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2017 au Canada: plus de droits humains, pas moins

Qu'attendons-nous du Canada ? Qu'il se porte à la défense des droits humains partout dans le monde. De nombreuses pressions seront exercées sur le premier ministre Trudeau afin qu'il influence ses nouveaux homologues, qui ont pris le pouvoir en misant sur la discrimination et la division.
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Alors que les parlementaires reprennent le chemin du travail à Ottawa, une nouvelle réalité semble se profiler à l'horizon : l'investiture, la semaine dernière, de Donald Trump à la présidence des États-Unis aura une incidence sur le Canada. Nos parlementaires doivent être prêts.

Le Canada célèbre le 150e anniversaire de la Confédération, mais il célèbre également plusieurs anniversaires ayant trait aux droits humains : le 40e anniversaire de la création de la Loi canadienne sur les droits de la personne, le 35e anniversaire de la Charte des droits et libertés et le 10e anniversaire de l'adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Rien de mieux pour marquer ces nombreux anniversaires que de faire de 2017 une année consacrée à la concrétisation d'un solide programme en matière de droits humains. Tel est le message de notre dernier programme d'Amnistie internationale en matière de droits humains au Canada, rendu public aujourd'hui : Une année pour corriger le tir.

Ce programme est nécessaire.

Carnages et souffrances sont le lot de citoyens d'innombrables pays. Pourtant, les gouvernements du monde se sont enlisés dans l'inaction et la géopolitique. Cet échec du leadership moral et politique pour tenter de mettre fin aux nombreux crimes de guerre et aux graves violations des droits humains - en Syrie, en Iraq, au Yémen et au sud du Soudan - hantera notre monde pour des années à venir. Nous sommes maintenant par exemple confrontés à la pire crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale.

Les mesures de répression contre l'opposition et les dissidents sont en hausse dans de nombreux pays, parfois, en réponse aux préoccupations portant sur le terrorisme, et parfois en pour consolider le pouvoir de façon éhontée.

Tout ceci s'ajoute à un courant profondément inquiétant de populisme, de racisme, de xénophobie et de misogynie qui a dominé les campagnes électorales et les référendums dans de nombreux pays, dont aux États-Unis. Le monde entier retient son souffle et s'inquiète des conséquences de la présidence de Donald Trump sur les droits humains.

Et qu'en est-il du Canada ?

L'année dernière, d'importantes modifications apportées à la politique gouvernementale canadienne ont mis l'accent sur un engagement renouvelé des droits humains, qui était grandement nécessaire suite à des années de détérioration des droits humains à l'échelle mondiale : égalité des sexes, protection des réfugiés, diversité. Nous avons renoué de façon significative avec le système des droits humains de l'ONU, apportant de nouveau notre soutien aux institutions dont nous avons autrefois participé à la création, tel que le Tribunal pénal international.

Sur le plan national, les échanges du gouvernement avec les peuples autochtones dans le but de créer de nouvelles relations sont bienvenus. Ces échanges ont jeté les bases de la Commission d'enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées au Canada. Cette commission est confrontée à plusieurs défis et appréhensions, mais elle s'engage néanmoins sur la bonne voie.

Il est toutefois décevant de constater que les paroles et les gestes, qui ont motivé ce débat, ne sont pas mis en œuvre par des mesures concrètes nécessaires afin de véritablement régler des décennies d'abus des droits humains au cœur de l'héritage du colonialisme au Canada.

Il est évident que des projets majeurs en développement sont en jeu, qu'il s'agisse d'oléoducs, de mines ou d'hydroélectricité dont certains reçoivent l'appui du gouvernement malgré l'évaluation cinglante des répercussions sur l'environnement et la vive opposition des Premières Nations.

Quelles sont les responsabilités du Canada ? S'assurer que l'année 2017 soit la pierre angulaire des droits des autochtones au pays. Il n'y a plus d'excuses. Les gouvernements, les institutions et les citoyens doivent sincèrement s'engager à prendre des mesures pour que cessent les violations contre les peuples autochtones et que justice soit faite à ceux et celles qui ont porté le fardeau de cette terrible histoire.

Qu'attendons-nous du Canada ? Qu'il se porte à la défense des droits humains partout dans le monde. De nombreuses pressions seront exercées sur le premier ministre Trudeau afin qu'il influence ses nouveaux homologues, qui ont pris le pouvoir en misant sur la discrimination et la division. En aucun cas, il ne devra abandonner le combat. Plus que jamais, le rayonnement du respect des droits humains doit être le centre des préoccupations du Canada.

2017 se doit d'être l'année des droits humains.

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Mai 2017

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