Les lunettes Google Glass ne sont pas encore disponibles pour le grand public qu'elles font déjà parler d'elles partout dans les médias, sur internet et sur les réseaux sociaux. Bien que de nombreux technophiles attendent leur arrivée avec impatience, plusieurs personnes s'opposent à leur déploiement. L'organisme Stop the Cyborgs se bat contre l'utilisation des Google Glasses, qui seraient, selon eux, précurseur d'un futur dans lequel la vie privée et la confidentialité seraient menacées.
L'espionnage à la «Big Brother»
Avec plus de 1 000 abonnés sur Twitter, Stop the Cyborgs affirme que de permettre à n'importe qui de se promener avec des lunettes munies d'une caméra et d'une puce GPS, échangeant de l'information en temps réel, serait une terrible menace à la vie privée. L'organisme avance même que l'arrivée des lunettes Google marquerait le début de l'espionnage gouvernemental et corporatif. Selon leur blogue, il n'y a aucune différence entre des gens portant les Google Glasses et des drones de surveillance automatiques. L'organisme invite donc les propriétaires à interdire le port de la lunette de l'entreprise californienne à l'intérieur de leurs établissements.
L'inquiétude des commerçants
Sans toutefois partager la vision du futur dystopique imaginé par Stop the Cyborgs, certains propriétaires d'établissements s'inquiètent tout de même de l'arrivée du nouveau-né de Google. En effet, contrairement aux caméras traditionnelles ou à celles intégrées aux téléphones cellulaires, il est très difficile de savoir si un propriétaire de Google Glass filme ou prend une photo. Or, pour protéger la vie privée, il ne serait pas surprenant que les centres de conditionnement physique, les institutions financières, les édifices gouvernementaux, les bars et les restaurants l'interdisent. Pour des raisons de droits d'auteur et de protection contre le piratage; les musées et les salles de cinéma pourraient, eux aussi, suivre la cadence.
D'autres détaillants s'inquiètent plutôt de la compétition déloyale que pourrait provoquer l'arrivée du Google Glass. Il pourrait en effet accentuer le phénomène du showrooming, cette pratique visant à venir voir un article en magasin pour ensuite l'acheter en ligne à meilleur prix. Une possible application permettant de comparer les prix des articles se trouvant dans le champ de vision de l'utilisateur pourrait être néfaste pour les petits commerçants, qui serviraient de vitrines pour les magasins virtuels.
Google, de son côté, ne s'inquiète pas. Comme la technologie en est encore à ses débuts, «il est normal qu'une période d'adaptation soit nécessaire pour ajuster les comportements et les normes sociales».
Google Glass au volant
Google Glass soulève d'autres inquiétudes, cette fois-ci par rapport à la sécurité routière. La Virginie-Occidentale a déjà proposé un projet de loi visant à bannir l'utilisation du Google Glass au volant. Le géant californien se défend en rétorquant qu'au contraire, son invention possède «un incroyable potentiel pour améliorer la sécurité routière et pour réduire les accidents». En effet, comme le gadget offre la possibilité de communiquer et de naviguer sur le web sans devoir lâcher le volant ni quitter la route du regard, Google Glass ne serait pas plus dangereux et beaucoup plus polyvalent que la traditionnelle oreillette mains libres, légale selon le Code de la sécurité routière du Québec.
Il est encore trop tôt pour mesurer les impacts réels de cette nouvelle technologie sur la société occidentale. Tout comme avec l'arrivée des téléphones intelligents, le Glass n'a pas fini de faire rêver les mordus de gadgets électroniques ni de susciter les débats quant à ses avantages, ses inconvénients et ses risques.
VOIR AUSSI SUR LE HUFFPOST