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Faire de la classe un lieu inclusif pour tous les genres

La rentrée s'est déroulée la semaine dernière, et tandis que la plupart des enfants étaient fébriles, d'autres ont vécu une anxiété innommable à l'idée de devoir remettre un masque pour toute une année scolaire.
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La rentrée s'est déroulée la semaine dernière, et tandis que la plupart des enfants étaient fébriles, d'autres ont vécu une anxiété innommable à l'idée de devoir remettre un masque pour toute une année scolaire.

On parle de plus en plus de bébés pigeons pour expliquer l'invisibilité des enfants non conformes dans le genre et transgenres. Vous avez sans doute déjà vu un pigeon. Eh bien, avez-vous déjà vu un bébé pigeon? Non? Pourtant, il doit bien y en avoir!

Une très grande majorité d'éducateurs.trices sont peu informés, voire pas du tout, au sujet de l'atypicalité dans le genre. On a l'impression que cela ne touche qu'une infime partie de la population : cela est dû, en grande partie, au fait que les enfants non-conformes dans le genre et transgenres sont invisibles, étant donnée la pression sociale à se conformer au genre assigné à la naissance.

La salle de classe est un vecteur de conformisme puissant. En effet, en plus des efforts de plusieurs éducateurs et enseignant(e)s pour que les enfants s'identifient à un modèle de genre binaire (rangs de garçons et de filles, vestiaires et toilettes genrés, équipes de filles ou de garçons...) Il faut ajouter à cela la pression des paires, des polices du genre autonomes sévissant dans chaque salle de classe et dans chaque cour d'école.

N'attendez pas d'avoir un(e) élève qui exigera qu'on respecte son expression ou son identité de genre avant de faire de la salle de classe un espace sécuritaire pour chaque enfant. Cela demande un courage et une confiance énorme, pour un.e élève, de confronter toutes les idées reçues et s'affirmer de cette manière, d'autant plus que les enfants non-conformes dans le genre et transgenres, dû à la stigmatisation et à l'invisibilisation qu'elles et ils vivent, sont parmi les plus à risque de vivre de l'anxiété ou de la dépression en milieu scolaire pouvant mener à de moins bons résultats ou à des troubles du sommeil et de l'alimentation *.

En cette rentrée, j'invite tou(te)s celles et ceux qui oeuvrent de près ou de loin dans le domaine de l'éducation à porter une attention particulière à faire une place aux enfants qui ne s'identifient pas au modèle binaire garçon masculin / fille féminine, que vous les voyiez ou non. Car ces enfants, comme les bébés pigeons, ne sont visibles que lorsqu'on accepte d'emblée leur présence.

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* Chamberland, Line, Alexandre Baril et Natalie Duchesne. 2011. La transphobie en milieu scolaire au Québec, Rapport de recherche, Montréal, Université du Québec à Montréal.

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Avril 2018

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