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«Je n’aurais pas pu passer toute ma convalescence avec des caméras. Je n’aurais pas été capable. Je pleurais chaque soir, je broyais du noir.»
Khate Lessard
Sacha Bourque/Courtoisie/V
Khate Lessard

Elle a effectué sa première apparition publique sur le plateau du nouveau talk-show de Julie Snyder lundi soir.

Khate Lessard est apparue rayonnante et en grande forme, deux mois à peine après sa vaginoplastie, l’ultime opération de son changement de sexe. Franche, drôle et directe, elle s’est dévoilée tel un livre ouvert pendant et à la suite de cette première entrevue avec sa «matante Julie».

Une expérience difficile

Khate Lessard se sentait prête physiquement et psychologiquement à se retrouver sous l’œil du public lundi soir. Portée par la passerelle roulante, qui lui a inspiré des pas de danse en compagnie des membres du groupe Les Trois Accords, et par la complicité qu’elle a développée de façon naturelle avec Julie Snyder, l’ex-candidate d’«Occupation Double : Afrique du Sud» a troqué le stress pour une aisance singulière.

«C’est un plateau impressionnant, mais j’étais très à l’aise grâce à Julie, explique celle à qui l’animatrice avait offert carte blanche. J’étais très bien préparée et j’avais envie de m’amuser et de danser.»

Entièrement transparente, la jeune femme n’a pas hésité à confier à quel point sa récente opération et surtout sa convalescence - qui se poursuivra d’ailleurs pendant les deux prochains mois - ont été difficiles.

«Je me suis même réveillée pendant l’opération, confie-t-elle. Aux trois quarts de l’opération, j’étais dans les vapes, mais je me souviens très bien m’être réveillée et avoir dit : oh, c’est fini ! On m’a répondu : Non ce n’est pas fini, ferme tes yeux et tu vas repartir. Puis je suis repartie. Je me suis réveillée dans un lit avec mes parents près de moi et Julie qui a vraiment eu un rôle important.»

Khate Lessard
Sacha Bourque/Courtoisie/V
Khate Lessard

«J’ai eu de petits regrets lors de ma semaine de convalescence quand ça n’allait juste pas bien, avoue-t-elle. C’était particulier, j’avais un drain qui était dans mon pubis pour le sang qui faisait extrêmement mal, un cathéter pour uriner, un moule long et large à l’intérieur de mon vagin qui était cousu là et un énorme pansement rigide qui était cousu à mes grandes lèvres. Je marchais et ça me sciait, ce n’était pas drôle du tout. J’ai dû tout réapprendre, je n’ai pas aimé ça.»

Si les douleurs fantômes ont disparu, la jeune femme explique toujours souffrir d’intenses douleurs à la suite de cette vaginoplastie. «C’est vraiment drôle, mais j’avais vraiment mal aux couilles, comme si je sentais que j’avais encore cet autre organe. Je n’ai pas voulu y toucher ni le voir tout de suite. J’ai attendu mon premier bain de siège pour y toucher. C’était tellement enflé que je ne voyais pas le résultat final au début, mais là je commence à voir et ça va être cute. Pour le moment, j’ai encore des points de suture, j’ai encore mal, je prends encore des antidouleurs. Ça ne fait que deux semaines que j’arrive à m’asseoir sur une chaise.»

Une confiance en soi nouvelle

Khate n’hésite pas à vanter publiquement l’appui de son amoureux qui est présent à ses côtés depuis le début de cette aventure, ainsi que le fait que celui-ci ait été clair sur ses intentions de ne jamais la laisser, peu importe sa décision de subir ou non l’opération.

«J’ai tellement le meilleur chum au monde, tu n’as même pas idée, dit-elle. Je suis une fille de projets, j’aime me lancer, j’aime les affaires fofolles et c’est le premier qui m’encourage et qui me dit : “Tu vas le faire, pas d’inquiétudes. On le sait que tu vas être capable.” Il m’a suivi tout au long de l’opération aussi et il a été incroyable, je n’ai manqué de rien.»

Tout en expliquant ne jamais avoir passé autant de temps dans sa vie sur elle-même, ce qui lui permet de se recentrer, Khate croit que sa récente opération jouera un rôle important pour son estime personnelle.

«Je ne suis jamais allée à la plage en bikini parce que j’étais trop gênée, explique-t-elle. On dirait qu’il a fallu que j’attende une semaine avant l’opération pour trouver le courage de poser en sous-vêtements alors qu’on voyait clairement la petite bosse. J’ai hésité à faire cela, mais encore une fois, c’est mon chum qui m’a encouragé en me disant que pour la cause, c’était un beau message et que je devais le faire.»

Habituée à la présence des caméras depuis sa participation à «OD», la jeune femme avoue avoir pourtant trouvé parfois difficile d’être suivie par celles-ci à la suite de son opération.

«Je ne te cacherai pas que ça a été difficile par moments d’avoir les caméras avec moi, même si l’équipe a vraiment été à l’écoute, calme et respectueuse. Il reste que je n’aurais pas pu passer toute ma convalescence avec des caméras. Je n’aurais pas été capable. Je pleurais chaque soir, je broyais du noir.»

Les pensées négatives semblent désormais choses du passé alors que Khate se laisse porter par ses collaborations à «La semaine des 4 Julie» et ses nombreux projets - qu’elle ne peut toutefois pas encore dévoiler - à venir. Elle prévoit aussi une grosse fête pour célébrer son anniversaire en février, mois où devrait se conclure sa convalescence.

«La semaine des 4 Julie» est présenté du lundi au jeudi à 21h sur les ondes de V et en rattrapage sur https://noovo.ca

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