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Guy A. Lepage aborde les difficultés que rencontrerait RBO en 2020

«Je comprendrais que les gens disent : 'On ne veut plus de ça'. Je ne m’obstinerais même pas...»
Facebook/Sucré salé

Guy A. Lepage était de passage à l’émission Sucré salé, ce mercredi 16 septembre, pour recevoir le prix Artis 2020 dans la catégorie Animateur/Animatrice de magazines culturels ou talk-shows.

Un trophée amplement mérité considérant le travail accompli en direct par l’animateur le printemps dernier, durant la saison prolongée de Tout le monde en parle.

Au cours de l’entrevue, Guy A. Lepage a d’ailleurs déclaré s’estimer chanceux d’avoir pu connaître trois grands succès durant sa fructueuse carrière télévisuelle (Tout le monde en parle, Un gars, une fille et RBO).

À ce sujet, Patrice Bélanger a questionné son invité à savoir si les quatre membres du groupe humoristique ayant connu un succès retentissant dans les années 1980 et 1990 songeaient parfois à enfiler de nouveau leurs jackets jaunes, question d’offrir à la population l’opportunité de se défouler collectivement sur l’état du monde, comme dans le bon vieux temps.

«Non négociable»

Lucide, Guy A. Lepage a fait état des difficultés que pourrait rencontrer un groupe à l’humour aussi acide et aux méthodes aussi arrêtées à une époque dominée par la rectitude politique.

«On a toujours le goût de le mettre, le jacket jaune, mais il faut que le projet vienne. Il y a beaucoup de discussions ces temps-ci sur l’appropriation culturelle. Ce qui est arrivé à Robert Lepage, alors qu’il avait les meilleures intentions du monde, ç’a été comme un wake-up call», a-t-il déclaré.

«On demande maintenant au Bye Bye que les rôles de Noirs soient joués par des comédiens noirs. Dans le cas de RBO, si tu me disais : ″Vous faites un Bye Bye cette année″. Moi je dirais : ″C’est RBO qui fait tous les personnages″ [...] Parce que les gens, c’est ça qu’ils veulent voir.»

«Le comédien, auteur et réalisateur que je suis est d’accord avec tout ça. Le membre de RBO que je suis dit : ″C’est RBO, c’est non négociable. Tu ne regardes pas les textes, c’est nous qui jouons tout, et si tu n’es pas content, on ne le fait pas″.»

Autre temps, autres moeurs

Dans cette optique, Guy A. Lepage a poursuivi en expliquant, par exemple, qu’un sketch sur l’affaire George Floyd fait par RBO impliquerait forcément un recours au blackface.

«Moi, j’ai fait Pauline Marois, Je n’aurais plus le droit de le faire? Si on fait Safia Nolin, Bruno [Landry] va être excellent, là», a-t-il renchéri.

Le principal intéressé est néanmoins conscient que les temps ont changé et que cette façon de faire deviendrait rapidement une source de controverse aujourd’hui, en plus d’être vertement critiquée par bon nombre de téléspectateurs.

Un constat qui ne l’empêche visiblement pas de dormir la nuit.

«Je comprendrais que les gens disent : ″On ne veut plus de ça en 2020″. Je ne m’obstinerais même pas», a-t-il conclu.

Sucré salé est diffusée du lundi au jeudi à 19h30, sur les ondes de TVA.

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