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Coupe des arbres et GES: mise au point

Face aux changements climatiques, la foresterie traditionnelle permettrait de lutter contre un enjeu contemporain.
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Ces derniers jours, plusieurs journalistes ont traité du rôle des forêts dans la séquestration du carbone et les commentaires de mon entourage, à la suite de la lecture de ces articles, m’incitent aujourd’hui à apporter des précisions qui pourront être utiles à tous.

En raison de leur superficie, les forêts peuvent agir comme de puissants capteurs OU émetteurs de carbone, affectant le bilan du pays. D’un côté, les arbres emmagasinent du carbone pendant leur croissance. De l’autre, les arbres émettent du carbone lorsqu’ils meurent et se décomposent à la suite de vents violents, d’un feu, d’une épidémie d’insectes ou simplement de vieillesse. Ce carbone est conservé dans les arbres et le sol forestier.

“Lorsque les arbres sont récoltés pour être transformés en produits forestiers, une portion de ceux-ci emmagasine du carbone sur une plus longue période de temps.”

La foresterie peut donc contribuer à améliorer le bilan carbone du pays en réduisant la susceptibilité des forêts aux épidémies d’insectes et aux incendies, et en augmentant la vitesse de croissance et le volume des arbres, tout en s’assurant de maintenir la biodiversité sur le territoire.

Puisque la majorité de notre territoire est déjà couvert de forêts, il faudra prioriser l’amélioration de la croissance des forêts existantes à l’aide de travaux sylvicoles, bien que de nouvelles forêts pourront être créées à certains endroits.

Ce n’est pas tout. Lorsque les arbres sont récoltés pour être transformés en produits forestiers, une portion de ceux-ci emmagasine du carbone sur une plus longue période de temps. Le gain est encore plus grand si les produits du bois remplacent des matériaux de construction dont la production nécessite davantage de combustibles fossiles.

PinkBadger via Getty Images

Actuellement, les scientifiques travaillent à déterminer le niveau de carbone réellement séquestré par ces efforts, mais une marge d’erreur sera toujours présente en raison de la complexité des systèmes en cause.

Devant la menace des changements climatiques, le rôle des ingénieurs forestiers est ainsi appelé à changer rapidement. Ceux-ci doivent à présent considérer la séquestration de carbone dans la planification des stratégies d’aménagement forestier.

Améliorer le bilan carbone

Par exemple, l’actuelle épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette qui frappe l’Est du Canada représente une menace et une opportunité. Si rien n’est fait, les forêts de conifères détérioreront le bilan carbone du pays. Cependant, si ces arbres sont récoltés et transformés en produits forestiers, et si les aires mal régénérées sont reboisées, alors le bilan carbone sera amélioré.

Les essences plantées devront cependant être adaptées aux futures conditions du climat et aux insectes exotiques qui menacent nos forêts. Ainsi, la foresterie traditionnelle pourra jouer un rôle important pour lutter contre un problème bien contemporain.

Avec un soutien politique et financier plus important, davantage d’efforts pourront être faits pour améliorer le bilan carbone et la résilience de nos forêts face aux changements climatiques. Cet exercice aura même un effet bénéfique sur les entreprises de services forestiers au cœur des milieux ruraux et contribuera du même coup aux approvisionnements de l’industrie forestière. Il n’y a pas de mal à faire d’une pierre trois coups (si les pratiques forestières respectent la science et les règles de l’art)!

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