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Les jeunes doivent être au cœur de la relance économique du Québec

Les études montrent que les jeunes qui débutent leur carrière durant une récession gagneraient moins d’argent durant 10 à 15 ans par rapport à ceux qui l'amorcent lors d’une période de prospérité.
Rattankun Thongbun via Getty Images

Historiquement, nous pouvons émettre le constat que le taux de chômage des jeunes est souvent supérieur à celui de la moyenne nationale. Avant la crise de la COVID-19, le taux de chômage du Québec se situait autour de 5%, alors que celui des jeunes s’approchait de 10%.

Des premières projections économiques estiment que le taux de chômage pourrait atteindre près de 25% au point le plus critique de la crise économique reliée à la COVID-19. Cette même étude prévoit qu’environ 700 000 emplois à temps plein sont à risque.

Dans un tel contexte, nous pouvons déjà estimer que l’impact économique de cette crise se fera particulièrement sentir chez les jeunes, et que leur taux de chômage risque d’être supérieur au taux de la moyenne nationale.

L’intégration au travail des jeunes qui ont complété un parcours académique amène son lot de défis. Les nouveaux diplômés, sans expérience, se butent à une dure réalité lorsqu’ils débutent leur recherche d’emploi: les employeurs accordent une grande importance aux expériences professionnelles, souvent bien plus grande que le nombre de diplômes complétés.

“De nombreux travailleurs expérimentés auront perdu leur emploi et se trouveront en compétition avec les nouveaux diplômés pour l’obtention des emplois disponibles.”

Les offres d’emploi demandent régulièrement, même pour les postes d’entrée, de posséder de deux à trois années d’expérience de travail. Les finissants, parfois bien endettés, doivent se maintenir dans des emplois étudiants précaires, souvent des emplois dans la restauration, les cafés et les boutiques, des milieux extrêmement touchés par la présente crise.

Dans le contexte post-COVID-19, de nombreux travailleurs expérimentés auront perdu leur emploi et se trouveront en compétition avec les nouveaux diplômés pour l’obtention des emplois disponibles. Ce contexte particulier augmentera la difficulté pour les jeunes de décrocher leur premier emploi et débuter leur carrière dans leur domaine d’études. L’incapacité à intégrer un emploi relié au domaine d’études peut engendrer un désengagement des jeunes et à terme, c’est toute la société qui en devient perdante.

Des études menées par le Stanford Institute for Economic Policy Research en 2019 aux États-Unis ont démontré que les jeunes qui terminent l’école et débutent leur carrière professionnelle durant un ralentissement économique vivent des impacts négatifs à court et moyen terme sur leur trajectoire socio-économique, leur santé physique et leur bien-être mental. Les études montrent que les jeunes qui débutent leur carrière durant une récession gagneraient moins d’argent durant 10 à 15 ans par rapport à ceux qui l’amorcent lors d’une période de prospérité.

Les nouveaux diplômés se retrouvent parfois dans les angles morts de notre vigie sociale malgré les obstacles auxquels ils font face. La réussite de la transition entre l’école et le marché du travail est une responsabilité commune. C’est aux jeunes, aux écoles, aux entreprises, aux organismes en employabilité et à l’État de travailler ensemble pour faciliter cette transition.

Dans le contexte post-COVID-19, l’apport des jeunes à la relance économique doit être significatif. Pour que nos entreprises soient plus innovantes, pour que notre économie soit plus verte, pour que les organisations soient plus humaines, il ne faudra surtout pas se passer de cette nouvelle main-d’œuvre qui, malgré son manque d’expérience, peut jouer un rôle majeur dans la relance économique du Québec.

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