Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

«District 31»: quand la vérité ne peut effacer le mensonge

La justice ne peut pas tout changer du jour au lendemain...
Facebook/District 31

Luc Dionne nous a proposé cette semaine une intrigue pour le moins particulière dans District 31, tournant autour d’un crime horrible résolu plus de trente ans après les faits.

À la fin des années 1980, un bébé a été volé dans une pouponnière, quelques heures après sa naissance. Avec l’aide de Stéphanie Malo (Virginie Ranger-Beauregard), Delphine, le bébé devenu adulte, a finalement découvert le pot aux roses, et fait la connaissance de sa mère biologique.

Là où l’auteur a su particulièrement jouer de tact, c’est dans la façon dont il a abordé la réponse émotive de ses différents personnages, et ce, autant du côté des principaux concernés que de ses enquêteurs.

Forcément, le temps a fait son œuvre. Les blessures ont été pansées, à défaut d’être guéries. Les mensonges sont devenus des vérités.

Et la justice ne peut pas tout effacer du jour au lendemain.

ATTENTION: DIVULGÂCHEURS

Facebook/District 31

La joie ressentie par la mère biologique de Delphine, Nicole Chagnon, après qu’elle ait enfin pu faire la connaissance de sa fille après toutes ses années, l’a empêchée sur le coup de ressentir toute forme de colère ou de ressentiment.

Delphine, de son côté, ne pouvait totalement tasser du revers de la main la femme qui a pris soin d’elle toute sa vie, et accepter subitement de l’envoyer derrière les barreaux, et ce, malgré la gravité du crime qui a été commis.

Pour sa part, le père adoptif de Delphine, qui n’était visiblement pas au courant que sa fille avait été enlevée, ne pouvait pas non plus effacer les relations qui ont été bâties pendant trois décennies.

Du côté des enquêteurs du 31, ces derniers marchaient aussi sur des œufs, à savoir comment aborder cette affaire on ne peut plus délicate, entre les faits purs et durs et les contradictions des émotions ressenties.

Le traitement tout en retenue de cette intrigue à la fois simple et très complexe a beaucoup contribué à sa puissance dramatique.

Au milieu de cette affaire, il y a avant tout des humains, des victimes dépassées par les événements, et une suspecte ne reflétant pas l’image du crime abominable dont elle est accusée.

Si tout était jadis noir ou blanc dans cette histoire, le temps a fini par faire place à d’infinies zones grises, entre les années à rattraper, le ressentiment et la colère qui viendront inévitablement, et un amour qui ne pourra jamais totalement disparaître.

C’est d’ailleurs lorsqu’il privilégie cette approche que Luc Dionne est le plus en mesure de s’illustrer cette année, loin des revirements explosifs, et des longs (très longs) duels entre les protagonistes et ceux qui les menacent.

L’auteur a développé un étonnant doigté en présentant de plus en plus d’intrigues où la situation émotionnelle des personnages concernés étaient davantage développée, et surtout nuancée.

Des affaires qui ont même fait de l’ombre à la trame principale de la série, qui s’étire toujours un peu en longueur avant l’inévitable révélation-choc de la pause des Fêtes.

District 31 est diffusée du lundi au jeudi à 19h, sur les ondes d’ICI Télé.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.