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Si c'est pas une grève, c'est quoi?

a suscité bien des commentaires et nous aimerions poursuivre la conversation. Plusieurs ont noté, avec grande pertinence, que le mot « grève » peut s'appliquer à une situation ou l'on refuse de faire quelque chose (grève de la faim, et grève étudiante). Nous sommes absolument d'accord sur ce point. Éloignons-nous donc de la terminologie et parlons relation. Le problème n'est pas dans les mots mais dans la qualification de la relation entre les étudiants et leur institution scolaire.
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Notre dernière intervention a suscité bien des commentaires et nous aimerions poursuivre la conversation. Plusieurs ont noté, avec grande pertinence, que le mot « grève » peut s'appliquer à une situation ou l'on refuse de faire quelque chose (grève de la faim, et grève étudiante). Nous sommes absolument d'accord sur ce point. Éloignons-nous donc de la terminologie et parlons relation. Le problème n'est pas dans les mots, mais dans la qualification de la relation entre les étudiants et leur institution scolaire.

Dans une relation employé-employeur, le geste le plus important, le plus marquant, que des employés peuvent poser pour signifier leur mécontentement, c'est le recours à la grève. C'est un outil puissant de négociation qui prive l'entreprise de sa ressource la plus importante: sa main-d'œuvre. Le recours à la grève est donc l'ultime geste de protestation, tout comme le lock-out pour l'employeur. C'est pourquoi ces actes sont strictement encadrés par la loi.

Nous suggérons que la relation étudiant-institution scolaire s'apparente beaucoup plus à une relation client-fournisseur: les étudiants (et la société) paient pour un service qui est rendu. Selon nous, opter pour ce point de vue pourrait mettre en lumière des nouvelles options pour les étudiants.

Pour les besoins de l'exercice, adoptons la relation client-fournisseur comme cadre de référence. Qu'est-ce qu'on fait quand on est insatisfait avec un fournisseur de service? La plupart du temps, on change de fournisseur. Malheureusement, cette option n'est pas viable dans le contexte : il n'y a pas de substitut à l'éducation supérieure et étudier à l'étranger est très coûteux. On peut également faire connaître notre désaccord. Sur ce point, excellent travail de la part des mouvements étudiants. Une bonne mobilisation, organisation de manifestations et bon travail dans les médias. Une autre option est de refuser de payer la facture. Mais en ce moment, les étudiants refusent d'aller à des cours... pour lesquels ils ont payé! C'est un peu ironique que les 10 000 étudiants dans la rue hier ont tous acquitté leurs frais de scolarité pas plus de deux semaines auparavant. Pourtant, retenir le paiement est le premier réflex d'un client insatisfait. Mais ce n'est pas celui d'un employé insatisfait...

Encore une fois, nous ne nous positionnons pas du tout en faveur ou contre la hausse des frais de scolarité. Nous cherchons seulement à jeter un regard nouveau sur la dynamique actuelle.

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