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L'une des femmes qui défendaient R. Kelly se retourne contre lui et se dit «victime»

Joycelyn Savage raconte, dans un message posté sur Internet, l'emprise qu'a eu sur elle le chanteur de «I believe I can fly».
Joycelyn Savage, ici en mars sur CBS pour défendre R. Kelly, a écrit ce 23 novembre être une «victime» du chanteur.
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Joycelyn Savage, ici en mars sur CBS pour défendre R. Kelly, a écrit ce 23 novembre être une «victime» du chanteur.

R. Kelly perd un soutien de poids. Joycelyn Savage, l’une des deux jeunes femmes ayant publiquement défendu le chanteur au mois de mars, après une nouvelle inculpation pour atteintes sexuelles et la sortie d’un documentaire polémique à son sujet, se dit désormais «victime» de ses abus sexuels et psychologiques.

Dans une publication de blogue mise en ligne ce samedi 23 novembre, la jeune femme de 24 ans, qui vit avec R. Kelly depuis ses 19 ans, raconte sa rencontre avec la star, incarcérée depuis juillet pour abus sexuels. Elle décrit comment leur relation s’est transformée à cause de l’attitude envahissante et manipulatrice de la star, détaille le magazine américain Variety.

«Il fallait que je réponde ‘oui, papa’»

Lorsqu’elle rencontre R. Kelly, aujourd’hui âgé de 52 ans, lors d’un concert en 2015, il l’emmène en Californie en lui promettant de faire d’elle «la prochaine Aaliyah». Cette dernière, que le chanteur avait épousée illégalement en 1994 alors qu’elle avait 15 ans et lui 27, est morte en août 2001 dans un accident d’avion.

Mais les chansons qu’elle a pu enregistrer dans son studio «n’ont jamais vu le jour». «Robert m’a dit tellement de mensonges, mais mon esprit de 19 ans a cru chacun d’eux», écrit la jeune femme.

Comme d’autres jeunes femmes avant elle, Joycelyn Savage explique qu’après quelques mois de relation avec R. Kelly, la star lui a demandé de s’adresser à lui uniquement en l’appelant «maître» ou «papa». «C’était pire de jour en jour, il levait la voix contre moi si je ne l’appelais pas comme ça. Si Robert me parlait, il fallait que je réponde ‘oui, papa’ ou ‘s’il te plaît, papa’. Il me commandait.»

Joycelyn Savage n’avait par ailleurs aucune forme d’intimité dans la maison de R. Kelly, où étaient employés plusieurs assistants qui ne lui adressaient jamais la parole. «Quand je me douchais, l’un de ses assistants devait rester près de la porte. Je me demandais: ’qu’est-ce qu’il croit? Que je vais partir ou rentrer chez moi? Mais c’est exactement ce qu’il pensait en fait. Il ne voulait pas que je parte», poursuit-elle.

La jeune femme, qui ne précise pas si elle vit toujours dans une résidence de R. Kelly, n’avait pas non plus le droit de téléphoner à ses parents en privé. Parfois, le chanteur lui soufflait ce qu’elle devait leur dire.

Face aux caméras en mars pour le défendre

Après une pause de deux ans sur Instagram, Joycelyn Savage avait annoncé vendredi son intention de révéler des choses «qui ne devaient pas voir la lumière du jour». «Je risque ma vie pour celle des autres», a-t-elle écrit, promettant de poster chaque jour «d’autres chapitres de sa vie», en «partenariat» avec la plateforme sur laquelle elle a publié son témoignage.

«C’est dommage que Joycelyn cherche aujourd’hui à gagner de l’argent en exploitant sa relation amoureuse de longue date avec Robert», a estimé l’avocat de R. Kelly, Steve Greenberg, interrogé par Variety.

Joycelyn Savage était apparue en mars dans une interview à la chaîne CBS, aux côtés d’une autre jeune femme vivant avec R. Kelly, Azriel Clary, pour défendre le chanteur. Elle avait notamment déclaré être «absolument» amoureuse du chanteur de R&B et avoir une relation consentie avec lui.

«C’est une relation très forte», avait lancé Joycelyn Savage, balayant, comme Azriel Clary, les allégations selon lesquelles il utiliserait les femmes vivant avec lui comme «esclaves sexuelles».

CBS avait diffusé l’interview des deux femmes après avoir diffusé un entretien avec le chanteur lui-même, ses premiers commentaires publics depuis son inculpation à Chicago le mois précédent pour atteintes sexuelles sur quatre femmes, dont trois mineures. Dans cet entretien, le chanteur a nié toutes les accusations.

Depuis plus de deux décennies, le chanteur fait l’objet d’accusations répétées de détournements de mineures. Les nouvelles accusations sont intervenues après la sortie fin janvier d’un documentaire, Surviving R. Kelly, dans lequel plusieurs femmes l’accusent d’avoir eu des relations avec des filles de moins de 16 ans et de s’être entouré d’esclaves sexuelles.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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