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Je me méfie de la mode «sans gluten», je vis sans blé

Au début, je me suis méfié. J'avais l'impression de lire un autre bouquin faisant une chasse à la sorcière. Malgré tout, j'ai tenu bon. Il a suffi de quelques jours pour commencer à sentir les effets.
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J'ai beaucoup perdu du poids et amélioré ma qualité de santé. L'activité physique m'a beaucoup aidé, ce sont surtout les sérieux changements à ma diète alimentaire qui y ont contribué.

Je dois beaucoup à l'ouvrage Pourquoi le blé nuit à votre santé de l'oncologue américain William Davis. Il m'a permis d'identifier la source première de plusieurs de mes problèmes: le blé et ses dérivés. Suite à ses observations et à ses recherches, le spécialiste en arrive à la conclusion que plusieurs maladies sont causées par eux.

Au début, je me suis méfié. J'avais l'impression de lire un autre bouquin faisant une chasse à la sorcière. Malgré tout, j'ai tenu bon jusqu'à la dernière ligne. J'en suis venu à me dire : «Je n'ai rien à perdre d'essayer quelques semaines !»

Il a suffi de quelques jours pour commencer à sentir les effets : moins de reflux gastriques, moins de constipation, moins de maux de ventre et plus d'énergie au jour le jour.

Au fil des semaines, j'ai commencé à perdre de l'enflure, à maigrir, à avoir moins faim, à découvrir de nouvelles saveurs et à détester le goût d'aliments que je mangeais régulièrement.

J'y suis allé par étapes. Il n'était pas question de partir en «balloune» et de parler de régime. J'étais d'accord pour une modification de ma diète alimentaire, mais jamais, au grand jamais (!), de me priver de bouffer. J'aime manger ! Je suis un épicurien.

Mon corps a fini par avoir le dernier mot.

À l'automne 2015, j'ai quasi abandonné mes nouvelles habitudes, si bien qu'en janvier 2016, lors d'une semaine de vacances d'hiver au magnifique Parc national des Monts-Valin, au Saguenay, plus rien n'allait. Les excursions en raquette étaient pénibles. Je n'étais pas bien.

Un matin, Minou est partie en randonnée sans moi, me laissant à ma solitude. Devant le feu qui crépitait, j'ai fait une longue introspection.

La veille, nous sommes allés manger et passer la soirée à la Microbrasserie La Voie Maltée, sur la rue des Laurentides, dans le secteur de Chicoutimi, à ville de Saguenay. Je me suis régalé. La bière que j'ai dégustée était succulente ! Et puis, j'ai rarement si bien mangé dans un restaurant. Tout ce que j'ai bouffé était délicieux ! Et, pauvre de moi, je n'ai jamais pensé à tout le blé contenu dans les aliments et la bière que j'ai ingurgité.

Je garderai longtemps en mémoire cette douce soirée en compagnie de la plus charmante femme que je connaisse en ce moment, celle qui chemine avec moi depuis la fin du printemps 2007. Comme on dit c'était une soirée parfaite ! Disons presque parfaite...

J'ai compris pourquoi il m'était presqu'impossible de me contenter de quelques chips.

Dans la solitude, je refaisais dans ma tête le survol de ces instants et des belles émotions vécues. En parallèle, des extraits du livre du docteur Davis revenaient dans ma mémoire. Et puis, j'ai revu mon relâchement alimentaire de l'automne. Mon constat : «Je me suis tiré dans le pied».

Au retour de son expédition, Manon avait plein de «wow» à exprimer. Elle était émerveillée de la beauté des paysages qu'elle a contemplés en marchant avec ses raquettes dans la neige. Et puis, elle m'a écouté. Nous avons longuement parlé.

Ce jour-là, j'ai décidé de prendre au sérieux ma diète alimentaire sans blé.

Et puis, nous sommes rentrés dans les Basses-Laurentides en nous promettant de revenir aux Monts-Valin.

Tout allait bien jusqu'en mai.

Suite à une randonnée à vélo dans l'est de l'Ontario, Manon et moi sommes arrêtés manger chez Goodies, à Hawkesbury, un endroit simple et sympathique. Une sorte de démon qui m'habite m'a convaincu de me laisser tenter par le pizza-ghetti au menu. «Une fois ne te fera pas de mal! Ça va te faire du bien au moral !», me disait sa petite voix attendrissante. «Ok ! Pourquoi pas ?», ai-je répondu.

