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Je t'aime moi non plus

VIE DE COUPLE - On a coutume de dire que rien ne ressemble davantage à un couple marié qu'un couple de concubins : même comportement, mêmes valeurs, même mode de vie. Est-ce totalement exact?
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On a coutume de dire que rien ne ressemble davantage à un couple marié qu'un couple de concubins : même comportement, mêmes valeurs, même mode de vie. Est-ce totalement exact? Certes, le mariage bourgeois inégalitaire a vécu. Aujourd'hui l'institution matrimoniale tient compte à la fois de la liberté individuelle et de l'égalité entre les sexes. L'une de ses fonctions est d'officialiser la vie privée, de rendre visible la stabilité conjugale et ses droits afférents avec l'ambition parfois contrariée dans la réalité d'inscrire le lien dans la durée. Le mariage entre personnes de même sexe nous le rappelle opportunément.

Pour vivre en couple, on peut décider de se marier mais on n'est plus socialement obligé de le faire. On se marie par amour mais si l'amour n'est plus au rendez-vous, le mariage n'est pas rompu tant que le couple ne divorce pas et il peut y avoir de puissantes raisons de rester unis et de surmonter les épreuves; ce n'est pas les femmes des hommes politiques qui me contrediront.

Les couples de concubins, contrairement à ce qu'on en a dit quand la nuptialité a commencé à baisser, ne refusent pas l'engagement mais ne souhaitent pas instituer leurs liens: il s'agit d'un pacte purement privé. Cette forme de vie commune, alternative au mariage, a ses exigences propres plus contraignantes au plan individuel que le mariage. Le pacte privé repose sur l'amour réciproque, la confiance et le respect mutuel.

N'étant pas institué, il doit être sans cesse renouvelé : sans amour, sans confiance ni respect mutuel, le pacte est rompu et la vie commune n'a plus de raison d'être. Comme l'écrit le sociologue François de Singly dans Le Monde du 15 janvier " le concubinage ne tolère pas la maîtresse". D'autant que la maîtresse a elle aussi changé de statut: ce n'est plus une prostituée comme au temps jadis, ni même une "seconde" souffrant de sa clandestinité comme Danièle Sallenave l'a magistralement décrit dans La Vie fantôme. C'est une forme de conjugalité non cohabitante qui a ses charmes tant que dure la passion et l'attrait sexuel, tant qu'elle est voulue et non contrainte.

De la même façon qu'on peut décider quelle forme on veut donner à sa vie de couple, on peut aussi décider de la frontière entre vie publique et vie privée. Les politiques qui choisissent de mettre en scène leur vie privée en donnent une version officielle flatteuse conforme aux normes bourgeoises. Dès lors que la version officieuse, moins flatteuse, est révélée contre leur volonté, ils se retranchent derrière le respect de la vie privée. À ma connaissance, ceux qui refusent d'étaler leur vie privée n'ont pas de problème de cohérence entre ce qu'ils donnent à voir et ce qu'ils sont réellement.

On a accepté que François Hollande officialise une relation purement privée et que sa compagne soit la potiche qu'elle déclarait ne pas vouloir être. On est sérieusement en droit de s'interroger sur le respect que le président de la République porte à la femme de sa vie, si ce n'est à toutes les femmes.

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