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Eve Landry: la vie (bien occupée) après «Unité 9»

«Je n’ai jamais été le genre d’actrice à pousser une porte qui n’est pas entrouverte...»
Facebook/Eve Landry

Elle aurait pu être cantonnée dans des rôles de rebelles attachantes et tourmentées à l’image de son personnage de Jeanne dans Unité 9. Heureusement, il n’en est rien et cela permet à Eve Landry de démontrer, à chaque nouveau projet, l’étendue de son talent. Sur les planches de théâtre comme au petit et au grand écran, la comédienne explique se faire un devoir d’être fidèle à qui elle est dans la vraie vie en se laissant «partir dans tous les sens». Rencontre avec une comédienne qui croit en sa bonne étoile.

Loin de Jeanne

Dans le bouleversant film Il pleuvait des oiseaux, elle est une photographe amoureuse de l’art et de la nature humaine. Dans la série M’entends-tu?, elle est une jeune femme écorchée vive qui ne parle jamais pour ne rien dire. Dans Épidémie, elle sera une jeune vlogueuse maman et végane, et dans le balado Fréquences, elle prête sa voix à une journaliste au passé trouble et mystérieux. Eve Landry insiste sur l’importance de livrer «autre chose» depuis la fin de la désormais mythique série Unité 9.

«J’ai la chance de me faire offrir des rôles différents, explique-t-elle. C’est une chance et un luxe de pouvoir parfois décliner certains rôles qui seraient trop semblables à celui de Jeanne.»

C’est dans la poursuite de ce désir de dissemblance que l’on retrouve l’actrice – sa voix, en fait - dans le nouveau balado de fiction Fréquences, offert sur la nouvelle application Ohdio de Radio-Canada. Elle partage le micro avec Marc Messier et Ludivine Reding dans ce thriller psychologique se déclinant en six épisodes. Une première pour la comédienne, qui n’avait que très peu d’expérience en voix.

«Je pense que dans mon jeu d’actrice, mon regard parle énormément et j’ai souvent des rôles qui ne parlent pas ou qui parlent peu, entre autres dans M’entends-tu?, dit-elle. En voix, ce sont des petites nuances que je dois apporter, que je ne connais pas encore et que je dois apprendre. Tout cela est vraiment nouveau pour moi.»

De cette riche expérience, elle retient le travail de ses partenaires de jeu expérimentés en voix au contact desquels elle dit avoir beaucoup appris. Assez pour avoir envie de pousser plus loin l’expérience du travail de la voix, qui s‘avère aussi beaucoup plus pratique pour la maman.

«Notre milieu n’est vraiment pas pratique pour la famille, tout va un peu à l’encontre en fait, dit-elle. Le cinéma nous amène souvent à l’extérieur, la télé nous fait partir très tôt le matin et revenir très tard le soir, le théâtre fait que nous sommes tous les soirs hors de la maison. La voix, qui est dans la journée, peut vraiment être plus pratique. Je laisse aller et si ça se présente, ça se présente.»


Une bonne étoile

Son instinct l’a toujours bien mené, confie Eve Landry, qui était pourtant sur le point de quitter le monde du spectacle dans lequel elle tentait de percer avant de décrocher le rôle de Jeanne Biron. «J’ai une petite étoile quelque part. Je ne sais pas qui c’est, mais elle me surveille et elle m’aide beaucoup.»

Si petite étoile il y a, c’est assurément elle qui a guidé l’actrice vers des projets aussi incroyables que celui du film de Louise Archambault Il pleuvait des oiseaux, ultime long-métrage auquel aura pris part la regrettée comédienne Andrée Lachapelle.

«Ce fut une expérience magnifique, raconte la comédienne. Ce film ratisse large, ce n’est pas uniquement vieillir dans la dignité, c’est tout notre rapport à l’art, à la nature, à la reconnaissance de l’art et à l’expression de nos émotions qui y sont abordés. Et tourner dans ce lieu - la forêt montmorencienne - était merveilleux.»

Elle porte un enthousiasme équivalent lorsqu’il est question de la série M’entends-tu?, qu’elle qualifie de cadeau et de bonbon de la part de sa bonne amie Florence Longpré, actrice et autrice de la série.

Après avoir visionné le premier épisode, elle s’est dite rassurée que les femmes derrière la série (l’autrice, la réalisatrice) n’aient pas eu à dénaturer leur projet, qui comportait plusieurs éléments sensibles.

«Notre milieu est de plus en plus marketing et business. On veut faire du cash, on veut des têtes d’affiche, on a besoin de cash parce qu’on n’en a pas, je comprends tout ça, mais de vendre un projet et de se battre pour que celui-ci reste tel qu’on l’imagine, je trouve ça beau. Les filles se sont vraiment battues pour que leur projet reste authentique. C’est tout à leur honneur. Cela n’aurait pas non plus été possible sans l’audace de Trio Orange et de Télé-Québec.»

On retrouvera aussi Eve Landry dans la série Épidémie, qui sera diffusée sur les ondes de TVA en janvier. Elle deviendra Françoise, une jeune vlogueuse mère d’un «petit gars plus cute que cute». Un plateau de tournage et une solide distribution qui lui a fait à nouveau réaliser à quel point le Québec est porteur de bons acteurs.

Entre ses cours de chant lui permettant de faire disparaître son vilain syndrome de l’imposteur de jouer dans Fun Home (un théâtre musical de Broadway adapté pour le Québec qui sera présenté chez Duceppe) et son rôle de maman, la comédienne avoue trouver tout de même le temps de s’ennuyer de ses amis d’Unité 9.

«Je ne m’ennuie pas de Jeanne, mais plutôt de jouer Jeanne avec toute l’équipe, cette équipe qui n’a pas changé pendant les quatre dernières années. Ç‘a créé des liens très forts. On traverse tellement des zones d’émotions intenses que je m’en ennuie. Mais ça vient aussi avec une espèce de «libération» de mon horaire. Notre milieu est tellement riche, il y a tellement de beaux projets qui arrivent de partout que c’est le fun d’avoir du temps pour pouvoir faire autre chose.»

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