J'aurais cependant dû écouter la voix plus sage de ma conscience. Ce jour-là, ce que j'ai mangé n'était pas aussi bon que jadis et puis... j'ai été indisposé pendant quatre jours et, là-dessus, j'ai dû prendre une nuit en congé de maladie du boulot. J'ai passé mon premier 24 heures au lit avec de fortes nausées.

Depuis ce moment, je ne doute plus des idées de William Davis. On ne m'y reprendra plus. Il aura beau parler fort en moi, le diable ne m'y tentera plus.

La gliadine

La gliadine du blé ressemble à une opiacée. D'abord elle stimule l'appétit et, lorsqu'on veut divorcer d'elle, elle provoque une forme de sevrage.

L'industrie de la transformation alimentaire l'utilise en grande quantité. Ce n'est pas pour rien : plus le consommateur en mange, plus les profits financiers grimpent.

La gliadine du blé porte divers noms sur les listes d'ingrédients. Il y en a dans tous les pains et toutes les pâtisseries. On en ajoute aussi à presque tous les plats, à certaines conserves et produits surgelés et, étonnamment, sur les croustilles. Lorsque j'ai découvert cela, j'ai compris pourquoi il m'était presqu'impossible de me contenter de quelques chips. Vous avez assurément vécu cela. C'est plus fort que soi, on a un besoin de vider le sac.

L'industrie le sait depuis longtemps. L'ajout de cette protéine dans les denrées est leur assurance que le public en voudra encore et encore.

En éliminant le blé de son alimentation, on en vient à mieux contrôler ce que l'on mange.

Une protéine du gluten

Le gliadine du blé est une protéine du gluten. Ce dernier est un mélange de courtes protéines de gliadine et de plus longues molécules de glutérine.

Le Dr William Davis, dans son livre Cuisiner sans blé, explique que la gliadine du blé «peut prendre plusieurs formes [...] Il existe plus de 200 variantes génétiques».

Il écrit : «Si les travaux génétiques menés au cours des 50 dernières années ont entraîné des changements considérables dans la structure de cette protéine, on n'en a pas encore dressé le tableau complet, car on supposait qu'ils étaient bénins. Après tout, ces travaux étaient menés par des agronomes et non par des médecins ou d'autres chercheurs s'intéressant à la santé humaine. On a donc considéré que les changements apportés à la gliadine étaient inoffensifs, malgré le fait qu'elle peut rendre l'intestin plus poreux et, de ce fait, favoriser le passage de protéines étrangères, et de déclencher des réactions croisées avec les structures de l'organisme (par exemple une réponse immunitaire anormale à des protéines semblables, mais non identiques, de l'organisme, processus qui porte le nom de "mimétisme moléculaire") telles que la synaptine, protéine du système nerveux, les entérocytes, cellules de la paroi intestinale, ou la calrétuline, protéine omniprésente modulant le métabolisme du calcium ; dans tous ces cas, elle peut déclencher des réactions inflammatoires et immunitaires à ces protéines».

Le médecin spécialiste ajoute que les nouvelles formes de gliadine ont des effets sur le cerveau en se liant aux «récepteurs des opiacés». Bien entendu, la gliadine ne provoque pas d'euphories comme l'héroïne, mais une augmentation de l'appétit et de l'apport calorique.

La mode «sans gluten»

Lorsque je dis aux gens que j'ai une diète alimentaire sans blé, on pense que je suis un autre «sans gluten». Je dois alors leur parler d'intolérance alimentaire au blé pour qu'ils saisissent : «Si j'en mange, je suis malade. Je fais notamment de l'enflure, ma glycémie s'enflamme et, il m'arrive de garder le lit».

Le Docteur William Davis soutient que le «sans gluten» est une mode qu'il faut se méfier parce qu'elle est soutenue par une industrie fort payante. Il invite ses lecteurs à ne pas embarquer dans ce courant en supprimant tout simplement de leur alimentation le blé et ses dérivés, comme le riz, le maïs et le soya.

Pour lui, «c'est sûrement une bonne chose d'éliminer le gluten», mais dans ces produits transformés «les fabricants utilisent comme ingrédients principaux l'amidon de riz, la fécule de maïs ou de pomme de terre et de tapioca. Ils sont acceptables du point de vue de la saveur ou de la consistance, mais ils élèvent la glycémie encore plus que les produits du blé».

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