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Soudainement, au lendemain du reportage fort troublant de Radio-Canada, la ministre décide de confier au SPVM de Montréal le mandat de fouiller l'affaire. Pourquoi réaliser si tardivement qu'il valait mieux confier cette enquête à un autre corps policier?
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Lise Thériault, ministre de la Sécurité publique, paraît bien mal dans l'affaire des femmes autochtones de Val-d'Or qui auraient subi des abus de la part de policiers de la Sûreté du Québec (SQ).

Son ministère, et celui de la Justice de Stéphanie Vallée, ont été alertés en mai dernier de possibles agressions commises par des policiers. Cinq mois plus tard, c'est un reportage d'Enquête de Radio-Canada qui fait bouger les choses. Il y a bien eu entretemps une enquête menée par la SQ, investigation dont on ignore les conclusions.

Soudainement, au lendemain du reportage fort troublant de Radio-Canada, la ministre décide de confier au SPVM de Montréal le mandat de fouiller l'affaire. Pourquoi réaliser si tardivement qu'il valait mieux confier cette enquête à un autre corps policier?

Vendredi, en conférence de presse, la ministre annonce qu'elle utilise tout l'arsenal à sa disposition: une sous-ministre est dépêchée sur place, une directrice régionale de la police est nommée, et, surtout, huit policiers sont suspendus sur le champ (dont cinq toujours en poste à Val-d'Or). Bravo, mais cela tient du «damage control».

Posée autrement la question demeure: qu'est-ce qui aurait été fait rapidement dans ce dossier sans le reportage-coup de poing d'Enquête jeudi soir? Québec soutient que de nouveaux témoignages ont alourdi le dossier depuis mai dernier et expliquent le branle-bas de combat de la Sécurité publique.

Les larmes sincères de Lise Thériault ont beaucoup frappé l'opinion publique. Il est rare qu'un politicien(ne) donne libre cours à ses émotions devant tout le Québec. Dans un climat de crise, le rôle d'un ministre, c'est de demeurer neutre et en contrôle pour la suite des choses. Pour le moment, les accusations des femmes autochtones sont des allégations et doivent être traitées comme tel. Les témoignages à visage découvert accréditent, toutefois, le sérieux des accusations portées. La réaction à fleur de peau de Lise Thériault donne, par contre, beaucoup de poids à ces accusations.

C'est le ministre des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, qui est appelé en renfort pour piloter le dossier. Le gouvernement québécois est conscient de vivre sa version de «Idle no more». Il veut s'arrimer avec le nouveau pouvoir à Ottawa pour ouvrir tout le dossier autochtone.

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