POLITIQUE - "Les gilets jaunes triompheront", pouvait-on lire ce samedi 1er décembre, tagué sur l'Arc de Triomphe dans un nuage de gaz lacrymogènes. Alors que le dispositif policier mis en place visait à empêcher les casseurs de sévir sur les Champs-Élysées, la place de l'Etoile à Paris, l'Arc de Triomphe et même la tombe du Soldat inconnu se sont mués en terrain d'affrontement inédit entre des contestataires arborant des gilets jaunes et les forces de l'ordre.
C'est en haut des Champs-Élysées, sur le rond-point de l'Étoile, que les premiers heurts ont éclaté tôt ce matin, aux alentours de 8h45, quand des manifestants ont, selon une source policière, tenté de forcer un barrage. Les forces de l'ordre ont alors répliqué par des tirs de lacrymogène et des camions à eau.
Très vite, les affrontements se sont fixés sur ce lieu emblématique de la capitale, plongeant l'Arc de Triomphe dans un épais nuage de gaz lacrymogènes. Visés par une pluie de projectiles et parfois de coups, les CRS ont dû parfois battre en retrait face à une nuée de gilets jaunes.
Une banderole "Gaulois réfractaires" a été tendue près du monument, en référence à l'expression utilisée par le chef de l'État Emmanuel Macron pour évoquer la supposée réticence des Français face aux réformes. Autour de la flamme du Soldat inconnu, qui repose sous l'arc de Triomphe, des manifestants casqués et encagoulés ont entonné la Marseillaise, dans un climat extrêmement tendu. Des barrières avaient été installées autour de la flamme mais elles ont été déplacées, certaines étant éjectées par des manifestants. Certains gilets jaunes ont toutefois fait barrage de leur corps en s'asseyant autour du tombeau du Soldat inconnu, aux cris de "anti-casseur" et "pacifiste".
Cet acte a été salué par la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a applaudi "le peuple de France se dressant contre la racaille".
De son côté, le gouvernement a exprimé sa vive désapprobation. "Au risque de paraître vieux jeu, je veux dire combien j'ai été choqué par la mise en cause de symboles qui sont les symboles de la France. le fait que l'Arc de Triomphe ait été tagué, qu'autour du tombeau du Soldat inconnu, une manifestation violente puisse avoir lieu", a condamné le premier ministre Edouard Philippe en exigeant que "rien ne soit excusé".
"Très meurtrie de voir les images de l'Arc de triomphe, où repose le soldat inconnu et où tous les soirs sont rappelés les sacrifices de nos soldats [...] mis à mal par des casseurs en gilets jaunes", a réagi la secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées Geneviève Darieussecq.
"La flamme du soldat inconnu. Voilà ce qu'ils attaquent en ce moment", a dénoncé sur BFMTV Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, tandis que Christophe Castaner diffusait des images des affrontements sous l'Arc de Triomphe en condamnant "la volonté affichée et assumée de s'attaquer à nos forces de l'ordre, aux symboles de notre pays".
Aux alentours de midi, le rond-point de l'Étoile avait été évacué et était bloqué par un double cordon policier, repoussant les manifestants les plus virulents vers les avenues adjacentes où des barricades de fortune étaient dressées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Ces heurts ont également repoussé au loin les manifestants qui avaient choisi de se rassembler pacifiquement pour faire entendre leur colère sur le pouvoir d'achat.
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