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Messieurs, vous aussi êtes de moins en moins fertiles avec l'âge

On parle souvent de l'horloge biologique des femmes, mais la moitié des problèmes de fertilité dans un couple serait attribuable à l'homme.
Richard Drury via Getty Images

Dimanche matin, de nombreux papas se feront réveiller par un petit-déjeuner au lit et recevront un petit cadeau (ou un bricolage concocté avec du papier de soie à la garderie), pour la fête des pères.

Mais de nombreux hommes n’auront pas ce bonheur, malgré leur désir de devenir papa. Au Canada, un couple sur six éprouve des problèmes de fertilité, selon l’Agence de santé publique du Canada. La moitié de ces problèmes serait attribuables à l’homme. Les principaux facteurs: l’âge et certaines expositions environnementales.

Vous avez dit «vieux»?

Claude Dubois, Richard Gere, Mick Jagger... La liste des hommes ayant eu des enfants alors qu’ils avaient l’âge d’être grands-pères est longue. Pourtant, contrairement à ce qu’on a l’habitude d’entendre, il n’y a pas que la femme qui perd de sa fertilité en vieillissant. Bon, c’est vrai, l’homme ne cessera jamais complètement d’être fertile passé un certain âge, comme c’est le cas pour la femme. Mais l’âge d’un homme jouera certainement sur la qualité de ses spermatozoïdes.

«C’est moins évident que chez la femme, et les connaissances dans ce domaine sont très récentes, explique Dr Bernard Robaire, professeur aux départements de pharmacologie et d’obstétrique et gynécologie à l’Université McGill. Mais quand l’homme a plus de 45 ans, en plus de jouer sur sa fertilité, le pourcentage d’avortements spontanés et de problèmes chez le bébé est beaucoup plus élevé.»

Des études ont démontré que lorsque le père est plus âgé, le bébé a plus de chances de développer quatre conditions en particulier: l’autisme, la schizophrénie, le déficit d’attention et la bipolarité, ajoute Dr Robaire.

Les facteurs environnementaux

Il faut savoir que depuis 1970, le taux de spermatozoïdes produits par les hommes a diminué d’à peu près 60% dans le monde.

«C’est énorme!» s’exclame Dre Janice Bailey, directrice scientifique du Fonds de recherche Nature et technologies.

Selon elle, «la paternité est en crise».

Notre environnement et notre mode de vie ont beaucoup changé dans les dernières décennies, ce qui affecte inévitablement la santé et la fertilité. De nombreux produits toxiques peuvent avoir des effets nocifs, comme les BPC ou le fameux DDT, et ce, même s’ils ont été bannis. D’une part, ces produits persistent dans l’environnement pendant de nombreuses années. D’autre part, certains pays qui sont aux prises avec des épidémies de malaria (une maladie transmise par les moustiques) sont exemptés de ces interdictions, puisque le DDT est une solution peu coûteuse pour éradiquer les moustiques indésirables, explique Dr Bailey. Et à cause des courants météorologiques naturels, des relents de ces produits chimiques se retrouvent chez nous.

«Malheureusement, comme plusieurs chercheurs dans le monde, je crois que l’exposition chez nos pères et nos grands-pères peuvent encore affecter la fertilité aujourd’hui», ajoute Dr Bailey.

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es

Bon, on s’entend que l’exposition de vos grands-pères au BPC, ou l’utilisation de DDT en Afrique subsaharienne, vous n’y pouvez pas grand chose, messieurs. Mais il existe tout de même certaines choses que vous pouvez faire pour améliorer vos chances de vous créer un.e héritier.e.

Premièrement, vous garder en forme: bien manger, faire du sport, aider votre ami qui déménage (encore) dans les prochaines semaines... Selon Dre Bailey, l’obésité est aussi un facteur qui réduit la fertilité.

«Le gras corporel et le tissu adipeux peuvent produire de l’oestrogène et transformer la testostérone en oestrogène, ce qui a clairement un effet sur la fertilité» (NDLR: puisque la testostérone est une des hormones qui stimule la production de spermatozoïdes).

Évidemment, la cigarette est aussi à proscrire, si vous voulez augmenter vos chances de procréer.

Il est aussi important de savoir que cela prend plusieurs mois au corps masculin pour créer des spermatozoïdes. Toutes ces bonnes habitudes doivent donc être adoptées avant de commencer à «essayer» de faire des rejetons.

Sur ce, bonne pratique et/ou bonne fête des pères!

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