans cette œuvre originale, huitième collaboration entre Bouchard et Denoncourt en une vingtaine d’années.

«La pièce débute alors qu’elle revient dans son village après plusieurs années pour embaumer sa mère. On retrouve tous les membres de sa famille et un secret – quelque chose enfouit depuis l’enfance de la protagoniste – va jaillir, remonter à la surface et brasser tout le monde.»

Gravitant autour d’elle, une distribution plus qu’impressionnante comprenant Éric Bruneau, Kim Despatis, Patrick Hivon, Magalie Lépine-Blondeau et Mathieu Richard. Des acteurs avec qui l’actrice a souvent travaillé, une première fois avec Patrick Hivon, qu’elle décrit comme un «acteur absolument formidable et un être humain tout aussi étonnant et épatant » et la rencontre de celui qu’elle prédit comme «la véritable révélation de ce spectacle», Mathieu Richard.

«C’est un acteur moins connu que les gens vont découvrir avec beaucoup de bonheur», affirme celle qui parle de confiance et d’humour lorsqu’elle évoque ses fréquentes collaborations avec Serge Denoncourt.

«Parfois, une création peut être un peu épeurante du fait de ne pas vraiment voir vers quoi on avance, poursuit-elle, mais travailler avec quelqu’un comme Serge, qui sait tellement ce qu’il veut et qui est tellement intelligent dans sa direction d’acteurs, c’est un beau cadeau. Je suis toujours un peu bouleversée par son intelligence, par sa grande culture et par sa capacité à tous nous faire avancer ensemble dans le même bateau, ce qui est assez formidable.»

À chaque rôle sa raison d’être

Au-delà des planches qu’elle se tarde de remonter, Julie Le Breton se retrouvera au générique de nombreux projets télévisés au cours de la prochaine année. Dans la nouvelle série « Épidémie » (présenté à l’hiver 2020), elle tiendra le rôle d’une médecin infectiologue directrice d’une entité fictive baptisé le « Laboratoire d’urgence sanitaire », tentant d’identifier, de stopper et de guérir un très vilain virus.

«Il s’agit d’un thriller, d’un feu roulant, dit-elle. Il y a quelque chose qui arrive de vraiment majeur et on essaie de tempérer cette épidémie qui se veut, disons …fulgurante! Anne-Marie, c’est un beau personnage, j’en suis très heureuse.»

La comédienne est aussi actuellement en tournage de la troisième saison de Victor Lessard qui promet un nouveau type d’enquête, une nouvelle façon de raconter doublée d’une nouvelle manière de jouer pour ses acteurs. Ainsi que beaucoup de mouvement et d’action. De nouveaux personnages interprétés par d’excellents acteurs aussi, dont Guy Nadon, Dany Gilmore et Marc Beaupré, «qui deviendra un peu la troisième roue du duo Jacinthe-Victor. Un personnage qui va participer à l’enquête avec eux, ce qui va un peu changer la dynamique du duo.»

«Je dirais que la Jacinthe de cette année est encore plus inspirée de mon interprétation de Jacinthe (plutôt que celle, fort différente, initialement décrite des livres de Martin Michaud). Elle est encore plus proactive et elle participe encore plus à l’action. Jouer un personnage qui n’est pas dans la séduction et qui est mal élevé, en plus du fait de montrer un autre genre de femme à l’écran, ça m’apporte énormément de gratification, avoue-t-elle. D’avoir 43 ans et de voir mon visage à l’écran sans avoir à cacher mes poches et mes rides, c’est super libérateur.»

De la dernière saison de la série Les pays d’en haut, dont le tournage s’enclenchera en juillet, elle ne peut rien dire, se trouvant elle-même dans le néant. «Ce sera une surprise, mais la saison précédente était tellement forte que j’ai bien hâte de voir ce qui va se passer.»

«Chaque fois que je joue un rôle, j’en sors différente et changée, ajoute la comédienne, qui affirme continuer de passer des auditions (et y prendre un grand plaisir). Jouer Délima dans Les pays d’en haut, qui est une femme émancipée avant l’heure et qui est prise dans une espèce de carcan sociétal, c’est sûr que cela me bouleverse et m’affecte. Jouer Jacinthe, qui est une femme forte et une policière, c’est le fun et, au théâtre, jouer cette femme qui est un peu déconnectée du monde autour d’elle, c’est aussi bouleversant, car on vit dans une société où tout bouge et où tout le monde se met de l’avant et essaie d’avoir un peu de lumière pour briller. Je pense que tous les rôles que je choisis de faire passent dans ma vie pour une bonne raison.»

La pièce La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé de Michel Marc Bouchard est présentée jusqu’au 8 juin au TNM.

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