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François Legault encourage tous les Québécois à porter un masque lorsqu'ils sortent de la maison

Le premier ministre, Horacio Arruda et Danielle McCann portaient un masque à leur arrivée à la conférence de presse.
François Legault (droite) a indiqué que les masques artisanaux en tissu suffisent pour éviter de propager la COVID-19.
Jacques Boissinot/La Presse canadienne
François Legault (droite) a indiqué que les masques artisanaux en tissu suffisent pour éviter de propager la COVID-19.

Voulant que la recommandation du port du masque soit plus adoptée dans la population, le premier ministre François Legault, le directeur national de santé publique Horacio Arruda et la ministre de la Santé Danielle McCann sont arrivés à la conférence de presse du gouvernement le visage couvert, mardi.

«Je le recommande. Je demande à tous les Québécois, à Montréal et dans le reste du Québec, quand vous sortez de chez vous, mettez-vous un masque», a lancé M. Legault dans son allocution.

«Au début, ça fait bizarre de voir les gens avec les masques. Mais on va s’habituer. C’est une habitude qui va nous permettre plus rapidement de revenir à une vie normale», a-t-il affirmé.

Le premier ministre Legault a rappelé que le port du masque n’est pas pour se protéger soi-même, mais pour éviter de contaminer les autres. Il a donné comme exemple des endroits où la distanciation physique est difficile, comme dans les transports en commun et dans certains magasins.

Pas obligatoire... encore

Néanmoins, le gouvernement ne rend pas obligatoire pour le moment le port du masque dans les lieux publics. Le premier ministre a souligné qu’il s’agissait toutefois d’une marque de respect envers les autres et qu’il s’agissait d’une bonne habitude à adopter, surtout qu’il n’entrevoit pas un retour à la vie normale dans un proche avenir. À New York et Paris, les personnes qui utilisent les transports en commun doivent obligatoirement porter un masque.

Legault et le Dr Arruda ont évoqué une question légale qui empêcherait d’exiger le port du masque. Pressé sur cette affirmation, le Dr Arruda a brièvement fait valoir un éventuel problème avec la Charte des droits et libertés de la personne, de même que l’impossibilité pour certaines personnes de se procurer ou se fabriquer un masque.

EN VIDÉO: le port du masque maintenant fortement recommandé

Horacio Arruda n’a pas écarté d’exiger le port du masque en public éventuellement, notamment s’il devient clair que les recommandations actuelles n’atteignent pas leur objectif. Si le gouvernement choisit cette avenue, il aura une stratégie de distribution de masques pour la population.

«Au-delà des droits et libertés» reconnus dans les chartes, le Québec pourrait donc éventuellement imposer le port du masque à la population, a soutenu le Dr Arruda, qui attend de voir si les gens vont se plier à la consigne, avant de sortir le bâton.

«Quand on brime les droits individuels, sur la perspective d’un droit collectif, il faut avoir de “bonnes argumentaires” pour le faire», a-t-il dit.

M. Legault a rappelé que les consignes les plus importantes demeurent de garder deux mètres de distance en public et de se laver les mains régulièrement.

Le premier ministre a noté que la découverte d’un vaccin n’est pas prévue avant plusieurs mois, voire une à deux années. «On devra s’adapter, surtout à Montréal», a-t-il dit, avant d’ajouter que «ce ne sera pas facile».

François Legault s’est dit convaincu que les Québécois seront en mesure de suivre cette nouvelle consigne.

Le bilan présenté mardi à 13h:

  • 3131 décès (+118)
  • 39 225 personnes infectées (+756)
  • 1841 personnes hospitalisées (+3)
  • 186 personnes aux soins intensifs (-7)

M. Legault a aussi demandé aux Québécois qui résident dans les «zones chaudes», particulièrement dans la grande région de Montréal, d’aller subir un test de dépistage. Il a indiqué que des gens qui ne présentent aucun symptôme peuvent subir un test.

Lundi, le premier ministre a indiqué que le Grand Montréal était actuellement une importante source d’inquiétudes. Il a aussi énuméré trois raisons expliquant le nombre de décès plus grand au Québec par rapport à d’autres États.

État de la situation

Le bilan de la pandémie de coronavirus s’est alourdi de 118 pertes de vie mardi.

François Legault a témoigné d’un bilan de 3131 morts depuis le début de la crise.

On recensait 39 225 infections confirmées, soit 756 de plus que la veille.

Cette hausse est comparable à celle constatée de dimanche à lundi, ce dont s’est réjoui M. Legault puisque le nombre de tests de dépistage était lui aussi en hausse.

Trois personnes de plus étaient hospitalisées, pour un total de 1841, mais sept de moins l’étaient aux soins intensifs. Il s’agit de la deuxième diminution en deux jours.

On comptait 19 878 infections dans la région de Montréal, soit 386 de plus que lundi. Le nombre d’infections a grimpé à 4304 dans la région de Laval et à 4841 en Montérégie.

Le bilan s’est alourdi de deux infections dans le Bas-Saint-Laurent, à 38 cas. Il s’agit de la première hausse dans cette région depuis plusieurs jours. Le bilan est demeuré inchangé dans six régions par rapport à lundi.

Legault à Montréal

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, le premier ministre Legault se rendra à Montréal jeudi et vendredi rencontrer les principaux acteurs de la lutte au virus, qui frappe durement la métropole, devenue l’épicentre de la pandémie au Canada.

Il doit s’entretenir notamment avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et avec divers gestionnaires de la santé publique.

Il faudra s’armer de patience au cours des prochains mois, car la lutte contre “le maudit virus” de la COVID-19 s’annonce longue et difficile, a prédit M. Legault, qui ne s’attend pas à voir couler “un long fleuve tranquille”.

Déficit de 15 milliards $

Pendant ce temps, il y a quelques mois à peine, le Québec, en pleine croissance économique et au bord du plein emploi, se demandait comment utiliser judicieusement les milliards de dollars de surplus entassés dans ses coffres.

Avec la COVID-19, le portrait a changé radicalement en quelques semaines. Le taux de chômage atteint maintenant 17 pour cent, les gens, confinés, ont moins consommé, et les rentrées d’argent se font plus rares.

Bref, le Québec se dirige vers un déficit astronomique, qui pourrait atteindre les 15 milliards $ cette année, a calculé le premier ministre.

“L’économie est très affectée”, a-t-il constaté, après deux mois de confinement des entreprises et des commerces.

En deux mois à peine, l’impact sur les finances publiques est colossal.

En santé, les dépenses supplémentaires occasionnées par la lutte au virus atteignent déjà 3 milliards $. En économie, on a injecté 2 milliards $ de plus que prévu. Différentes mesures ont grugé 15 milliards $ de fonds publics. Et c’est sans compter le manque à gagner dû à une baisse de revenus.

Le déficit de l’année 2020 devrait se donc se situer entre 12 et 15 milliards $, prévoit le premier ministre.

Enfin, à la demande du premier ministre, le drapeau du Québec sera mis en berne sur la tour centrale de l’hôtel du Parlement, mercredi, à la mémoire des victimes de la pandémie de la COVID-19.

Avec La Presse canadienne.

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