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Covid-19: la pandémie qui nous aura forcés à repenser nos vies

Notre résilience nous permet de nous ajuster à notre nouveau mode de vie, et dans le meilleur des cas, nous en ressortirons encore plus forts.
Maskot via Getty Images

Ça y est tout le monde y passe. Tout le monde est affecté de près ou de loin par ce maudit virus qui chamboule nos vies, nous coupe des autres, de nos liens sociaux, de nos familles, de nos aînés, de nos amis, de notre routine, de nos emplois, de l’éducation, de nos vies actives, de nos loisirs… et dans le pire des cas, qui nous arrache à une personne aimée.

On se retrouve dans une dérive qui n’a pas de date de péremption encore. Toute la planète est aux aguets de cette maladie, la course au vaccin et au remède est en cours – quel pays aura trouvé la solution miracle en premier?

On nous demande donc de rester chez nous le plus possible et de mettre nos vies sur pause. Mais la pause n’est probablement pas faite pour tout le monde. Je regarde du côté de certains parents qui sont déjà à court de jeux, de bricolages, de confections de gâteaux et autres petits plats, du ménage qui s’ensuit, d’une patience qui s’étiole comme un pappus de pissenlit au vent…

Occuper les tout-petits est un travail à temps plein et soudainement, on comprend mieux pourquoi le travail des éducatrices a une importance primordiale dans la vie de nos 0 – 5 ans - et dans la sauvegarde du mental de leurs parents!

Même plusieurs enfants, ces jours-ci, sont emplis de nostalgie face au retour possible à l’école! Il y a aussi ces familles avec ados, des parents qui n’ont pas le choix de mettre leur pied à terre et d’être plus stricts quant à la philosophie du vivre et du laisser vivre, car clairement, la contrainte de ne pas se réunir à plusieurs dans un endroit s’applique aussi pour les adultes et les personnes âgées – qui en souffrent tout autant!

J’ai une pensée pour toutes les personnes célibataires qui n’ont pas de filet social et qui risquent de sombrer dans l’isolement et la dépression… J’ai une pensée pour tous les travailleurs qui vivent dans la précarité et l’instabilité. Encore faut-il se rappeler que la décroissance non-planifiée est terrible pour les personnes en situation de vulnérabilité et que ça ne peut qu’empirer de jour en jour.

C’est un réajustement qui demande d’être fait par tous: on révise nos entrées et nos sorties d’argent, on décide de consommer autrement (l’achat local et en ligne est mis de l’avant - quand c’est possible), on réorganise nos journées et on relativise en se disant qu’ailleurs dans le monde, il y a pire. Pour certains, les besoins de base ne sont pas comblés. Eux, ils ne connaîtront pas la folie de la surconsommation comme ça a été le cas dans nos épiceries.

Alors que faire quand on sait que cette situation pourrait durer plusieurs mois? L’être humain étant ce qu’il est, il y a du bon comme du moins bon dans tout. Notre résilience nous permet de nous ajuster à notre nouveau mode de vie, et dans le meilleur des cas, nous en ressortirons encore plus forts.

“C’est peut-être une occasion de revoir ses priorités personnelles et professionnelles dans la vie, de régler des relations qui étaient jusqu’alors insatisfaisantes”

Les multiples mesures gouvernementales pour pallier les pertes financières ont vu le jour en cette situation extraordinaire, des aides financières qui étaient pourtant réclamées depuis la nuit des temps par des travailleurs autonomes, des artistes et des familles.

Et regardons en face tout ce temps de confinement qui s’étale devant nous: pour plusieurs, c’est peut-être une occasion de revoir ses priorités personnelles et professionnelles dans la vie, de régler des relations qui étaient jusqu’alors insatisfaisantes, de se remettre en forme d’une façon inusitée (jamais aurons-nous vu autant de gens courir dans les rues!) ou de créer des liens qu’on croyait impossible avec nos proches, dans la simplicité et dans le plus pur des gestes que l’être humain peut faire, c’est-à-dire de montrer notre côté vulnérable.

Car c’est un peu ça être affecté par une maladie: c’est de se dévoiler sans fard ni artifice. Pour avoir subi deux biopsies dans la vingtaine pour un cancer des ovaires, j’ai vécu le confinement pendant des mois pour mon propre rétablissement et il n’y a rien d’aussi désagréable que d’être forcé à s’arrêter, surtout pour une personne qui carbure à l’action. Ne pas pouvoir bouger, être alité, voir le plafond comme son meilleur ami, c’est être aussi obligé, par la bande, de s’analyser dans une période de faiblesse et de repenser à ce qu’on pourrait faire pour améliorer son sort.

Et c’est un peu ça que nous impose le virus COVID-19: revoir nos habitudes de vie, nos relations avec notre entourage et surtout, notre rapport avec nous-mêmes. Le vide fait peur, l’inconnu attire l’anxiété. On ne s’attendait pas à une pandémie mondiale, on ne s’attendait pas à vivre le confinement au 21 siècle. C’est comme un rappel de tous nos gestes manqués du passé, particulièrement envers la planète, qui nous rattrapent en ce début d’année 2020.

Mais la beauté dans tout ça, c’est l’espoir. Nous savons que nous allons nous en sortir sans sortir! Une pensée particulière au personnel de la santé et aux employés de tous les autres services essentiels qui œuvrent jour et nuit pour le bien de la collectivité.

«Là où la vie emmure, l’intelligence perce une issue.» - Marcel Proust, Le temps retrouvé

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