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Il n'y a pas qu'un seul moule politique pour la jeunesse

Selon la perception populaire, pratiquement tous les Québécois en bas de 25 ans seraient des sympathisants de Québec Solidaire, ce qui est pourtant archifaux.
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Dans notre société, l'image préconçue de la jeunesse est quelque chose de très strict, dictant assez précisément ce qu'un jeune « devrait être ». Ce principe s'applique bien évidemment dans la vie de tous les jours, au niveau de l'image, de l'apparence, de l'attitude et autres, mais également dans le monde politique. Trop souvent, les politiciens font l'énorme erreur de penser que les jeunes sont un bloc monolithique qui a les mêmes intérêts et occulte donc les enjeux jugés « non parlants pour les jeunes » lorsqu'il doit s'adresser à eux.

Si vous demandez à quelqu'un, n'importe qui, de vous définir la pensée politique des jeunes, il vous répondra probablement ce qui suit : très à gauche, très préoccupés par l'environnement, multiculturalistes, mondialistes, pour la gratuité scolaire, etc. Selon la perception populaire, pratiquement tous les Québécois en bas de 25 ans seraient des sympathisants de Québec Solidaire, ce qui est pourtant archifaux. Comme les générations qui les ont précédées, les jeunes Québécois d'aujourd'hui ne pensent pas tous de la même façon et sont répartis entre les partis de façon très similaire à leurs aînés. Cette pensée voulant que les jeunes aient tous les mêmes valeurs, les mêmes idéaux et les mêmes préoccupations doit cesser.

Cette pensée voulant que les jeunes aient tous les mêmes valeurs, les mêmes idéaux et les mêmes préoccupations doit cesser.

Lorsqu'un chef politique quelconque parle devant une foule composée majoritairement de jeunes, il est pratiquement impossible qu'il ne dise pas un mot sur l'environnement, considéré par tous comme le sujet par excellence chez la génération montante. Il y a là une volonté évidente et incontournable de marquer des points avec l'auditoire, mais à la longue, certains en abusent et cela en devient pathétique, voire infantilisant. En croyant que la jeunesse n'est intéressée que par quelques sujets, surtout l'environnement et la justice sociale, et qu'ils se foutent absolument des autres, la santé et l'identité nationale par exemple, non seulement on se trompe bout pour bout, mais le message que cela envoie à l'auditoire en général est des plus ahurissants.

Essentiellement, le message envoyé aux jeunes est qu'ils doivent parler de ces mêmes enjeux, et avoir l'opinion qu'on attend d'eux, sans cesse, et ne pas y déroger. On confine les jeunes citoyens dans cette boîte qu'est le jeune « type » et s'ils y dérogent, on les regardera de travers tout en les qualifiant de « faux jeunes » ou de « vieux jeunes ». Voilà pourquoi le cliché du jeune en politique est particulièrement nocif : il exclut ceux qui pensent différemment de la ligne idéologique « jeune » et confine la majorité à une pensée unique qui n'est qu'accentuée à coup de discours qui ne traitent que d'enjeux « jeunes ». Cette attitude, assez méprisante au bout du compte, sous-entend clairement que les adolescents et les gens dans la vingtaine sont incapables de réfléchir à autre chose que l'environnement, « l'inclusion », les nouvelles technologies et les quelques autres champs d'expertise qu'on veut bien leur concéder.

N'est-il pas évident, pourtant, que les jeunes sont des êtres humains à part entière dotés de la capacité de réfléchir?

N'est-il pas évident, pourtant, que les jeunes sont des êtres humains à part entière dotés de la capacité de réfléchir? À coup sûr, ils sont capables de prendre une position éclairée sur tous les enjeux qui font polémiques et pas uniquement sur ce qu'on leur dit explicitement de penser. Maintenant, espérons que, plus tôt que tard, on se rende compte qu'il y a autant de jeunesses qu'il y a de jeunes et qu'on cesse de confiner la génération montante aux deux ou trois enjeux que la société et la classe politique ont choisis pour eux.

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