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J'ai deux questions pour vous M. Coderre

J'ai deux questions pour vous M. Coderre
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Monsieur Denis Coderre, maire de Montréal, accepteriez-vous de hisser au plus tôt et de mettre en berne le drapeau du Mexique devant l'Hôtel de Ville de Montréal? J'en fais la demande express, en toute sincérité et honnêteté, au nom de milliers de Montréalais qui jugent inacceptables et sont totalement scandalisés du rôle de narcotrafiquants, de connivence avec des policiers et des élus locaux à Iguala au Mexique qui auraient, le 27 septembre, tué 6 étudiants, blessés 25 autres, sans compter 43 qui sont toujours portés disparus. Certains d'entre eux ont même été enterrés dans des charniers, simplement parce qu'ils avaient organisé une collecte de fonds pour contrer un projet de réforme de l'éducation dans l'État du Guerrero.

J'en fais la pressante demande parce que la guerre à la drogue est un véritable échec et est reconnu, ici comme ailleurs, comme le plus grand détournement de fonds public du siècle. La Commission Charbonneau en fait la preuve depuis des mois. L'émission J.E à TVA révélait encore vendredi celui d'une mafia asiatique ayant infiltré l'obtention de permis uniquement offert par Santé-Canada dans les prescriptions de cannabis médical au pays.

Même plus, selon d'importants rapports internationaux et des données récentes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) reprises la semaine passée par Radio-Canada; cette guerre a même contribué aux décès annuels de plus d'un million de victimes de maladies infectieuses (VIH/Sida, hépatite, tuberculose), soit nettement plus qu'en a fait à ce jour l'Ebola en Afrique, en Espagne et au Texas.

Cette lutte à la drogue nécessite tout autant une véritable concertation, continentale cette fois, à débuter par une décriminalisation, une légalisation et mieux, une étatisation ici de certaines drogues douces, comme le cannabis de qualité contrôlée. Ainsi, êtes-vous pour une telle étatisation de la marijuana, soit une vente en SAQ et dans les pharmacies pour générer plus de revenus au Québec en cette austère période d'éradication de tout (les services sociaux) et d'émergence de rien. Afin par exemple de désengorger les urgences d'hôpitaux comme le CHUM, pour contrer la moisissure dans les écoles d'Hochelaga-Maisonneuve ou pour plus de transport en commun, électrifié et des routes et autoroutes mises à niveau dans les 19 arrondissements et villes sur l'ile de Montréal?

À titre de seul exemple, les deux plus grandes portes d'entrée au Canada de ce trafic de stupéfiants (70 % est du cannabis) sont l'Aéroport de Dorval et la zone portuaire de Montréal où moins de 1 % des marchandises qui transitent en ces lieux sont vérifiées.

Mon appel est également celui de grands leaders économiques et politiques mondiaux dont Sir Richard Branson, PDG de Virgin ou encore de Louise Arbour, ex-Juge en chef à la Cour suprême du Canada et ex-Haut-Commissaire des droits humains de l'ONU (honorée aujourd'hui parmi 40 Célébrités à Toronto de l'ultra controversé Maire Rob Ford) qui ont rédigé déjà un important rapport en 2012 qui suggère plutôt de trouver des alternatives à cette coûteuse guerre à la drogue.

Inutile de vous rappeler que bon nombre de Québécois et Canadiens choisissent cette période de l'année pour envisager bientôt un voyage, touristique ou d'affaires au Mexique; ce populeux pays d'Amérique centrale qui, avec le Canada et les É.-U., a signé par le passé une entente historique de libre-échange: l'ALENA.

Votre geste, Monsieur le Maire, aura une très grande influence et sera hautement salué, comme le fut celui de Bertrand Delanoë, l'ex-Maire de Paris qui mis en évidence et en permanence sur les murs de son Hôtel de Ville, la photo de la députée écologiste Ingrid Bettencourt durant 4 ans, le temps qu'elle soit libérée de ses ravisseurs en Colombie. Votre geste, j'en suis persuadé, sera également repris dans le monde entier, comme le fut le drapeau gai aux mâts de nombreux sièges parlementaires sur tous les continents à commencer à l'Assemblée nationale du Québec avant les derniers Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, quant aux droits humains fondamentaux de la communauté LGBT bafoués en Russie.

Évidemment, toute autre décision plus directe et plus formelle autre que symbolique de votre part et qui pourra être prise par la Ville (déjà représentée au Conseil d'administration du Port de Montréal) vous honorera. Mon appel n'a qu'un but: celui de déstabiliser et stopper à la source ce fléau du trafic de stupéfiants qui, si l'on continue de baisser les bras, continuera d'être contrôlé exclusivement par les mafias, bandes de motards criminels et gangs de rues qui appauvrissent les populations ici et ailleurs, y compris dans mon arrondissement de résidence de Rosemont que dans Ville-Marie et le centre-ville que vous représentez.

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