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Des interventions sur la réalité des personnes trans dans les écoles

Le GRIS, qui offre des témoignages de personnes homosexuelles et bisexuelles dans les écoles depuis 25 ans, ajoute une nouvelle corde à son arc.
Une intervention faite dans une classe dans le cadre du projet pilote du GRIS sur l'identité de genre.
Raphaël Rivest
Une intervention faite dans une classe dans le cadre du projet pilote du GRIS sur l'identité de genre.

Le GRIS, ce regroupement d’organismes québécois qui démystifie l’homosexualité et la bisexualité en milieu scolaire, fera maintenant des interventions portant sur l’identité de genre dans les écoles. Des personnes trans raconteront donc aux élèves leur histoire et leur parcours, en plus de répondre à leurs questions.

«Ça faisait longtemps que je challengeais mes amis au GRIS là-dessus», raconte à la blague Marie-Ève Baron, une femme trans qui a participé pendant deux ans au comité mis sur pied pour élaborer ce nouveau volet.

«Je trouvais que c’était important que le GRIS aborde cette réalité, parce qu’il réussit vraiment à changer la société au fil de ses interventions», ajoute-t-elle.

La demande venait aussi des élèves, dans les classes où le GRIS faisait déjà des interventions.

«En 2018, près d’une classe sur deux posait des questions sur les réalités trans, quand on allait faire des interventions», illustre Catherine Duclos, présidente du GRIS Montréal.

«Depuis 25 ans, on démystifie l’homosexualité et la bisexualité dans les écoles, explique-t-elle. On répondait aussi aux questions sur les enjeux trans, mais pas en détails, parce que ce n’était pas la réalité de nos intervenants. On trouvait important de laisser la parole à des personnes trans.»

Ce nouveau volet de démystification est annoncé aujourd’hui, dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Cette implantation fait suite à un projet pilote d’une durée de deux ans, avec lequel le GRIS a fait 15 interventions dans trois cégeps, une école secondaire et une maison des jeunes.

La réception a été très positive, selon l’organisme.

«Ça s’est vraiment bien passé, raconte Marie-Ève Baron, qui a fait trois interventions. C’était un peu stressant! Mais j’ai été étonnée de constater à quel point les jeunes connaissaient le sujet. Et on voit qu’on défait des préjugés.»

Les intervenants du GRIS font remplir un questionnaire aux jeunes avant l’intervention et un autre après. Et certains commentaires sont éloquents: «J’ai appris un peu plus sur les difficultés que les personnes trans rencontrent tous les jours, mais aussi sur comment mieux interagir avec elles pour ne pas les rendre mal à l’aise», a écrit un jeune homme de 19 ans.

Les questions les plus souvent posées, jusqu’à maintenant?

«Quel a été l’élément déclencheur? Comment tu l’as su? As-tu des regrets par rapport à transition? Comment ça se passe dans ta vie amoureuse? Comment tes enfants ont réagi? Qu’est-ce qui est le plus difficile?» relate Catherine Duclos.

Des modèles positifs

Ce modèle d’intervention, basé sur le témoignage, est au coeur de l’action du GRIS depuis 25 ans. «Les jeunes trouvent qu’avoir un visage à mettre sur un concept, une histoire personnelle pour expliquer un phénomène, c’est beaucoup plus puissant que des statistiques ou des diapositives sur le sujet», explique Catherine Duclos.

Les interventions visent aussi à montrer aux jeunes des modèles positifs de personnes homosexuelles, bisexuelles ou trans.

«On veut faire évoluer les mentalités, mais on veut aussi offrir de beaux modèles aux jeunes qui seraient en questionnement, précise Mme Duclos. Des personnes ″ordinaires″, qui ont un travail et une famille... c’est ce que le témoignage permet aux jeunes de réaliser. Et ça change vraiment leur perception, le niveau d’aise augmente graduellement.»

Les cinq GRIS du Québec (Montréal, Québec, Chaudière-Appalaches, Mauricie/Centre-du-Québec et Estrie) invitent les personnes trans et non binaires qui souhaiteraient s’impliquer à communiquer avec l’organisme de leur région.

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