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Dominique Michel règle ses comptes avec Éric Salvail, Denise Filiatrault et l’ADISQ

Dans le cadre de l'émission «Conversation secrète».

Lors du lancement de la programmation d'automne de TVA, la direction de la chaîne avait beaucoup insisté, à propos de Conversation secrète, sur le fait que ce n'étaient peut-être pas les invités de Paul Arcand qui allaient nous surprendre, mais plutôt les propos qui ressortiraient de l'émission. On était ainsi prévenus qu'on ne serait peut-être pas soufflés par l'identité des personnalités qui avaient accepté de jouer le jeu, mais que leurs confidences en vaudraient la peine.

On a compris de quoi il retournait, dimanche, alors que la deuxième édition de Conversation secrète se centrait sur Dominique Michel. À prime abord, on croyait que la reine des Bye Bye n'avait plus rien à déballer en entrevue, tant elle a toujours été un livre ouvert avec le public au fil de sa carrière.

Or, de mémoire de (jeune) journaliste, notre Dodo nationale ne s'était jamais vraiment ouverte publiquement sur ses nombreux froids avec sa partenaire professionnelle de toujours, Denise Filiatrault. Encore moins sur les bruits qu'aurait fait courir Éric Salvail, voulant qu'elle serait lesbienne, et non plus sur l'hommage bâclé que lui a rendu le Gala de l'ADISQ en 2015.

Le temps d'une marche qui les a menés, Dominique Michel et lui, du Quartier des spectacles à l'intersection Crescent-Maisonneuve, puis sur le terrain d'Habitat 67, tous des lieux significatifs dans la vie et le parcours de la comédienne et humoriste, Paul Arcand a réussi à faire parler cette dernière de ces sujets glissants. Et Dominique Michel en a jasé de bonne grâce.

Éric Salvail

C'est lorsque Paul Arcand lui a demandé quelle est sa réaction lorsque les gens partent de fausses rumeurs à son sujet que Dominique Michel a évoqué sa dent contre Éric Salvail.

«Les gens disent n'importe quoi, a-t-elle déploré. C'est comme Salvail, qui a parti des affaires de même. Je lui ai dit : tu ne m'appelles plus jamais.»

Arcand a vérifié si sa convive faisait bien référence au Éric Salvail qu'on connaît.

«Je lui ai dit : tu ne m'appelles plus. Jamais. Il a dit : elle est lesbienne. J'ai dit : tu le sais pas!», a brièvement raconté Dominique Michel, avant d'ajouter :

« Lui, c'est fini à vie. Je ne suis pas rancunière à peu près. Je suis très rancunière! (rires)»

«Vous lui avez dit que c'est fini, il le sait?», a interrogé Paul Arcand.

«Je ne sais pas s'il le sait... Qu'il le sache, qu'il ne le sache pas, je m'en fous comme de l'an 40. Ça ne va pas me déranger dans ma vie. On ne dit pas n'importe quoi», a martelé Dominique Michel, sans qu'on en sache davantage.

On aurait bien voulu apprendre dans quel contexte et pour quelles raisons Éric Salvail aurait ainsi présumé de la vie intime de Dodo, que cette portion de l'échange soit approfondie, mais ça sera probablement pour une prochaine Conversation secrète...

L'ADISQ

Concernant le coup de chapeau que lui a adressé l'ADISQ lors de son gala télévisé, en 2015, Dominique Michel a blagué : «On va passer tout droite, comme on dit!». Puis, elle a enchaîné avec sa version des faits.

«Ils n'avaient pas d'argent. Je leur ai dit : faites-en pas, des hommages. Moi, j'ai pas demandé d'hommage. Vous n'avez pas d'argent. Alors, il y avait juste René Simard qui pouvait chanter.

Yves Jacques pouvait pas chanter, Rémy Girard non plus, et Patrice (L'écuyer) non plus. René s'est époumoné, il a fait son possible. Le monde a dit : c'est quelle sorte d'hommage ? J'ai envie de dire : ce n'est pas moi. Ce n'est pas moi qui ai demandé l'hommage. Je n'ai rien demandé. On me l'a proposé, je ne voulais pas. J'aurais dû tenir mon bout. Ils ont dit : c'était un peu «tout croche» parce qu'on n'avait pas d'argent...»

La dame a acquiescé lorsque Paul Arcand a sondé si elle avait été mal à l'aise au moment de la diffusion.

«Oui. Parce que je me disais que c'avait pas de bon sens (...) J'avais envie de dire : ce n'est pas de ma faute! Ils voulaient m'hommager, et ils ont raté leur coup. C'est pas grave. J'en ai pas voulu à personne. Je comprenais pas!»

Denise Filiatrault

Ses nombreuses «chicanes» avec Denise Filiatrault, Dominique Michel ne les qualifie justement pas de «chicanes».

