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Lettre à Jean Tremblay: à quel Saint se vouer?

J'espère que peu de politiciens, malgré le succès de votre démarche, prendront exemple sur vous. La politique du gros-Jean-par-devant finit par couter cher démocratiquement. Vous rabaissez constamment vos adversaires politiques et vous fondez plusieurs vos actions sur des non-enjeux. Malheureusement, vous êtes une sorte de déshonneur pour la classe politique.
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Cher M. Tremblay,

D'abord,vous permettrez que je vous vouvoie, même si avec les années, j'ai appris à perdre le minimum de respect que j'avais à votre endroit. Néanmoins, j'éprouve encore du respect pour la fonction que vous occupez, celle de maire d'une importante ville du Québec. Évidemment, je ne m'attends pas à ce que vous lisiez ma missive, encore moins que vous la considériez si par inadvertance elle venait à vous tomber sous les yeux. Par contre, en ces temps où le cynisme atteint son apogée, je ne peux rester de marbre devant certains de vos agissements qui nuisent grandement à toute la classe politique et qui nous ramènent fréquemment au ras des pâquerettes.

D'emblée, entendons-nous. Je suis bien conscient que vous êtes légitime dans votre poste.Vous êtes réélu depuis des années comme maire de Saguenay, souvent avec des majorités pour le moins écrasantes. Je ne vous cacherai pas mon étonnement d'ailleurs face à des réélections aussi franches. Je crois que vous êtes un fin politicien. Vous avez surement déjà lu Machiavel et j'ai l'impression que vous vous servez quotidiennement de ses enseignements dans votre exercice du pouvoir. Malheureusement, selon moi, même si ces façons de faire vous servent plutôt bien, c'est toute la classe politique que vous desservez.

Prenons d'abord cette saga autour de la prière que vous continuez d'exercer au conseil municipal de Saguenay. Je serai toujours le premier à défendre bec et ongles le droit des citoyens d'exercer leur religion dans leur quotidien. Je ne suis pas de ceux non plus qui veulent évacuer à tout prix l'historique catholique de la nation québécoise. Or, je trouve totalement déplacé qu'en 2014, un peu pour jouer aux matamores, vous meniez un combat aussi intense pour pouvoir réciter une prière lors des séances de conseil municipal. La mission première de ces réunions n'est-elle pas d'abord le bien public, la volonté d'informer les citoyens de ce qu'il se passe dans leur ville ? On n'en a rien à cirer des convictions religieuses du premier magistrat il me semble. Non ?

Qui-plus-est, même si mes cours de catéchèse sont maintenant bien loin, n'était-ce pas la doctrine première de ce Dieu que vous vénérez tant que d'aimer son prochain ? Or, il me semble qu'avec les années, par vos remarques sournoises et vos attaques basses, vous allez totalement à l'encontre de ce que votre Église vous enseigne. La dernière perle que vous nous avez servie à cet égard, c'est en attaquant bassement le député Sylvain Gaudreault, sur un lit d'hôpital après que ce dernier fut victime d'un grave accident de vélo. Vous avez fait de la politique sur le dos d'un blessé ! À votre place, j'aurais honte. Peut-être tenterez vous de vous faire pardonner de cette bêtise en faisant cinq ou six Je vous salue Marie et en allant à la confesse dimanche ? Qui sait.

J'espère que peu de politiciens, malgré le succès de votre démarche, prendront exemple sur vous. La politique du gros-Jean-par-devant finit par couter cher démocratiquement. Vous rabaissez constamment vos adversaires politiques et vous fondez plusieurs vos actions sur des non-enjeux. Malheureusement, vous êtes une sorte de déshonneur pour la classe politique. On se souviendra sans doute de vous comme d'un politicien d'en dehors de son siècle. Un duplessiste qui ramène la religion et les façons de faire douteuses de faire de la politique dans la vie des gens. En 2014, nous pourrions nous attendre à mieux il me semble ! J'espère donc que les jeunes politiciens prendront exemple sur des personnes dévouées, rassembleuses et visionnaires qui font de la politique pour la collectivité et non seulement en vue d'une candidature à un autre palier de gouvernement. Notre société ne s'en portera que mieux.

Bon vent!

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Avril 2018

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