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Jacques Parizeau était de ces personnages qui prennent encore plus de noblesse avec l'âge. Ses réflexions depuis quelques années sur l'austérité, sur la dette, sur la jeunesse, sur l'inclusion sociale, étaient vraiment magnifiques.
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Ma dernière rencontre marquante avec Jacques Parizeau remonte à octobre 2011, lors du lancement de mon livre De colère et d'espoir. J'avais invité Lisette Lapointe qui m'a fait la surprise d'être accompagnée de son mari. J'avoue humblement avoir été saisie. On s'est embrassés et souris avec bonheur. C'était un moment absolument magique. Je remercie aujourd'hui cette très chère Lisette de m'avoir permis de vivre cet instant inattendu.

Ce n'est pas un hasard si l'année 1995 restera toujours pour moi une année extrêmement importante et à jamais liée à M. Parizeau. Il y a eu la marche des femmes contre la pauvreté « Du pain et des roses », cette marche si rassembleuse et non partisane. Alors premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, avait souscrit aux revendications des femmes, entre autres, à celle qui demandait la rétroactivité du temps de parrainage pour les femmes immigrantes. Puis, vint la campagne référendaire où, un certain soir de défaite, il y a eu des mots prononcés. Des mots difficiles à prendre pour la femme que j'étais, pour la présidente de la Fédération de femmes du Québec que j'étais. Le temps a passé et a pansé les plaies jusqu'au jour où M. Parizeau a critiqué la charte des valeurs péquistes. Ce jour-là, mon cœur s'est apaisé et j'ai compris que nous étions alliés.

Par ailleurs, « Monsieur » tolérait mal les compromis, surtout en matière de souveraineté. Ça ne faisait pas plaisir à tout le monde, mais comment, au fond, ne pas préférer les hommes et les femmes de principe, qualités et défauts compris, qui osent dire complètement ce qu'ils pensent? Et ça, c'était vraiment M. Parizeau!

Depuis son départ, tous ont rappelé le souverainiste convaincu, sa grande intelligence, sa rigueur, sa passion, le brillant économiste qu'il était. Le temps n'a jamais terni la pertinence de M. Parizeau, l'un des derniers personnages importants de la Révolution tranquille. Il est demeuré un penseur et un acteur important de la société québécoise. Combien de fois est-il intervenu publiquement pour défendre le modèle social et économique québécois où l'État joue un rôle de catalyseur et de redistributeur de la richesse?

Jacques Parizeau était de ces personnages qui prennent encore plus de noblesse avec l'âge. Ses réflexions depuis quelques années sur l'austérité, sur la dette, sur la jeunesse, sur l'inclusion sociale, étaient vraiment magnifiques. Quel homme et quelle sagesse.

En terminant, j'aurai toujours en mémoire ce jour de juin 1991 où M. Parizeau a traversé le Salon bleu de l'Assemblée nationale pour aller serrer la main de Robert Bourassa, qui venait de déclarer ceci : « [...] le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement. »

Voilà l'homme que je garde en mémoire.

Merci, M. Parizeau. Vous étiez un vrai et un fidèle, un amoureux du pays du Québec.

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