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États-Unis: l'entreprise en charge du vote électronique poursuit Rudy Giuliani pour 1,3 milliard $

La société canadienne Dominion Voting Systems dénonce le rôle de l'avocat personnel de Trump dans la diffusion du «Grand mensonge» et le poursuit pour diffamation.
Rudy Giuliani
zz/Dennis Van Tine/STAR MAX/IPx
Rudy Giuliani

Dominion Voting Systems a déposé lundi une poursuite contre Rudy Giuliani, alléguant que l’avocat personnel de l’ancien président Donald Trump avait diffamé la société de logiciels de vote en propageant des mensonges incessants sur la fraude électorale.

Le document de 107 pages, rapporté d’abord par le New York Times, a été déposé devant le tribunal de district américain du district de Columbia et accuse Giuliani d’avoir «fabriqué et diffusé» de fausses déclarations selon lesquelles les machines à voter de Dominion ont rejeté ou modifié des votes pour Trump.

Ce «Grand mensonge» (Big Lie en anglais) d’une élection volée «a trompé des millions de personnes en leur faisant croire que Dominion avait volé leurs votes et truqué l’élection», allègue la poursuite.

Giuliani aurait «tiré profit» de ces allégations diffamatoires en obtenant, semble-t-il, 20 000 $US par jour de campagne pour Trump et en hébergeant un podcast dans lequel il a colporté ces mensonges à plusieurs reprises, toujours selon la poursuite.

«Même après que le Capitole des États-Unis a été pris d’assaut par des émeutiers qui avaient été trompés par Giuliani et ses alliés, Giuliani s’est dérobé à la responsabilité des conséquences de ses propos et a répété le grand mensonge», indique la poursuite.

Dominion, société canadienne basée à Toronto et dont le siège social américain se situe à Denver, réclame 1,3 milliard de dollars de dommages et intérêts.

Au moment de publier, Giuliani n’avait pas répondu à notre demande de commentaires.

Dominion a également intenté des poursuites judiciaires contre d’autres alliés de Trump qui ont aidé l’ex-président à colporter des théories de conspiration scandaleuses et sans fondement impliquant l’entreprise.

Plus tôt ce mois-ci, Dominion a poursuivi l’ancien avocat de campagne de Trump Sidney Powell pour 1,3 milliard de dollars pour ses accusations selon lesquelles les machines de l’entreprise auraient truqué les élections en faveur du président Joe Biden.

Dominion a aussi envoyé une mise en demeure au PDG de MyPillow, Mike Lindell, un proche de Trump, lui ordonnant de «préserver et conserver tous les documents relatifs à Dominion et à votre campagne de dénigrement contre l’entreprise» et a promis un litige «imminent».

En décembre, un travailleur du Dominion a intenté des poursuites contre plusieurs groupes et individus qui ont propagé ce mensonge de l’élection volée, y compris Trump et les médias conservateurs OAN et Newsmax, affirmant que ces mensonges avaient entraîné des menaces de mort.

L’un des mensonges répandus par Giuliani et d’autres alliés de Trump qui est manifestement faux veut que Dominion aurait été fondé au Venezuela pour truquer les élections en faveur du dictateur Hugo Chávez. En fait, Dominion a été fondée en 2002 «dans le sous-sol de John Poulos à Toronto pour aider les aveugles à voter sur des bulletins de papier», indique Dominion dans son action en justice.

Les machines du Dominion ont été utilisées dans au moins 24 États lors des élections de 2020, y compris dans des États où Trump a gagné.

Des dizaines d’avocats éminents de l’État de New York ont appelé à la censure de Giuliani pour son rôle dans l’inspiration de l’attaque du 6 janvier contre le Capitole. Le président du comité judiciaire du Sénat de l’État de New York a appelé le système judiciaire de l’État à radier Giuliani.

Jeudi, un groupe national d’avocats a déposé une longue plainte éthique contre Giuliani, alléguant qu’il avait sciemment menti au sujet de l’élection. Le groupe non partisan Lawyers Defending American Democracy a exhorté l’État de New York à enquêter sur les actions de Giuliani et à suspendre sa licence juridique entre-temps.

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