Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation, a confirmé en début d’après-midi lundi qu’il serait désormais interdit de pratiquer des sports d’équipe dans les zones rouges au Québec.
Cette décision inclut donc des sports comme le hockey, le football et le soccer, mais aussi les sports de combat. L’interdiction vise à la fois le sport parascolaire et civil. «Les cours de groupe et la pratique de sports encadrée seront interdits», précise le communiqué émis par le gouvernement.
Le sport-études y échappe pour le moment, mais la bulle de l’équipe devrait être la même que la classe-bulle, ce qui compliquera passablement l’organisation pour les écoles. Jusqu’ici, deux bulles distinctes étaient permises pour le sport-études. S’il était impossible de ne créer qu’une seule bulle-classe pour un projet sport-études, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a indiqué que les activités devraient avoir lieu en maintenant la distance de deux mètres entre les participants.
Dans ce cas de sport-étude, «pour minimiser les contacts sociaux, seules les activités réalisées en pratique libre, sur une base individuelle ou en duo, seront permises, peut-on lire dans le communiqué. Aucune activité de groupe, aucun match, ni aucune compétition ne seront permis.»
Les mesures annoncées aujourd’hui s’appliqueront à partir du jeudi 8 octobre, et ce, jusqu’au 28 octobre. Elles seront réévaluées par la suite.
“Je suis tout à fait consciente qu'il s'agit de mauvaises nouvelles qui vont en décevoir plusieurs.”
- Isabelle Charest, ministre déléguée à l'Éducation
Mme Charest a qualifié cette décision d’«extrêmement difficile». Seule la pratique libre pourra avoir lieu, a-t-elle précisé. Les infrastructures de sports et loisir pourront demeurer ouvertes, mais les responsables devront s’assurer d’y faire respecter la règle du deux mètres.
Une autre fermeture touchera les sportifs: celle des gyms. Tolérées jusqu’ici, les salles d’entraînement vont rejoindre les musées et les bibliothèques parmi les lieux fermés à l’arrivée de cette deuxième vague dans la pandémie de COVID-19.
Une aide financière sera disponible pour les propriétaires de ces salles d’entraînement, a indiqué la ministre.
Seul, à deux, ou dans notre bulle familiale
«C’est encore possible de pratiquer plusieurs activités sportives tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, a fait valoir la ministre. Mais pour les prochaines semaines par contre, on demande aux gens de se limiter à pratiquer des activités individuelles, à deux ou encore en compagnie des membres de leur bulle familiale. À l’extérieur de votre bulle familiale, la santé publique est très claire, il faut en tout temps respecter la distanciation physique et éviter les contacts.»
Mme Charest a tenu à rappeler que cette mesure était temporaire et qu’elle ne l’annonçait pas «de gaieté de coeur». «Je sais à quel point le sport est important, a-t-elle assuré. Je sais à quel point c’est important pour la réussite scolaire, pour la santé mentale, pour la motivation et bien sûr pour la forme physique.»
Cette interdiction était attendue et faisait craindre le pire à bien des enfants, parents et fédérations sportives depuis la fin de semaine. Elle était avancée par différents médias depuis vendredi, si bien qu’une pétition en ligne a déjà recueilli quelques dizaines de milliers de signatures.
«Nous demandons, par la présente, de ne pas annuler les sports d’équipe parascolaires et civils en zone rouge, puisque qu’il s’agit d’une décision démesurée, fait valoir Elliot Gignac, qui a lancé la pétition. Le sport est, pour beaucoup de gens, surtout les jeunes, tout ce qu’ils leur reste pour maintenir leur santé mentale en ce temps de pandémie où il est presque impossible de retrouver du positif.»
Voyez la conférence de presse ci-dessous: