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Je n'élève pas ma fille selon les dernières tendances éducatives et elle va bien

Je vais jeter les quelques livres éducatifs qu’il me reste de ma dernière grossesse à la poubelle. Et je ne culpabiliserai pas!
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Très vite, j’ai arrêté d’essayer d’appliquer sur elle les théories éducatives, puisqu’elle ne répondait à rien.
Sally Anscombe via Getty Images
Très vite, j’ai arrêté d’essayer d’appliquer sur elle les théories éducatives, puisqu’elle ne répondait à rien.

Je me faisais la réflexion dernièrement qu’à tout prendre, si nos histoires de fécondation in vitro (FIV) fonctionnent et que j’ai l’immense chance de redevenir maman, eh bien je jetterais tout simplement les quelques livres éducatifs qu’il me reste de ma dernière grossesse à la poubelle.

Il faut dire que je ne m’en suis que très peu servi, Kate (ma fille, NDLR) étant un bébé “hors norme”. Appelez ça comme vous le souhaitez – un BABI, un bébé koala, un bébé relou, un bébé en demande. Force est de constater que, dès le départ, rien ne fonctionnait sur elle. Sauf de la prendre dans les bras, encore et encore et encore.

Très vite, j’ai arrêté d’essayer d’appliquer sur elle les théories éducatives, puisqu’elle ne répondait à rien.

“Mes livres ont fini par prendre la poussière, quand ils n’ont pas fini à la poubelle, tant leurs “conseils” pouvaient me culpabiliser de ne pas savoir m’y prendre.”

Kate a donc mis 11 mois avant d’accepter de dormir seule, de faire ses nuits, et d’être posée loin de mes bras. Et, si je me souviens encore de ces 11 mois comme d’un tunnel sans fin (ça passe, c’est promis), j’en ai néanmoins tiré une leçon valable: tous les bébés grandissent bien, tant qu’ils sont entourés d’amour.

L’alimentation

Nous n’avons pas fait de diversification alimentaire menée par l’enfant, ou DME, (impossible de cuisiner quoi que ce soit avec un bébé agrippé dans les bras), et je vous rassure de suite: ma fille sait à quoi ressemble un brocolis, un petit pois ou encore une fraise (qu’elle préfère en version Tagada, mais ceci est un tout autre souci).

Bref: essayez de nourrir sainement vos bébés, faites-les goûter à tout, mais ne vous prenez pas autrement plus la tête que ça sur la façon de leur présenter la nourriture.

L’essentiel, c’est que vos enfants mangent à leur faim et qu’ils grandissent bien, le reste est secondaire.
J J D via Getty Images
L’essentiel, c’est que vos enfants mangent à leur faim et qu’ils grandissent bien, le reste est secondaire.

Si pratiquer la DME vous fait plaisir, c’est super. Si le simple fait de parler de DME vous fatigue, n’insistez pas pour faire comme les copines ou les blogueuses. L’essentiel, c’est que vos enfants mangent à leur faim et qu’ils grandissent bien, le reste est secondaire.

La motricité et la liberté de mouvements

Laisser vos bébés découvrir le monde par eux-même est en soi une bonne idée, mais êtes-vous pour autant une mauvaise mère si vous interdisez à vos très jeunes enfants de courir sur le canapé ou d’escalader la bibliothèque? Non.

Si vous vous en foutez, c’est cool, et si cela vous provoque des palpitations, c’est cool aussi – vous avez aussi le droit de ne pas avoir envie de voir votre salon retourné, ou -pire- de finir votre journée aux urgences.

Sur la question du “lâcher prise”, maintenant, j’assume: j’ai toujours été d’un naturel stressé, il est donc plutôt logique que je le sois avec la prunelle de mes yeux.

Je suis personnellement plus à l’aise dans mon rôle de “maman hélicoptère” au parc qu’à faire semblant de m’en foutre, et c’est très bien comme ça. L’essentiel, c’est que Kate s’amuse – à moi de gérer mon stress, ma façon de la surveiller, et de dire non si ça me chante (c’est moi sa mère ou bien?).

La chambre Montessori

La chambre de Kate est on ne peut plus anti-Montessori. Comprendre: tout n’est pas à portée de main (vive les étagères à 2 mètres du sol!) et elle dort dans un lit on ne peut plus chiant, c’est -à-dire: “normal”.

A ce sujet, je crois bien que j’ai failli pleurer le jour où on lui a retiré les barreaux du lit – sa prison*, notre liberté (finies, les soirées peinards à siroter un verre de vin devant le dernier Game of Thrones) (*soupir*).

Frustrée, Kate? Pas vraiment.

“Mademoiselle nous kidnappe régulièrement le tabouret du salon pour attraper ce qui l’intéresse en se hissant sur la pointe des pieds.”

Ça crie, ça panique, ça mouline des bras dans tous les sens comme un petit pingouin apeuré (moi), ça rigole un max (elle), et finalement, notre chère Kate adorée vit sa vie sans vraiment trop d’obstacles sur son passage, à mon grand désarroi (cette petite me rendra cardiaque).

*ceci est du douzième degré, mais on se comprend.

Les cris

Je crie quand elle fait semblant de ne pas entendre ce que je lui dis, quand elle me fait répéter 15 fois la même réponse, quand je panique, quand elle panique, quand elle fait une connerie trop grande pour elle, quand je suis claquée, quand elle est claquée.

Dans un monde idéal, je ne crierais jamais (et j’aurais les cheveux de Kate Middleton). Dans la vraie vie, je frise, et je crie.

Ce que j’applique au quotidien

Sa chambre n’est pas Montessori, Kate n’a jamais entendu parler de DME ni de couches lavables.

Êtes-vous une mauvaise mère si vous interdisez à vos très jeunes enfants de courir sur le canapé ou d’escalader la bibliothèque?
Jodie Griggs via Getty Images
Êtes-vous une mauvaise mère si vous interdisez à vos très jeunes enfants de courir sur le canapé ou d’escalader la bibliothèque?

Mais, à la maison, on s’aime très fort, on ne se menace pas, on ne fait pas de chantage affectif, on rit énormément, on fait des bêtises parce que c’est pas grave si c’est le bordel , on rigole de maman quand elle hyperventile pour un rien, on voit la vie du bon côté même quand on se prend des gamelles dans les dents, on s’entoure de gens positifs, et on avance en équipe. Et le reste, j’ai presque envie de dire qu’on s’en câlice...

Ce billet est également publié sur le blog La Marmotteuse.

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