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L'inquiétant rapport entre vapotage et coronavirus

Les experts en santé affirment que le vapotage peut augmenter le risque de développer des complications de la COVID-19 et de transmettre le virus à d'autres personnes.
nadia_bormotova via Getty Images

S’il y a un moment pour arrêter de vapoter, c’est bien maintenant.

L’utilisation de cigarettes électroniques, qui implique le fait d’inhaler un mélange de saveurs, de nicotine et de produits chimiques puis de l’exhaler en une fine vapeur, n’est jamais sans risque - encore moins pendant la pandémie de coronavirus.

La COVID-19 s’en prend aux poumons. Une fois que l’infection atteint votre nez ou votre gorge, elle se dirige lentement vers les voies respiratoires, déclenchant une inflammation en cours de route.

Pour pouvoir vaincre l’infection rapidement, vos poumons doivent être en parfait état afin de la combattre correctement. Le vapotage endommage les poumons et affaiblit le système immunitaire de telle sorte que le corps a beaucoup plus de mal à se remettre de la COVID-19.

Les recherches sur les effets à long terme du vapotage sur la santé sont encore limitées. Mais compte tenu de ce que nous savons sur le tabagisme, sur la COVID-19 et d’autres infections respiratoires, les experts de la santé affirment avec confiance que le vapotage augmente non seulement votre risque de développer des complications du coronavirus, mais également de le transmettre à d’autres. En fait, certains États des États-Unis émettent même des avis de santé spécifiques sur le vapotage et la COVID-19.

Voici certains des effets inquiétants que le vapotage peut avoir en ce qui concerne le coronavirus:

Le vapotage augmente vos risques d’infection

Le problème le plus évident avec le vapotage est le tort qu’il cause aux poumons.

Lorsque vous vapotez, vous absorbez des produits chimiques agressifs qui endommagent immédiatement les cellules de votre système respiratoire responsables de la gouvernance du système immunitaire. Celui-ci est la première ligne de défense de l’organisme pour éliminer les maladies respiratoires comme la COVID-19, explique Alexa Mieses, une médecin de famille de Durham, en Caroline du Nord, et professeure adjointe de médecine familiale à la faculté de médecine de l’Université de Caroline du Nord.

«Presque immédiatement, votre système immunitaire est “distrait” par les dommages que le vapotage inflige à vos poumons», déclare Mieses, ajoutant que qu’il devient beaucoup plus difficile pour votre corps de lutter contre un pathogène comme le coronavirus.

Comme le vapotage supprime la réponse immunitaire des poumons, il augmente la gravité et la durée d’autres infections respiratoires comme la bronchite, la grippe (influenza) et la pneumonie, selon Robert Jackler, président du département d’oto-rhino-laryngologie de Stanford Medicine.

Le vapotage «pourrait retarder la guérison, comme on le voit chez les fumeurs qui ont une toux sèche après une grippe ou d’autres coronavirus et un rhume qui se loge dans la poitrine», souligne Jackler.

Bien que nous apprenions encore comment le vapotage peut affecter le risque de contracter la COVID-19, les experts en santé soupçonnent que la maladie suit un modèle similaire à d’autres infections respiratoires.

Le vapotage nuit à la capacité des poumons d’obtenir de l’oxygène

La COVID-19 provoque l’inflammation et le gonflement des poumons, ce qui rend l’absorption d’oxygène plus difficile. (Jackler indique que l’infection peut diminuer cette capacité des poumons d’environ 50%).

Une personne en bonne santé peut utiliser de l’oxygène d’appoint et survivre à l’infection. Mais si vos poumons sont déjà affaiblis par le tabagisme ou le vapotage, ils ont plus de mal à obtenir de l’oxygène. Ajoutez la COVID-19 à ce mélange et votre corps aura encore plus de mal à obtenir suffisamment d’oxygène.

«La réserve pulmonaire — votre capacité à résister à la détérioration des poumons — est très influencée par vos antécédents de tabagisme [et de vapotage]», explique Jackler.

