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«District 31» se penche sur le phénomène des complotistes

Ça ne peut que bien se terminer, n'est-ce pas?
Jean-Denis Beaudoin joue le rôle de Yan Gadbois, personnage dévoilé dans l'épisode de lundi de «District 31».
Radio-Canada
Jean-Denis Beaudoin joue le rôle de Yan Gadbois, personnage dévoilé dans l'épisode de lundi de «District 31».

Les frasques des complotistes, très médiatisées depuis la fin de la première vague de la pandémie de COVID-19, ont visiblement inspiré Luc Dionne.

La plus récente enquête de District 31 concerne ces individus clamant faire beaucoup de recherches. Mais comme le nouveau coronavirus est inexistant dans la réalité de la quotidienne, l’auteur a décidé d’aborder ce sujet épineux par l’entremise d’un individu croyant à l’existence d’un ordre secret tirant les ficelles dans toutes les sphères de la société (pas de mention toutefois pour l’instant d’un quelconque culte satanique pédophile cannibale).

Un homme dans la fin de la trentaine ayant décidé de passer de la parole sur les réseaux sociaux aux actes en orchestrant une tuerie dans un commerce qui, selon lui, représenterait beaucoup plus pour une des familles les plus influentes du Québec.

Évidemment se pencher sur une telle problématique à ce stade-ci de la pandémie équivaut à jeter de l’huile sur le feu. Et nous pouvons certainement nous attendre à quelques débordements sur les réseaux sociaux au cours des prochains jours.

Luc Dionne marche sur des oeufs, et il semble en être parfaitement conscient.

Les enquêteurs Bruno Gagné (Michel Charette) et Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) héritent de cette nouvelle enquête après la tuerie.
Radio-Canada
Les enquêteurs Bruno Gagné (Michel Charette) et Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) héritent de cette nouvelle enquête après la tuerie.

ATTENTION: DIVULGÂCHEURS

Au moment de l’interrogatoire du complotiste Yan Gadbois (excellent Jean-Denis Beaudoin), Patrick Bissonnette (Vincent-Guillaume Otis) et Bruno Gagné (Michel Charette) démontrent déjà que les conspirations ne sont pas du tout leur tasse de thé (ou de café, c’est selon).

L’auteur dresse alors le portrait d’un homme venant de tuer quatre personnes et d’en blesser deux autres pour des motifs très flous. Un acte de violence qu’il assume totalement, disant même n’éprouver aucun remords.

Appelé en renfort, Maxime Blais (François Chénier) confirme également que les Services secrets avaient le suspect dans leur mire depuis un bon moment en raison de ses intenses activités sur les réseaux sociaux.

Le diable est dans les détails

Luc Dionne fait toutefois la part des choses en ce qui a trait aux propos tenus par Yan, dont les motivations semblent provenir du fait que la quasi-totalité de la population travaille à la sueur de son front pour enrichir grassement une certaine élite financière et politique.

Une partie d’un discours autrement plus inquiétant que ne remettra d’ailleurs pas en question Sonia Blanchard (Pascale Montpetit).

Viennent évidemment par la suite les «faits» plus discutables (les reptiliens, c’est une autre affaire, Bruno!) révélant le caractère obsessif du personnage, mais en laissant tout de même planer un certain doute.

Car c’est de cette façon que ces personnes adhèrent à de telles théories, en s’accrochant à un menu détail qui les pousse à creuser davantage.

Et la beauté d’Internet, c’est que quelqu’un, quelque part, a déjà trouvé le moyen de formuler de façon convaincante exactement ce que vous espérez trouver, peu importe le sujet.

Vous avez une légère toux? C’est forcément un cancer.

La manipulation de l’information est devenue beaucoup trop facile de nos jours.

Concernant cette nouvelle intrigue, il y a évidemment beaucoup de questions qui demeurent sans réponse pour le moment, et qui sont là justement pour nous titiller davantage.

On parle ici des Trottier, visiblement une puissante famille du Québec dont la fille figure parmi les victimes de la tuerie orchestrée par Yan Gadbois.

Une famille d’influence qui posséderait… un salon de massage de quartier.

Un salon de massage de quartier ayant pour nom Athéné, et pour logo ce bon vieil Oeil de la Providence.

Bref, il y a de quoi rendre ici n’importe qui complètement fou, non?

Plus important encore, Luc Dionne soulève habilement en fin d’épisode la question à savoir qui manipule qui au final. Yan a admis que son sale travail a servi les intérêts d’autrui. Et cherchant à révéler au grand jour un hypothétique agenda caché, il en sert inévitablement un autre.

District 31 est diffusée du lundi au jeudi à 19h, sur les ondes d’ICI Télé.

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