Les cinéphiles ont le bonheur d’apprécier ses mélodies depuis quelques années déjà, mais dimanche c’est tout le Québec qui a fait officiellement connaissance avec Alexandra Stréliski. La pianiste a été sacrée révélation de l’année et compositrice de l’année au Gala de l’ADISQ.
En plus des deux statuettes reçues en direct sur les ondes de Radio-Canada, la musicienne avait déjà remporté le prix de l’album de l’année (instrumental), pour son magnifique Inscape, lors du Premier gala présenté mercredi dernier.
Très émue en recevant le titre de révélation, la musicienne a noté avec justesse qu’il ne faut pas «sous-estimer la force de la douceur».
«Si je suis devant vous, c’est surtout parce que je pense que ç’a résonné dans vos coeurs, et c’est à ça que je veux rendre hommage. C’est à vos coeurs, vos histoires, vos témoignages», a-t-elle ajouté.
Signe que le rap est devenu LE genre musical incontournable de l’industrie, c’est à Loud, Fouki, Sarahmée, Souldia et Koriass qu’a été confié le numéro d’ouverture du Gala de l’ADISQ et ils n’ont pas manqué de mettre le feu dans la salle avant l’entrée en scène de l’animateur Louis-José Houde.
L’humoriste, qui en était à sa 14e célébration annuelle du meilleur de la chanson et de la musique d’ici, a livré un monologue efficace comme il sait le faire en rappelant notamment aux artistes que les rares inconvénients du vedettariat québécois ne sont pas chers payés pour vivre de son art.
Le premier Félix de la soirée a été remis à Ginette Reno, pour son album À Jamais, sacré meilleur disque de l’année dans la catégorie Adulte contemporain.
La grande dame de la chanson a dit se sentir «comme une petite fille» en récupérant sa statuette.
Puis, le groupe Alaclair Ensemble a mis la main sur le prix de l’album rap de l’année. Une catégorie des plus relevées avec la présence de Loud, Fouki, Sarahmée et Souldia.
Coeur de Pirate a quitté la Place des Arts avec deux statuettes, dont celle de l’interprète féminine de l’année, alors que le pendant masculin du prix a été remis à Loud.
Coup de gueule contre le «streaming»
Un gala de l’ADISQ ne serait pas complet sans au moins un coup de gueule politique. Cette année, c’est Pierre Lapointe qui a profité de sa tribune pour s’en prendre aux plateformes d’écoute en continu.
«On se fait voler depuis beaucoup trop d’années par des multinationales qui viennent faire de l’argent ici au Canada et qui sont comme par magie exemptes d’impôt», a lancé le chanteur dans une sortie virulente en faveur de meilleures redevances.
L’artiste a souligné que pour un million d’écoutes de sa chanson originale Je déteste ma vie sur Spotify, il n’aurait touché qu’un maigre 500 dollars.
Il a invité toutes les personnalités de l’industrie à se joindre à lui pour dénoncer le faible effort des géants du web dans le soutien aux créateurs.
Reconnaissance autochtone
Le vétéran de la chanson Florent Vollant a mérité le tout premier Félix de l’artiste autochtone de l’année.
«Soyez sans crainte, nous venons en amis, a-t-il dit pour dérider la foule avant de remercier l’ADISQ d’avoir créé cette catégorie qui allait de soi. Pas parce qu’on est Autochtones, mais parce qu’on est bons», a-t-il noté.
En coulisse, l’auteur-compositeur-interprète innu a reconnu que ce prix arrive à point pour les artistes autochtones.
«Pour que cette catégorie-là existe, ça prend du soutien. Maintenant, il faut instaurer l’aide qui vient avec», a réclamé Florent Vollant qui est touché par l’appui qu’il reçoit de la relève après plus de 40 ans de métier.
LES GAGNANTS SONT...
Interprète masculin de l’année
Marc Dupré
Éric Lapointe
Hubert Lenoir
» Loud
Fred Pellerin
Interprète féminine de l’année
» Cœur de Pirate
Lara Fabian
Marie-Mai
Ariane Moffatt
Ginette Reno
Groupe ou duo de l’année
2Frères
Alaclair Ensemble
» Bleu Jeans Bleu
Les Cowboys fringants
Les Trois Accords
Révélation de l’année
Lou-Adriane Cassidy
Jérôme 50
Les Louanges
Sarahmée
» Alexandra Stréliski
Chanson de l’année
Léo Gagné — 2Frères
Tu trouveras la paix (pour Renée Claude) — Artistes Variés
» Des p’tits bouts de toi — Roxane Bruneau
Fous n’importe où — Charlotte Cardin
Dans la nuit (avec Loud) — Cœur de Pirate
Tout le monde — Corneille
La tempête — Marc Dupré
Pitou — Les Louanges
Ouvre tes yeux Simon! — Les Trois Accords
Fallait y aller — Loud
Artiste autochtone de l’année
Elisapie
Maten
Matiu
Shauit
» Florent Vollant
Album de l’année (Adulte contemporain)
C’est la fin du monde à tous les jours – Lou-Adriane Cassidy
Et voilà — Robert Charlebois
» À jamais — Ginette Reno
L’origine de mes espèces — Michel Rivard
Petite plage — Ingrid St-Pierre
Album de l’année (Folk)
Disparition — Guillaume Beauregard
Hélas Vegas — David Marin
Dans le noir — Safia Nolin
» Après — Fred Pellerin
Retour à Walden — Richard Séguin
Album de l’année (Pop)
Perfecto — Bleu Jeans Bleu
» En cas de tempête, ce jardin sera fermé — Cœur de Pirate
Papillon — Lara Fabian
Elle et moi — Marie-Mai
Petites mains précieuses — Ariane Moffatt
Album de l’année (Rap)
» Le sens des paroles — Alaclair Ensemble
ZayZay — FouKi
La nuit des longs couteaux — Koriass
Tout ça pour ça — Loud
Survivant — Souldia
Spectacle de l’année (Auteur-compositeur-interprète)
Nos idéaux, Dumas
Rester forts, Marc Dupré
Darlène, Hubert Lenoir
Une année record, Loud
» L’Origine de mes espèces, Michel Rivard
Auteur ou compositeur de l’année
Koriass
Salomé Leclerc
Les Louanges
Ariane Moffatt
» Alexandra Stréliski
Avec La Presse Canadienne