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Salaires des députés: pas maintenant

Philippe Couillard a envoyé le message qu'il est prêt à hausser le salaire des députés en échange d'un ajustement à la baisse du scandaleux régime de retraite des élus. Il n'y a pas de bon moment pour les parlementaires de se voter des augmentations, mais le contexte politique fait en sorte que cet exercice est condamné à l'échec.
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Le premier ministre Philippe Couillard a envoyé le message qu'il est prêt à hausser le salaire des députés en échange d'un ajustement à la baisse du scandaleux régime de retraite des élus. Il n'y a pas de bon moment pour les parlementaires de se voter des augmentations, mais le contexte politique fait en sorte que cet exercice est condamné à l'échec.

Si le Parti québécois est d'accord pour cette révision des salaires, la Coalition avenir Québec est montée aux barricades pour dire non.

Le contexte est mauvais parce que nous sommes entrés en période d'austérité et que tous les citoyens devront mettre la main dans leur poche pour le redressement des finances publiques. Le gouvernement ne peut mener une opération de cette ampleur et, en parallèle, donner l'impression d'échapper à son effort collectif. On a vu avec l'affaire Bolduc à quel point il est hasardeux de s'avantager pour un élu.

Nos parlementaires ne sont pas très bien payés, mais ils le savaient avant de se présenter en avril dernier. Un simple député gagne 88 000 $ auxquels il faut ajouter une prime, non imposable, de 16 000 $. Soit un total de 118 000 $. Son revenu est inférieur à celui de bien des employés du secteur public.

Le bureau de l'Assemblee nationale à produit l'an dernier un rapport sensé sur la rémunération des députés. Le groupe présidé par la juge Claire l'Heureux-Dubé proposait de porter le salaire à 136 000 $, l'équivalent d'un administrateur classe 4. La prime de fonction était majorée, mais devenait imposable, ce qui serait la moindre des choses.

On recommandait que le premier ministre gagne 272 000 $ et les autres chefs 217 000 $.

Surtout, le rapport charcutait le régime de retraite des membres du Parlement. Le crédit de rente était ramené de 4 à 2 % et la rente elle-même plafonnée à 70 %. À la retraite, un député peut miser sur 100 % de son salaire après contribue à la hauteur de... 21 %.

Le rapport proposait par ailleurs d'éliminer les allocations de transition, une autre aberration, dans le cas de l'élu qui ne complète pas son mandat.

Somme toute, la voie est tracée mais le timing n'y est pas.

Québec devait procéder en deux temps: adapter d'ores et déjà le régime de retraite des députés à la réalité d'aujourd'hui et reporter la hausse des salaires, après être parvenu au déficit zéro, par exemple.

Le gouvernement peut difficilement modifier les régimes de retraite des employés du secteur public avec un projet de loi et maintenir ce qui est décrit comme la Ferrari des régimes à prestations déterminées. Cela demande une certaine cohérence dans le discours.

En ce mois de juillet , le premier ministre Couillard voulait sans doute prendre la température de l'eau.

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