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Un enfant en difficulté d’apprentissage «placé» dans la mauvaise école

Il a été non scolarisé depuis septembre, à l’exception de quelques heures, déplore sa mère dans une vidéo.

Une vidéo devenue virale illustre un autre raté du système alors qu’un garçon de six ans en difficulté d’apprentissage a été «placé» dans la mauvaise école parce qu’une spécialiste de la santé est partie en congé de maladie avant d’avoir signé les papiers requis pour le transfert.

«Mon enfant TDAH n’est resté à l’école que la première journée de classe depuis septembre. Ensuite, l’école m’a téléphoné chaque jour pour aller le chercher et je devais y aller immédiatement. Son record, un gros huit minutes en classe avant de revenir à la maison. Louka est en retard de deux mois sur tout le monde», dénonce Brigitte Lavoie, la mère.

C’est que la neurologue qui a évalué l’enfant en fin d’année scolaire l’an passé n’a pu signer la documentation nécessaire avant son départ pour s’assurer de la bonne école pour l’enfant au retour des vacances.

«On m’a dit que personne d’autre ne peut signer les papiers et on a refusé de faire évaluer mon fils par une autre spécialiste malgré mes nombreuses demandes et démarches auprès de la direction», déplore la mère de famille de 28 ans.

Inquiète pour l’avenir de son fils, Mme Lavoie a diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux. Elle y explique que son garçon a commencé l’année scolaire à l’école Notre-Dame à Huntingdon, alors que depuis deux ans il fréquentait une école avec de nombreux services spécialisés.

“Je l’ai répété à plusieurs reprises à la direction que mon fils ne peut retourner en classe seul, il ne sait pas comment s’y prendre.”

- Brigitte Lavoie

«Cette année, mon fils n’est pas capable de suivre. Il était dans une classe de sept élèves avec un professeur adapté, un autobus adapté, une travailleuse sociale et un préposé aux bénéficiaires l’an passé. Là, il est avec 17 autres jeunes sans difficulté d’apprentissage. Il est perdu et manifeste sa peur de l’inconnu.»

«Quand il est en crise, il crie sans arrêt très très fort. Et si tu lui demande d’arrêter pendant qu’il est en crise, il va, au contraire, crier encore plus fort. Ce sont des crises épouvantables qui peuvent s’éterniser pendant plus d’une heure», reconnaît-elle.

La situation est aussi préoccupante sur l’aspect académique alors que l’école a dû majorer les notes de l’élève pour ne pas diminuer son estime de soi, déjà peu élevée.

«Dans une dictée, il a été capable d’écrire que la première lettre des mots. Par exemple, m pour maman, ensuite rien. On lui a quand même corrigée et donné la note de 9 sur 11.»

Coincé dans un jeu

Brigitte Lavoie a démontré, vidéo à l’appui, que son fils n’était pas à la bonne place. «L’autre jour, il est resté coincé dans un jeu a l’extérieur dans la cour d’école et quand la cloche a sonné, personne n’est venu l’aider. Je l’ai répété à plusieurs reprises à la direction que mon fils ne peut retourner en classe seul, il ne sait pas comment s’y prendre.»

Elle ajoute que son fils est victime d’intimidation et de violence. «Il s’est fait frapper par des grands parce qu’ils voulaient jouer avec eux, mais ils ne comprenaient pas pourquoi il criait sans cesse à tue-tête.»

«Même si je ne suis pas une maman méchante, je me suis surprise l’autre jour à crier auprès d’enfants qui ne sont pas les miens parce qu’on ridiculisait mon fils dans la cour d’école.»

Une nouvelle école

Brigitte Lavoie croit que ses vidéos et la menace de contacter les médias ont porté fruit, du moins en partie.

«On vient de lui trouver une nouvelle école à plus d’une heure et quart de la maison. Il est inscrit dans un programme répit, qui vise à lui indiquer comment prendre le rang ou donner la main. Pas vraiment d’apprentissage de matières comme le français et les mathématiques. Pas normal que mon fils à six ans ne sache pas compter jusqu’à dix.»

À la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands, en Montérégie, la conseillère en communication, Audrey St-Aubin, répond que plusieurs élèves ont des besoins particuliers et qu’il y a des services pour ses élèves aux besoins spécifiques. Elle ajoute que le milieu de la santé à la responsabilité d’émettre des diagnostics et des recommandations que «nous appliquons par la suite». «Notre équipe surveille attentivement l’évolution de ce dossier», assure-t-elle.

La problématique se transporte également dans l’autobus. «La chauffeuse d’autobus m’a mentionné que mon fils va devoir se calmer sinon je devrai le transporter moi-même», raconte Mme Lavoie, qui demeure à Hinchinbrooke, non loin de Huntingdon. «L’an passé, il voyageait dans un autobus adapté», précise-t-elle.

Brigitte Lavoie souligne avoir perdu trois emplois depuis le début de la rentrée scolaire, étant obligée d’aller chercher son fils régulièrement.

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