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«District 31»: terminé, le temps emprunté

Dans une série policière, qui dit intensité, dit souvent mort imminente...
Radio-Canada

Comme vous avez pu le constater depuis le début de la semaine, rien ne va plus pour Daniel Chiasson (Gildor Roy), Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis), leurs confrères du 31 et les Services Secrets.

Bon, ce n’est évidemment pas la première fois que nous écrivons une phrase du genre. Mais la menace qui plane actuellement sur les principaux personnages de District 31 est probablement la plus concrète parmi toutes celles auxquelles ces derniers ont dû faire face au cours des cinq dernières années.

C’est un début de saison intense. Et dans une série policière, qui dit intensité, dit souvent mort imminente.

Dans l’épisode de la quotidienne diffusé ce jeudi 17 septembre, Luc Dionne a décidé de mettre un terme au parcours de son meilleur personnage. Rien de moins.

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ATTENTION: DIVULGÂCHEURS

Entendons-nous, les fans ont leurs favoris, que ce soit Patrick Bissonnette, Daniel Chiasson, Bruno Gagné (Michel Charette), Stéphane Pouliot (Sébastien Delorme) ou encore Nadine Legrand (revenez-en!).

Mais avec Laurent Cloutier, Luc Dionne pouvait se permettre d’aller là où il ne pouvait pas avec ses héros qui, malgré leurs manquements à l’éthique, se doivent de marcher droit. Une liberté qui a fini par faire du lieutenant déchu, devenu menace pour l’ordre public avant de se reconvertir en agent des Services Secrets, le personnage à la fois le plus complexe, charismatique, dangereux et diablement divertissant de District 31.

Dernier hommage

Laurent Cloutier était visiblement un des personnages que Luc Dionne aimait le plus écrire. À l’écran, le comédien Patrick Labbé lui rendait parfaitement justice grâce à l’intensité et l’imprévisibilité de son jeu, ses répliques tantôt assassines, tantôt hilarantes, et sa composition à mi-chemin entre son caractère impitoyable et son je-m’en-foutisme.

L’auteur avait d’autant plus une façon de gérer les contraintes de tournage qui renforçait l’aura de ce dernier. Car dans les faits, depuis qu’il avait rejoint les rangs des SS, lorsqu’il n’était pas au 31, on voyait la plupart du temps Laurent Cloutier en train de déjeuner, de prendre un café dans sa cuisine, de marcher dans la rue vers sa voiture, ou de se déplacer au volant de ladite voiture.

Mais Luc Dionne nous donnait aussi quelques moments où l’on pouvait le voir en action, nous présentant un homme sans retenue, motivé par «la bonne cause», mais dont la quasi absence de limites et de contraintes a fini par lui monter à la tête.

Bref, l’auteur nous faisait toujours imaginer le pire sans nécessairement nous le montrer.

Il y avait ce que les autres disaient et pensaient de lui, et il y avait ce que Laurent Cloutier était capable de livrer. La vérité sur le personnage se trouvait quelque part au milieu du chaos.

Il ne fallait plus qu’une carte tombe pour que tout le château s’écroule. Et c’est ce qui s’est progressivement produit depuis la fin de la quatrième saison.

SS un jour...

Question de ne pas avoir à gérer en plus les soupçons de cette exécution en plein jour, Daniel Chiasson a construit son alibi en sachant très bien qu’il envoyait son «grand chum» à l’abattoir. Le tout suivant visiblement un ordre direct des SS, visant à faire porter le chapeau à François Labelle, et ainsi étouffer sa vengeance.

En quelques scènes à peine, Luc Dionne a déjà mis en place un décorum presque digne de John Wick en ce qui a trait aux rencontres avec le grand boss des Services Secrets (Rémy Girard), pour lesquelles le veston et la cravate ne sont visiblement pas optionnels.

Dans une série très (parfois trop) bavarde, le traitement en sourdine de cette courte scène d’introduction dans le parc, suivi plus tard du dernier appel de Daniel à Laurent, nous a bien fait comprendre que l’heure était plus que grave.

Le départ de Laurent Cloutier était devenue inévitable. Et d’un point de vue dramatique, Luc Dionne n’aurait probablement pas pu choisir meilleur moment pour signer son arrêt de mort.

Tant qu’à vivre sur du temps emprunté, Laurent Cloutier aura tenté d’en tirer le maximum, pour le meilleur et pour le pire, et souvent au grand dam de ses anciens partners du 31, qui auraient bien voulu le fuir comme la peste, mais qui ne pouvaient tout simplement pas se passer de ses services.

Au cours des cinq dernières saisons, il aura été à la fois le boulet et la bouée du 31. Et ne soyons pas surpris de le voir continuer de remplir ces deux rôles dans les épisodes à venir… depuis l’au-delà.

District 31 est diffusée du lundi au jeudi à 19h, sur les ondes d’ICI Télé.

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