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Trump, qui a «beaucoup appris sur la COVID», sort saluer ses partisans devant l'hôpital

La sortie a été dénoncée comme «une folie» par un médecin de l'hôpital Walter Reed.

Aussitôt dit aussitôt fait. Ce dimanche 4 octobre, Donald Trump a brièvement quitté l’hôpital Walter Reed de Washington pour saluer ses partisans, réunis devant l’établissement depuis son admission.

Le président américain, contaminé par le coronavirus, avait annoncé cette “surprise” quelques instants plus tôt dans une vidéo diffusée sur Twitter. “Je pense que nous allons faire une petite surprise aux super patriotes qui sont là dehors dans la rue. Ils sont là depuis un moment, avec des drapeaux Trump, ils aiment notre pays donc, je suis sur le point de leur faire une petite visite surprise”, avait indiqué Donald Trump.

Le président n’est bien sûr pas descendu de son véhicule, mais il a salué la foule, sous les hourras. Il est ensuite retourné dans l’enceinte du centre médical.

Quelques heures plus tôt, ses médecins s’étaient voulus rassurants quant à son état de santé: “Le patient continue de s’améliorer, il n’a plus de fièvre, ses signes vitaux sont stables, il n’est plus essoufflé. On continue de surveiller ses organes vitaux, tout est normal et tout va dans la bonne direction”, avait déclaré l’un des praticiens au service du dirigeant. “Comme avec toute maladie, il y a des hauts et des bas”, a-t-il relevé. “Aujourd’hui, il se sent bien, il est debout et actif”, avait ajouté un autre médecin.

De son côté, l’intéressé a de nouveau salué l’équipe médicale qui l’entoure, avant d’affirmer qu’il avait “beaucoup appris” sur le coronavirus depuis son hospitalisation. ”Ça a été un parcours très intéressant, j’ai beaucoup appris sur la COVID. Je l’ai appris en faisant l’expérience moi-même, c’est l’école de la vie. Ce n’est pas ce qu’on lit dans les livres, et je comprends ça, et c’est quelque chose de très intéressant”, a-t-il déclaré.

La sortie de Trump, une “folie”?

Pendant des mois, Donald Trump a semblé minimiser l’épidémie. Fin septembre, des enregistrements retranscrits dans le livre de Bob Woodward ont révélé que le président, au courant des dangers du virus dès le mois de février, avait volontairement choisi cette stratégie pour ne pas “pas créer de panique”, selon ses propres termes.

Sa sortie, bien que brève, a cependant immédiatement fait tiquer certains spécialistes et suscité de vives critiques, en particulier liées au risque pour les agents des services secrets l’accompagnant. Sur Twitter, James P. Phillips, médecin à l’hôpital Walter Reed où Trump se trouve, a dénoncé une “folie”.

“Toutes les personnes qui se trouvaient dans le véhicule pendant cette sortie complètement inutile vont devoir être placé à l’isolement pendant 14 jours. Ils pourraient tomber malades. Pour une représentation politique. Sous les ordres de Trump, ils ont mis leurs vies en danger pour du cinéma”, a-t-il écrit, avant d’expliquer que le véhicule étant blindé mais aussi hermétique pour éviter le risque d’attaque chimique, “le risque de transmission ne pourrait être plus important que ça, mis à part avec certaines procédures médicales.”

“Cette irresponsabilité est stupéfiante”, a lâché le praticien.

Face à la controverse montante, le porte-parole de la présidence a assuré que les précautions “appropriées” avaient été prises pour protéger Donald Trump et son entourage, notamment des équipement de protection. “La sortie a été validée par l’équipe médicale comme sûre”, a ajouté Judd Deere.

À 30 jours de l’élection présidentielle, Donald Trump s’est appliqué à donner l’image d’un président “fermement aux commandes”, selon Robert O’Brien, son conseiller à la sécurité nationale.

Il a recommencé à tweeter et à téléphoner, comme en ont témoigné son fils Eric, son conseiller Jason Miller, même la présentatrice de Fox News Jeanine Pirro. Le septuagénaire a aussi fait diffuser des photographies de lui “au travail” depuis l’hôpital, et il a publié deux vidéos depuis l’hôpital.

L’équipe médicale a dit dimanche que l’amélioration des symptômes était telle qu’elle préparait le retour du président à la Maison Blanche, où il pourrait poursuivre notamment les injections de remdesivir, le traitement par intraveineuse devant durer cinq jours. Mais Sean Conley, son principal médecin, a refusé de décrire l’état des poumons de Donald Trump, la question des séquelles se posant pour une charge aussi lourde que la présidence des États-Unis. Il a seulement répondu: “Nous avons fait des observations attendues, mais rien de majeur d’un point de vue clinique”.

Parallèlement la polémique enflait sur la décision de laisser le vice-président Mike Pence continuer à faire campagne pour l’élection du 3 novembre, alors qu’il prendrait l’intérim en cas d’incapacité de Donald Trump.

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