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Dans «The Irishman», De Niro passe par un incroyable processus de rajeunissement

Voici comment Martin Scorsese a relevé le pari de faire passer ses acteurs de 30 à 80 ans dans ce film produit par Netflix.
Dans "The Irishman", Robert De Niro passe de 30 à 82 ans devant la caméra de Martin Scorsese
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Dans "The Irishman", Robert De Niro passe de 30 à 82 ans devant la caméra de Martin Scorsese

C’est l’un des projets les plus ambitieux de Netflix à ce jour. Le film The Irishman, réalisé par Martin Scorsese avec Robert De Niro, Al Pacino et Joe Pesci, est disponible ce mercredi 27 novembre sur la plateforme de diffusion en continu. Et si les 3h30 de cette saga sur la mafia américaine sont particulièrement exaltantes, c’est notamment grâce à un impressionnant processus de rajeunissement numérique.

«L’histoire que nous racontons se déroule de 1949 à 2000, avec des va-et-vient continus dans le temps. Au début, un homme de 82 ans raconte l’histoire d’un voyage en voiture pour se rendre à un mariage en 1975, puis on revient dans les années 50, 60 et 70 pour revenir au présent», raconte Martin Scorsese dans les notes de production du film. Cet homme c’est Frank Sheeran, joué par Robert De Niro, acteur fétiche du réalisateur, aujourd’hui âgé de 76 ans.

Alors comment donner à De Niro les traits d’un personnage trentenaire, puis cinquantenaire et octogénaire? Martin Scorsese voulait que les comédiens jouent leurs personnages plus jeunes, mais il était hors de question pour lui d’opter pour la motion capture (qui avait notamment servi à faire ressusciter Carrie Fischer dans Rogue One).

Un «de-aging» coûteux

Pablo Helman, superviseur des effets visuels chez Industrial Light & Magic, se souvient d’une conversation avec le réalisateur: «Marty m’a dit: ’Une chose est sûre. Bob [Robert De Niro] est un acteur modèle. Tout comme Pacino et Pesci. Ils ne vont pas porter un casque avec deux petites caméras et des capteurs sur tout le visage pour quelque chose comme la capture de mouvement les rajeunisse.»

Alors pour satisfaire le maestro, Pablo Helman et son équipe ont développé une technologie capable de rajeunir numériquement le visage des acteurs sans qu’ils aient à porter un casque. Pour faire un test, Martin Scorsese raconte que De Niro a rejoué la scène du repas de Noël des Affranchis, dans un décor reproduit, avec ses soliloques et ses expressions cultes, avant que tout cela soit modifié numériquement. De quoi convaincre le réalisateur et son acteur.

Grâce à un système de caméras et un logiciel associé, Industrial Light & Magic ont pu capturer les expressions faciales des comédiens sur le plateau de tournage et les traduire sur les versions 3D plus jeunes des acteurs. Une technologie de «de-aging» coûteuse que de nombreux studios ont refusé de financer avant que Netflix ne s’en empare pour quelque 160 millions de dollars.

Oui mais voilà, ajouter ou enlever des rides (aussi réussi cela soit-il) ne suffit pas. Il a fallu faire aussi particulièrement attention à la façon dont évoluaient Frank Sheeran, Jimmy Hoffa (Al Pacino) et Russell Buffalino (Joe Pesci). Car un corps de 30 ou 80 ans ne se meut pas de la même façon lorsqu’il doit s’installer dans une voiture ou monter des marches à toute vitesse. «C’est tout votre corps qui doit jouer. Le corps tout entier doit être sollicité», rappelait Scorsese sur le plateau.

La production a donc embauché un physiothérapeute, Gary Tacon. Présent sur le tournage, il a travaillé avec les acteurs sur leurs mouvements. «J’ai fait une scène où je me précipitais dans les escaliers», raconte De Niro dans les notes de production. «J’ai descendu les marches comme d’habitude. Gary est venu me voir et m’a dit: ‘Tu n’as même pas 50 ans ici. Tu dois bouger un peu plus vite, tu sais, comme un jeune homme’.» Et d’ajouter: «C’est facile d’oublier parfois qu’on joue quelqu’un de plus jeune.»

Ajoutez à cela un énorme effort sur les costumes et les décors, tantôt clinquants tantôt poussiéreux, et The Irishman plonge le spectateur dans une longue fresque qui traverse 50 ans d’histoire de la mafia américaine, entre Philadelphie et New York.

Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

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