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Journée mondiale des câlins: êtes-vous en manque?

Oui, les câlins sont importants! Mais en pandémie, il faut trouver d'autres solutions.
Khosrork via Getty Images

Plus connue sous son nom anglais Hug Day, la Journée internationale des câlins est célébrée le 21 janvier de chaque année. En cette période de pandémie où le câlin trouve difficilement sa place, quel rôle joue-t-il - et comment le remplacer? Entretien avec Florence Vinit, professeure au Département de psychologie de l’UQAM et psychologue.

C’est le 29 mars 1986 que le révérend Kevin Zaborney eut l’idée de la première journée des câlins au coeur de l’hiver, dans une période de l’année reconnue pour être l’une des plus déprimantes de l’année.

On le sait, de nombreuses études ont démontré que de toucher les autres nous procure du réconfort, une sensation d’apaisement, mais que cela a aussi un effet physiologique clairement démontré. Le contact avec l’autre permet d’atténuer les hormones liées au stress et d’élever les taux d’hormones du bien-être comme la sérotonine, la dopamine et l’ocytocine.

«Le toucher est à la base de ce que l’être humain est. Il a été démontré que les enfants, petits, qui n’ont pas été câlinés, et à qui l’on n’a pas parlé, en sont affectés», explique Florence Vinit. Le geste et la parole aussi nous touchent ou nous affectent, nous y reviendrons.

Comme le mentionnait Geneviève Paquette, psychologue, au HuffPost Québec, l’expérience de Harry Harlow, psychologue américain, illustre bien l’importance du toucher. Le chercheur avait placé des bébés macaques devant deux objets: un biberon rempli de lait et une peluche qui ressemblait à un singe adulte. L’expérience a révélé que les petits singes allaient spontanément vers la marionnette, qui leur offrait douceur et réconfort et les faisait sentir en sécurité, même si elle ne leur offrait pas pour autant de nourriture.

Une nouvelle réalité

Cette journée spéciale pourrait même passer pour une provocation en cette période de pandémie ou nombre d’entre nous sont isolés, sans parents proches, sans contacts, et ce parfois même depuis des mois et des mois. On aurait même pu la rebaptiser pour l’occasion: la journée internationale «sans» câlin.

Mais pas si vite, le câlin ne serait pas irremplaçable... finalement.

«Cette journée mondiale des câlins a cela d’intéressant qu’elle rappelle l’importance du contact, du toucher. Mais il serait faux de dire que les câlins peuvent tout régler. Ce n’est pas une recette miracle. Et par ailleurs, tout dépend du contexte et de la qualité du câlin», explique Mme Vinit.

Puisque nous vivons une période sans précédent qui touche de plein fouet les personnes qui étaient déjà isolées avant la pandémie, et qui le sont encore plus aujourd’hui, nous n’avons pas le choix d’explorer et de développer de nouvelles techniques et habitudes.

«Nous sommes des êtres de toucher, mais il ne faut pas oublier que le contact passe aussi par un regard, une attention particulière, un acte bienveillant, une qualité de présence comme un sourire, une qualité d’écoute, même en Zoom. Cela peut paraître simpliste, mais c’est pourtant bien réel», explique Florence Vinit.

Dites-le avec des mots, un regard, un sourire, une attention bienveillante!

L’importance de signifier, de parler de ce que l’on ressent, de décrire les manques que nous vivons. La parole également pour pallier l’absence du toucher.

«L’imagination est puissante. On peut compenser le manque en l’exprimant. Parler de câlins, de tendresse, jouer avec les mots permettra de combler (un peu) le manque.» Notamment avec les enfants. Les inviter à s’exprimer sur leur manque, leur faire décrire les gestes qu’ils souhaiteraient avoir vis-à-vis de leurs grands-parents qu’ils ne peuvent pas approcher, est important.»

En cette Journée internationale des câlins, si on le disait avec des mots, tiens!

Et Pitou et Minou...

Pour remédier au sentiment d’isolement, Mme Paquette mentionnait entre autres l’adoption d’un animal domestique. «On a vu une recrudescence des adoptions d’animaux (depuis le début du confinement); à la fois pour s’occuper, mais aussi - pour les gens qui étaient seuls - pour venir combler un besoin affectif», dit-elle. «Les animaux peuvent être un bon réconfort».

Ainsi, si elle met en garde contre le fait d’adopter un animal uniquement pour cette raison, elle souligne que cela peut être une option pour les gens qui y songeaient déjà.

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