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COVID-19 et économie: l'importance des actions de l'État

Les politiques publiques mises en place permettront au Québec de minimiser les dommages à long terme, tant au plan humain que du point de vue économique.
Le premier ministre Francois Legault et le directeur national de santé publique Horacio Arruda
Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Le premier ministre Francois Legault et le directeur national de santé publique Horacio Arruda

État d’urgence sanitaire déclenché dans plusieurs provinces, fermeture d’établissements et de commerces, frontières plus étanches au pays: la crise de la COVID-19 touche présentement l’ensemble des citoyens et des entreprises du Canada.

Dans les derniers jours, nous avons vu certaines réactions d’individus qui démontrent le rôle important que l’État doit occuper lors d’une telle période sombre. Alors que nos premiers ministres nous demandaient de demeurer au pays et de prendre davantage de précautions, certains ont avancé sur les réseaux sociaux que les mesures étaient trop «radicales», et d’autres ont même annoncé qu’ils ne comptaient pas changer leurs habitudes et leurs sorties.

C’est ce que nous appelons en économie un comportement qui engendre des externalités négatives et qui doit être incité, dès maintenant, à changer.

Un comportement individuel rationnel, mais socialement coûteux

Prenons l’exemple d’une jeune personne en santé. Les médecins et experts nous expliquent que bien que ce profil puisse aussi être à risque, les jeunes sont moins vulnérables que les personnes âgées et la probabilité pour eux de mourir du virus demeure faible.

D’un point de vue individuel, ce jeune n’a que très peu d’incitations à demeurer à la maison et à reporter ses activités, surtout s’il n’est pas en contact avec des personnes âgées. Toutefois, comme nous le savons, un tel individu peut en contaminer d’autres et ainsi infliger un coût – soit la contamination - à d’autres citoyens. C’est la définition même d’une externalité: un comportement d’un agent économique qui engendre un coût pour d’autres sans qu’il prenne en compte la diminution du bien-être de l’autre partie.

Dans cette situation, l’État se doit de jouer un rôle de régulateur afin d’éviter que la société souffre davantage de cette externalité négative. C’est d’ailleurs ce que le premier ministre François Legault a fait avec ses mesures préventives, notamment avec la fermeture de tous les commerces jugés non essentiels. Ce faisant, ce jeune typique se voit contraint et «internalise» l’externalité négative: il prend désormais indirectement le potentiel coût imposé aux autres individus en compte en changeant son comportement grâce aux mesures de l’État.

Il est certain que plusieurs individus et entreprises seront touchés et mécontents de l’instauration de telles politiques, mais en tant que société, nous nous devons de voir plus loin que le bout de notre nez.

Des mesures coûteuses à court terme, mais bénéfiques à long terme

Ces nouvelles régulations vont certainement entraîner ou accentuer le ralentissement économique que nous connaissons actuellement. Les consommateurs qui voient leurs heures au travail diminuer ou même disparaître devront faire des choix et potentiellement ralentir leur consommation.

Les entreprises devront diminuer la production étant donné la demande réduite. Puis, plusieurs industries dont celles du tourisme et du transport seront énormément touchées par la crise et leurs revenus diminueront. De manière générale, ces nouvelles mesures seront donc coûteuses à court terme et nous devrons nous serrer les coudes et coopérer.

“Il est tout à fait normal que les individus et les entreprises valorisent davantage le présent en voyant leurs habitudes impactées radicalement.”

Cependant, ces politiques publiques permettront au Québec de minimiser les dommages à long terme, tant au plan humain que du point de vue économique. Il est tout à fait normal que les individus et les entreprises valorisent davantage le présent en voyant leurs habitudes impactées radicalement. Toutefois, nous devons garder en tête le futur et ne pas oublier que le nombre de personnes infectées ne fera qu’augmenter si nous ne prenons pas les moyens nécessaires, dès maintenant.

Je crois sincèrement qu’il est dans notre intérêt en tant que société de se rallier derrière notre gouvernement et de respecter les mesures instaurées. Si nous voulons minimiser les impacts économiques non désirables que cette crise aura sur notre province, pensons à moyen et à long terme en changeant nos comportements dès maintenant.

L’État se doit d’agir et son rôle sera facilité si nous acceptons les coûts à court terme. Heureusement, au provincial, nous pouvons nous réjouir d’avoir un directeur de la santé publique rassurant et compétent, ainsi qu’un premier ministre qui gère très bien cette crise. Espérons que le fédéral prenne exemple sur eux très bientôt.

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