Les nuages de vapeur peuvent propager le virus

Lorsqu’une personne vapote, elle inspire dans l’appareil et le panache de vapeur se mélange aux sécrétions des poumons, de la gorge et du nez. Puis, elle l’expire.

«Il y a deux choses dans le nuage — il y a des gouttelettes provenant de la vapoteuse, mais elles sont aussi contaminées par les sécrétions de l’intérieur de vos poumons, qui peuvent être riches en virus», soutient Jackler.

Voici l’élément inquiétant dans tout cela. Le coronavirus se propage principalement par l’entremise des gouttelettes respiratoires qui sont expulsées lorsque les gens parlent, toussent ou éternuent. Les gouttelettes respiratoires sont suffisamment grosses pour que la gravité les attire vers le bas, de sorte qu’elles ne restent pas longtemps dans l’air.

Les aérosols qui sont libérés dans un nuage de vapotage, cependant, sont si minuscules qu’ils sont capables de s’accrocher dans l’air.

«Si quelqu’un vient d’utiliser une vapoteuse dans une petite pièce, en particulier un appareil à haute puissance, leurs propres sécrétions pulmonaires peuvent être suspendues dans l’air pendant des minutes, voire quelques heures après avoir vapoté», note M. Jackler.

Si le vapoteur avait la COVID-19 et a libéré suffisamment de vapeur dans l’air contenant ces minuscules aérosols contaminés, une autre personne pourrait théoriquement contracter le virus en entrant simplement dans la pièce peu de temps après. Le processus est similaire à la façon dont les agents de santé peuvent attraper le virus dans les airs, en raison des interventions médicales qu’ils peuvent avoir à effectuer sur les patients.

Vous touchez votre visage encore et encore

L’acte de vapoter lui-même présente intrinsèquement un risque majeur de contracter le virus.

Vous tenez quelque chose dans vos mains, puis vous le portez à la bouche à plusieurs reprises — c’est exactement ce que les autorités demandent d’éviter.

«À moins que vous ne vous laviez les mains avec diligence avant de prendre cette vapoteuse et que vous la nettoyiez rondement, c’est exactement le genre de choses qui peut implanter le virus dans votre bouche et conduire à une infection», fait valoir M. Jackler.

Une autre préoccupation majeure de M. Jackler est que le vapotage est essentiellement une activité sociale pour les jeunes. Les adolescents ont tendance à ne pas vapoter seuls, mais en groupe.

«Ils partagent souvent le dispositif de vapotage, le font circuler, et bien sûr, cela représente un risque de transmission d’une infection à la COVID», remarque Jackler.

Même si l’on pense que les plus jeunes ont plus de facilité à se remettre de la COVID-19, ils peuvent tout de même être gravement malades — surtout si leurs poumons sont déjà endommagés par le vapotage. Et même si certains vapoteurs plus jeunes présentent des symptômes plus légers, ce sont peut-être des «épandeurs dits silencieux» qui accélèrent la propagation de la COVID-19 à un rythme alarmant.

Arrêtez, demandent les experts

Il y a des avantages immédiats à cesser de vapoter, donc le plus tôt vous remballerez votre appareil, le mieux vous vous sentirez si vous contractez la COVID-19.

Si vous êtes accro au vapotage, contactez votre médecin pour discuter de vos options. La gomme, les cure-dents et les bonbons peuvent être des substituts viables. Si vous êtes accro à la nicotine, M. Jackler recommande d’essayer un substitut à la nicotine comme des pastilles, des gommes ou des timbres, qui n’impliquent pas le fait d’inhaler des produits chimiques ou de vous toucher constamment la bouche. Cela contribuera à réduire vos risques d’infection et à stimuler également la fonction immunitaire de vos poumons.

«Cessez de vapoter hier», lance Mieses. «Vapoter et fumer n’aident en aucune façon une personne lorsqu’elle lutte contre une infection respiratoire» comme la COVID-19.

Ce texte initialement publié sur le HuffPost États-Unis a été traduit de l’anglais.

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