Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'Europe veut envoyer une sonde vers un objet interstellaire

La mission "Intercepteur de comète" vise soit une comète primitive située à la lisière du système solaire, soit un astre venu d'ailleurs, comme Oumuamua.
Le HuffPost

Il y a moins de cinq ans, l’agence spatiale européenne (ESA) réussissait un exploit: poser un petit robot, Philae, sur la comète Tchouri. La mission Rosetta a donné à la communauté scientifique de nombreuses informations sur ces astres faits de glace, dont la plupart se situent à la marge et en dehors du système solaire.

Mais l’ESA veut maintenant aller plus loin. L’agence a annoncé, mercredi 19 juin, la mise en place d’une nouvelle mission spatiale intitulée “Comet Interceptor”, soit “intercepteur de comète”. Son objectif: tenter de rejoindre une comète “primitive”, provenant de la lisière du système solaire.

Voire, encore plus fou, d’atteindre un objet, astéroïde ou comète, interstellaire, en provenance d’une autre étoile. À l’instar d’Oumuamua, le premier de ce type à avoir été observé en 2017. Depuis, son histoire et sa nature n’en finissent pas d’étonner et de diviser les scientifiques, à tel point que certains évoquent la piste d’une sonde extraterrestre, preuve s’il en est que nous avons besoin d’apprendre à connaître ces visiteurs interstellaires.

Stationnement spatial

Le projet Intercepteur de comète, chiffré à 150 millions d’euros selon la BBC, pourrait être opérationnel en 2028, si tout se passe bien. La sonde spatiale serait lancée en même temps qu’une mission d’une ampleur plus importante, la mise en orbite du télescope spatial Ariel, censé nous en apprendre plus sur les exoplanètes.

Le problème, c’est que les chercheurs ne savent pas encore quelle comète ou quel objet interstellaire viser. Certes, de futurs télescopes, comme le LSST en cours de construction, devraient nous permettre de trouver de nombreux objets situés très loin de la Terre, dans le nuage d’Oort, qui définit l’ultime frontière du système solaire. Des comètes ou des visiteurs interstellaires. Mais en attendant, que faire ?

ESA

Pour patienter, l’intercepteur de comète rongera son frein sur une place de stationnement spatiale, dès 2028, en orbite à 1,5 million de kilomètres de la Terre (point de Lagrange L2, pour les connaisseurs).

Trois sondes en une

Quand une cible à portée aura été désignée, les propulseurs du vaisseau se mettront en marche et la sonde commencera un long voyage vers son objectif. Puis, quelques semaines avant d’arriver à destination, le vaisseau larguera deux minuscules satellites.

Les trois objets, chacun équipé d’instruments scientifiques différents et complémentaires, passeront ensuite à proximité de l’objet cible pour l’analyser sous toutes les coutures. Gaz, noyau, poussière, plasma: tout sera scruté afin d’avoir le plus d’informations 3D sur l’objet.

Cette mission pourrait nous apporter des informations essentielles sur l’origine du système solaire ou le fonctionnement des autres systèmes stellaires. Si une comète primitive est choisie pour cible, cela veut dire qu’elle ne s’est jamais rapprochée du Soleil, à l’inverse de Tchouri, qui passe régulièrement à portée. Sa composition sera donc similaire à ce qu’elle était à l’aube de la création du Soleil.

Si c’est un objet interstellaire qui est ciblé, comme Oumuamua “cela donnera une chance de comprendre comment des corps similaires aux comètes se forment et évoluent dans d’autres systèmes stellaires”, note l’ESA.

NASA

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

VOIR AUSSI: Ces deux exoplanètes sont les plus similaires à la Terre

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.