«On ne s'est pas chicanées souvent. Tout le monde dit qu'on s'est chicanées. On ne se chicane pas. Elle est de bonne humeur, elle n'est pas de bonne humeur. Une journée qu'on la prend de bonne humeur, elle est de bonne humeur ; une journée, elle n'est pas de bonne humeur. Des fois, il y a des affaires qu'elle n'aime pas. On s'obstinait sur des choses.»

Par exemple, alors que Denise Filiatrault maintenait que c'étaient Dominique Michel et elle-même qui écrivaient les textes de Moi et l'autre, Dominique Michel, de son côté, arguait qu'en tant que têtes d'affiche, elles étaient payées seulement pour proposer des idées.

«Donc, vous avez été des périodes sans vous parler?», a voulu savoir Paul Arcand, avant de questionner le nombre de périodes de silence entre les deux amies.

«Je ne les ai pas comptées, a concédé Dominique Michel. Ça ne me dérange pas. Sincèrement. Moi, la chicane, je déteste ça. Je déteste ça. Je ne me chicane pas. Comme en ce moment, elle ne me parle pas. À un moment donné, elle dit : «Il n'y a rien de plus merveilleux que Dominique, c'est la plus drôle!»...Ce n'est pas grave!»

Dominique Michel a ensuite révélé à Paul Arcand que Denise Filiatrault l'aurait accusée de faire semblant d'avoir le cancer.

«Je n'ai pas fait semblant, je l'ai eu! Pourquoi le monde dit des niaiseries de même? (...) Elle me l'a dit à moi, ce n'est pas le monde qui me l'a répété. Je lui ai dit : pourquoi tu dis ça? En tout cas... J'ai pas le temps de ça. Je vais avoir 85 ans. J'ai pas le temps. J'ai pas envie de me chicaner. Pourquoi on se serait chicanées?»

Ainsi, aujourd'hui, Dominique Michel et Denise Filiatrault habitent dans les mêmes immeubles, tant ici, au Québec, qu'en Floride, mais elles ne se voient pas et ne se parlent pas.

«Des fois, je dis bonjour. Des fois, elle répond pas, des fois, elle répond», a décrit Dominique Michel.

Non, elles ne se font pas de grimaces quand elles se voient, a rectifié Dominique Michel. Mais celle-ci a admis avoir déjà imité le grognement d'un chien devant Denise Filiatrault, alors que les portes d'un ascenseur s'ouvraient devant elle.

«Elle a dit : il y a un chien icitte! J'ai dit oui! C'était moi qui avait fait ça. C'est niaiseux! (rires)»

«Ça veut dire que vous n'avez pas l'intention de lui reparler?», a relancé Paul Arcand, pour clore ce chapitre de la discussion.

«Elle veut pas! C'est correct. Moi, je respecte ça. Je ne sais même pas pourquoi. J'aimerais ça le savoir là, mais après tant d'années, de tout ce qu'on a passé ensemble, est-ce que je vais commencer à analyser ça? Je n'ai pas de temps à perdre là-dessus. Je trouve ça juste dommage. On ne se voyait pas énormément. On se voyait beaucoup dans le travail. C'est une très bonne travailleuse. On a eu beaucoup de plaisir à travailler ensemble. Et ça, il ne faut jamais oublier ça», a épilogué Dominique Michel.

La retraite et la mort

Paul Arcand a soulevé beaucoup d'autres questions pendant sa Conversation secrète dédiée à Dominique Michel, notamment par rapport à sa retraite, à l'alcoolisme de sa mère, à ses relations aves les hommes et à sa manière de gérer l'argent, elle qui paie tout comptant et n'a même pas d'hypothèque. Il s'est même informé des dispositions déjà décidées en vue de son décès.

«On va m'incinérer, on va me mettre dans une petite urne, a énuméré Dominique Michel. Et là, les amis vont partir, et vont aller manger dans un très bon restaurant. Ils vont prendre ça sur l'argent que je vais laisser.»

«Comme exécuteur testamentaire, j'ai mon amie Denise Dion. Elle, elle ne veut jamais que je parle de ça, jamais, jamais, jamais, jamais. Je lui dis : Denise, faut qu'on en parle. Mais c'est tout écrit. Ils vont aller manger, ils vont avoir du plaisir», a complété Dominique Michel, détaillant que, lors de son départ, il n'y aura ni cérémonie, ni funérailles, ni exposition, ni salon. Elle a même choisi l'endroit où sera déposée son urne.

Puis, en ce qui a trait à son métier, Dominique Michel affirme avoir bel et bien tiré sa révérence.

«Je retravaillerais demain matin, parce que j'aime ça, travailler, j'ai eu du plaisir, j'ai eu des camarades extraordinaires, et j'ai été très heureuse. Mais je n'ai plus l'énergie. Je n'en ai plus».

Elle refuserait même un rôle de femme de 80 ans dans un film de Xavier Dolan ou de Denys Arcand.

«Non, non, non, c'est fini. Contre 10 millions de dollars, c'est vrai ce que je dis... Non, c'est non. Je ne pourrai plus jamais être où j'ai été, parce que c'est impossible.»

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